Le projet de loi 96 entravera l’accès aux soins de santé en anglais, avertissent des experts juridiques

Dans la foulée d’une manifestation qui a vu des milliers de personnes défiler dans les rues de Montréal samedi pour dénoncer

Projet de loi 96

le premier ministre François Legault et Simon Jolin-Barrette, son ministre responsable du français, ont tenu des conférences de presse séparées cette semaine pour assurer à la communauté anglophone que l’accès aux soins de santé dans leur langue ne sera pas affecté.

Legault a accusé ses détracteurs de répandre de la « désinformation ».

Un chœur croissant d’experts juridiques québécois, de défenseurs des services de santé et de groupes de défense des droits des patients avertit toutefois que peu de choses dans le projet de loi garantissent clairement le droit continu aux soins de santé et aux services sociaux en anglais, et que beaucoup de choses constituent une menace.

« Dire qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter ici ne me semble pas refléter ce que les gens voient dans le texte de la loi », a déclaré Robert Leckey, doyen de la faculté de droit de l’Université McGill.

« Y a-t-il une autre province qui interdit à un médecin germanophone et à un patient germanophone, ou à un travailleur social germanophone et à un client germanophone… de parler dans une langue dans laquelle ils pourraient mieux communiquer ? C’est ce qui m’inquiète. »

Le principal problème du projet de loi 96 est que « pour la première fois, il interdit certaines communications », a déclaré Eric Maldoff, avocat montréalais et président de la Coalition pour la qualité des services de santé et des services sociaux, qui milite pour un meilleur accès aux soins. « C’est une chose de légiférer qu’une certaine communication est requise, comme tout le monde a le droit d’être servi en français. Mais passer à l’étape suivante et dire que personne ne peut être soigné dans une autre langue sauf si la loi le permet, c’est une toute autre histoire.

Le projet de loi oblige tous les membres de l’administration civile du Québec, des employés des bureaux de permis au personnel des foyers de soins, à être « exemplaires » et à utiliser exclusivement le français dans les communications écrites et orales avec leurs clients, à quelques exceptions près. Le lundi,

Jolin-Barrette dit que les inquiétudes des anglophones ne sont pas fondées

en partie parce qu’un amendement adopté en février précise que le projet de loi 96 n’usurpe pas l’article 15 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, et garantit ainsi à la communauté anglophone le droit d’obtenir ces services en anglais.

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