Le chemin du retour par Erich Maria Remarque


La Première Guerre mondiale est terminée. Des soldats allemands, jeunes et moins jeunes, rentrent chez eux et reprennent leur ancienne vie… soi-disant.

1. L’HISTOIRE :

=> Une démobilisation sans fin :

De retour en Allemagne, il se rend compte des soldats que leurs proches ont mené leur vie pendant la guerre, et en plus, qu’ils se sont admirablement bien passés d’eux. Ceux qui espèrent un accueil chaleureux, de l’aide et du soutien, ou une marque de reconnaissance, ne rencontrent qu’une indifférence engourdie.

Dans l’ensemble, les civils s’en moquent un

La Première Guerre mondiale est terminée. Des soldats allemands, jeunes et moins jeunes, rentrent chez eux et reprennent leur ancienne vie… soi-disant.

1. L’HISTOIRE :

=> Une démobilisation sans fin :

De retour en Allemagne, il se rend compte des soldats que leurs proches ont mené leur vie pendant la guerre, et en plus, qu’ils se sont admirablement bien passés d’eux. Ceux qui espèrent un accueil chaleureux, de l’aide et du soutien, ou un signe de reconnaissance ne rencontrent qu’une indifférence engourdie.

Dans l’ensemble, les civils se moquent bien des horreurs dont ont été témoins et accomplis les enrôlés. Les familles des soldats les supportent, tant qu’elles ne leur racontent pas les 4 dernières années au front. L’Allemagne n’aspire qu’à oublier un conflit acharné et ingrat. D’une part, les héros ne reconnaissent pas leurs villes natales, d’autre part, leurs habitants ne les reconnaissent pas.

=> Pauvreté et marchandage :

La paix venue, les soldats doivent à nouveau s’habituer à marchander dans une Allemagne ravagée par la pauvreté. Ils s’habituent à troquer leurs médailles, à voler de la nourriture à la campagne. Au fur et à mesure que la vie avance, les gars se rendent compte de la moquerie des idéaux et des objectifs pour lesquels ils se sont battus. Entre la fuite du Kaiser Wilhelm à l’étranger, la république allemande d’avant-garde, la logocratie ambiante…

« Dois-je vous dire que tout savoir, toute culture, toute science n’est que dérision hideuse, tant que l’humanité fera la guerre au nom de Dieu et de l’humanité avec le gaz, le fer, l’explosif et le feu ?


– Le chemin du retour – Erich Maria Remarque (trad.)

2. LES FORCES

=> Dans cette suite de À l’Ouest, rien de nouveau, il est frappant de ne rencontrer que peu de personnages de la préquelle… On ne peut s’empêcher de remarquer combien d’entre eux sont absents du décor, car ils n’ont jamais dépassé les tranchées.

=> Le large éventail de personnages affiché par Remarque lui permet d’esquisser plusieurs chemins possibles pour les soldats survivants de la guerre :

– L’hôpital pour les patients gravement brûlés ou gazés,
– Les maladies vénériennes attrapées dans le bordel,
– Suicide,
– L’établissement psychiatrique,
– Liens familiaux effilochés : adultère, nouveau mariage, parents incapables de reconnaître leur enfant dans le soldat, et le soldat dans l’enfant,
– Le déni de la guerre passée,
– Engagement auprès des partis politiques, syndicats, et autres formes d’associations pour ne pas affronter la solitude toujours croissante des rescapés,
– Réengagement.

=> Le même que dans À l’Ouest, rien de nouveau, le héros-narrateur se distingue par l’attention presque naturaliste qu’il porte à la nature, à l’ici et maintenant. Temps présent, instants fugaces véhiculés par une écriture limpide et sans fioritures. En fin de compte, c’est la ressource dans laquelle le narrateur trouve une sorte de salut personnel et l’ancien soldat, un semblant de paix.

Aime la comédie musicale :
Symphonie triste – Jean Sibelius

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La première guerre mondiale est terminée. Des soldats allemands, jeunes ou moins jeunes, regagnent le pays et, pensent-ils, leur vie d’avant.

1. LE SUJET :

=> Une démobilisation qui n’en finit pas :

À leur retour, les soldats réalisent pleinement que leurs connaissances ont continué leur vie et que, pour la plupart d’entre eux, les civils se sont bien accommodés de leur absence. Ceux qui espéraient un accueil, une forme de reconnaissance, une entraide et un soutien se heurtent à une indifférence hébétée. Les civils prétendent passer sous silence les abominations dont les soldats ont été témoins ou acteurs. Le retour à la vie civile est éprouvé. Très peu espèrent se faire comprendre de ceux qui n’ont pas tutoyé la mort dans les tranchées. On est prêt à les souffrir, aussi longtemps qu’ils passent sous silence leurs doutes et leurs horreurs et qu’ils barrent d’un trait quatre années d’une vie pour eux innommable. Dans une Allemagne qui a soif d’oubli, les soldats se sentent vite de trop. Portant l’habitude militaire, encore pleins de leurs habitudes prises au front, ils ne respectent pas leur village et n’en sont pas reconnus.

=> Misère et marchandages :

Avec la paix, les soldats redécouvrent les mille négociations et les trafics de la vie civile. Dans la misère de l’Allemagne vaincue, on revend des médailles, on se lance dans le trafic de provisions, on survit par la maraude et on ruse. Chemin faisant, les anciens camarades s’aperçoivent de la dérision de tout ce pour quoi ils se sont battus. La fuite du Kaiser Wilhelm, et la logocratie ambiante leur ouvre vite les yeux.

‘Dois-je vous raconter que toute l’instruction, toute la civilisation, toute la science ne peut être qu’une effroyable dérision aussi longtemps que les hommes se feront la guerre avec les gaz, le fer, la poudre et le feu au nom de Dieu et de l’Humanité ?’


– Après – Erich Maria Remarque trad. Raoul Maillard et Christian Sauerwein, p.297.

2. LES GRANDS POINTS FORTS

=> Dans ce récit qui se place à la suite d’À l’ouest rien de nouveau, on retrouve de loin en loin certains de ses personnages : Paul Bäumer, Stanislaus Katczinsky, Tjaden…
Le lecteur n’en mesure que mieux le nombre d’absents.

=> En informer de faire figurer une bande de camarades soldats, Remarque dress un éventail des destins d’anciens soldats de la guerre :

– L’hôpital pour les grands brûlés, les gazés
– La contraction de maladies vénériennes après la fréquentation de bordels de campagne
– Le suicide
– La maison de force
– Des relations de couple ou familiales qui se délitent : adultère, nouveau couple noué pendant l’absence, parents incapables de reconnaître l’enfant dans le soldat et le soldat dans l’enfant,…
– Le déni du passé de la guerre chez certains soldats
– L’engagement dans les causes politiques, les syndicats ; toutes sortes d’affaire pour ne pas affronter la solitude du survivant.
– Le réengagement dans l’armée

=> Comme dans À l’ouest rien de nouveau, le héros-narrateur se distingue par l’attention presque naturaliste qu’il porte à la nature, au présent. Le moment biologique, l’impression instantanée s’élèvent à l’éternité, portés par une écriture simple et limpide. C’est dans cette ressource que l’homme trouve une forme de salut personnel, modeste, et l’ancien soldat, une forme de paix.

Aime la comédie musicale :
Symphonie triste – Jean Sibelius



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