Le résumé d’automne et la description du guide d’étude


Dans un bar d’Amsterdam au XXe siècle, le narrateur, Jean-Baptiste Clamence – ancien avocat parisien et narcissique avide de pouvoir – rencontre un compatriote français ex-patriote et ancien avocat. Grâce à une longue discussion unilatérale sur sa propre vie et ses idées sans principes, Clamence réussit à se décharger et à démoraliser son compagnon.

Clamence semble d’abord amical et serviable, agissant comme intercesseur pour un autre français déplacé et le barman néerlandophone, mais il devient rapidement plus qu’un simple bon samaritain. Le monologue qui suit est loin d’être un bavardage quotidien. Clamence parle de l’influence corruptrice de la société moderne sur les esprits simples, le caractère bourgeois et la nature humaine en général. Il se présente comme un « juge-pénitent » – un métier paradoxal que Clamence prendra tout le récit pour expliquer. Il y a une suggestion vers le milieu du premier chapitre que le compagnon de Clamence tente de se dégager. Il se prépare à partir, demandant à Clamence le chemin de son hôtel. La réponse de Clamence n’est pas de fournir les informations qu’on lui demande, mais d’insister pour accompagner l’homme presque jusqu’à sa porte. Au fur et à mesure que le texte avance, cependant, le compagnon de Clamence s’implique de plus en plus dans le récit de Clamence, allant jusqu’à rendre visite à l’homme à la maison où il se trouve en train de soigner une forte fièvre.

En cheminant avec son compagnon après leur première rencontre, Clamence introduit quelques sujets qui iront jusqu’au bout : la double nature et la violence de l’homme moderne ainsi que la ressemblance d’Amsterdam avec l’Enfer de Dante. Cet exposé vise à renforcer l’idée établie par le titre du livre : La chute. Clamence et son compagnon sont membres d’une société déchue existant dans un monde abandonné.

Avec seulement de très rares interruptions de son compagnon – interruptions qui ne sont pas reproduites dans le texte – Clamence poursuit le récit de sa vie et de ses philosophies. Il explique sa croyance en la nécessité de l’esclavage, ses opinions cyniques sur les relations humaines et son absence de religion. Malgré ce qu’il semble au départ, le but premier de Clamence n’est pas la confession et certainement pas l’absolution. En tant que juge-pénitent, c’est lui qui décide à la fois de son blâme et de sa punition. La véritable intention de Clamence est de décourager tous ceux avec qui il entre en contact en racontant sa misérable histoire.

Il était, raconte-t-il à son compagnon, avocat de la défense à Paris spécialisé dans les affaires particulièrement désespérées – les meurtriers qui tuent pour se faire connaître, les pauvres et les opprimés. Il ne prend pas ces cas par bienveillance, mais plutôt comme un moyen d’acquérir une renommée pour lui-même. Son ego est sans limites et son sens du besoin d’être adoré est irrésistible. Pendant très longtemps, il a vécu sans douter de lui-même – utilisant ses dons naturels considérables pour maintenir un sentiment de réussite. Une nuit, cependant, il est le seul témoin lorsqu’une jeune femme se jette d’un pont vers sa mort. C’est un tournant pour Clamence. Bien qu’il veuille sauver la jeune femme, il se retrouve paralysé par la peur. Pour la première fois de sa vie, il réalise l’étendue de sa propre faiblesse. Certes, cet incident continue de hanter Clamence à travers le reste du texte, mais ce n’est que lorsqu’il est combiné à un autre épisode que le suicide de la femme devient si destructeur pour le frêle squelette de vanité et d’autosatisfaction de Clamence. Une autre nuit, traversant un autre pont, Clamence entend des rires derrière lui. Se retournant, il ne voit personne. Cela signale un changement dans l’état d’esprit de Clamence – dont même Clamence lui-même ne réalise peut-être pas toutes les implications. Parce que le rire ne vient de personne en dehors de lui, il doit plutôt être un écho de son propre esprit. Clamence a commencé à se considérer comme ridicule. Naturellement, il combat cette compréhension avec toutes les armes de son arsenal, mais finalement le rire l’emporte. Dans les dernières pages du texte, Clamence révèle que – malgré tout ce qu’il pense avoir gagné – il entend encore de temps en temps le rire.

La chute se termine par un Jean-Baptiste Clamence très malade expliquant, enfin, tout son dessein de s’élever en rabaissant les autres. Ayant appris le secret de sa propre forme de bonheur, Clamence se laisse aller à tout, à toutes les impulsions – jusqu’à la possession d’un tableau volé dans un retable du XVe siècle. Mais surtout, Clamence se sent enfin adorée.



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