Le Manifeste du Parti communiste, officieusement le Manifeste communiste, a été rédigé en 1847 par Karl Marx et Frederick Engels à la demande de la Ligue communiste. Comme établi par les derniers écrits d’Engels, Marx a fourni la philosophie dominante et a exécuté la majeure partie de l’écriture. Le document ainsi produit résumait la plate-forme philosophique du parti communiste et fut initialement publié en allemand en 1848.
Le document est divisé en quatre grandes parties; la troisième grande partie est encore subdivisée en unités plus petites. La première impression autorisée comportait une brève préface intitulée 1848 ; les impressions autorisées ultérieures ont poursuivi cette tradition et ont présenté un texte de préface par l’un ou les deux auteurs originaux. Le document se voulait bref mais faisant autorité et, on l’espérait, circulerait parmi de nombreuses nationalités et langues. Le succès du document fut grand mais progressa lentement. Il a été publié en tant de traductions, d’éditions et de révisions que de temps en temps les auteurs étaient obligés de publier des impressions « autorisées », généralement en allemand.
La première partie du document considère la relation antagoniste entre bourgeois et prolétariat. La philosophie est quelque peu abstraite mais présente également des exemples historiques et présente un récit bref mais intelligible des forces socio-économiques qui ont conduit à la dissolution du féodalisme et à l’établissement de la bourgeoisie. La deuxième partie du document considère la relation de soutien du prolétariat et du communisme. Cette section vise principalement à présenter des excuses pour bon nombre des attaques théoriques contre le communisme alors en cours. Il cherche également à établir comme des faits les avantages pour le prolétariat de l’adoption massive de la pensée communiste. Cette deuxième partie du document se termine par une liste de revendications défendues par les communistes. C’est le segment contemporain du document et de nombreuses préfaces ultérieures ont développé ou clarifié les principes discutés.
La troisième partie du document se concentre sur un examen de la littérature socialiste et communiste, ou théorie et philosophie. Il est lui-même divisé et subdivisé en sections qui analysent très brièvement les mouvements socialistes alors en cours. Les succès éventuels du communisme et l’adoption généralisée de la pensée communiste ont conduit à l’effondrement total des systèmes et des théories ici jugés insuffisants ou erronés. Ceci est singulièrement intéressant lorsque l’on passe en revue la fusion progressive de la théorie communiste et des éléments de la théorie socialiste à partir d’une rétrospective historique. Cette partie du document est rapidement devenue obsolète et nombre des groupes ou associations décrits sont aujourd’hui pratiquement inconnus. De nombreuses éditions modernes du Manifeste du Parti communiste comportent de nombreuses notes explicatives concernant plusieurs des personnes et associations critiquées. La quatrième et dernière partie du document examine les relations entre les communistes et les partis d’opposition alors existants. Le document suggère que le communisme pourrait fonctionner comme une sorte de parapluie sous lequel d’autres partis d’opposition pourraient fusionner pour obtenir des succès plus importants et plus durables. Au moment de la publication du document, cela paraissait probablement risible en raison de la relative insignifiance de la pensée communiste — le siècle et demi qui a suivi, cependant, s’est avéré instructif.
Au cours des décennies qui ont suivi, une poignée d’impressions « autorisées » du document dans diverses langues ont été effectuées. Ceux-ci comprenaient un texte de préface écrit publié conjointement par les auteurs originaux jusqu’au moment de la mort de Marx, après quoi ils ont été publiés uniquement par Engels. La plupart des impressions modernes du document incluent toutes ces préfaces d’édition « autorisées ».