L’ancien chef péquiste André Boisclair condamné à deux ans de prison

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Après avoir plaidé coupable à agresser sexuellement deux hommesl’ancien chef du Parti québécois André Boisclair a été condamné lundi à une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour.

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Debout devant un juge du palais de justice de Montréal, Boisclair, 56 ans, a enregistré peu de réactions en apprenant son sort. Rapidement menotté, il a été placé en garde à vue alors qu’une connaissance s’est précipitée pour lui remettre un sac d’épicerie de ses affaires.

« Les actes commis par (Boisclair) sont hautement répréhensibles », a déclaré le juge de la Cour du Québec Pierre Labelle en prononçant la sentence, reconnaissant le courage dont les plaignants ont fait preuve en se manifestant.

Autrefois considéré comme l’avenir du Parti Québécois, Boisclair a été accusé dans le premier cas en 2020, puis à nouveau en janvier de l’année dernière. Les accusations découlent d’agressions qu’il a commises en 2014 et 2015.

Dans sa décision de lundi, Labelle s’est concentré sur les « conséquences dévastatrices » que les agressions continuent d’avoir sur les victimes, qui étaient toutes deux dans la vingtaine à l’époque.

Dans le premier cas, après avoir échangé des messages sur les réseaux sociaux, la victime a accepté de rencontrer Boisclair chez lui pendant que d’autres s’y trouvaient. L’homme avait consenti à certains actes sexuels, mais avait clairement indiqué qu’il n’était pas intéressé par le sexe anal.

À un moment de la nuit, cependant, Boisclair – que l’homme a décrit comme étant devenu «complètement fou» après avoir consommé de la drogue – a ordonné à deux autres de tenir la victime et de la pénétrer.

Dans le deuxième cas, la victime a déclaré à la police que Boisclair avait tenté d’initier des relations sexuelles avec lui à son domicile et qu’il avait dû lui dire d’arrêter au moins trois fois avant que l’ancien politicien ne cède finalement.

L’identité des victimes est couverte par une interdiction de publication. Les deux étaient présents au tribunal lundi alors que Labelle a donné un résumé de la façon dont les agressions ont changé leur vie.

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La première victime, a déclaré Labelle, a vécu des périodes de dépression depuis et a été forcée d’abandonner ses études en conséquence.

« Depuis les événements de 2014, sa vie s’est détériorée, et il n’a pas réussi à s’en sortir », a déclaré Labelle. « Alors qu’il était autrefois impliqué dans la politique, il vit maintenant avec une aversion pour les politiciens. »

Labelle a déclaré que la deuxième victime, quant à elle, était toujours paralysée par des sentiments de douleur et de colère.

« Il avait fait son coming-out quelques mois plus tôt », a ajouté Labelle, « et commençait tout juste à s’épanouir. »

En décidant de la peine de Boisclair, Labelle a soupesé les facteurs aggravants et atténuants.

Les facteurs aggravants comprenaient qu’il y avait eu deux agressions, les conséquences qu’elles ont eues sur les victimes et que Boisclair a probablement utilisé son statut pour rencontrer les victimes.

Ce dernier a ajouté que Boisclair n’avait aucun antécédent, avait écrit des excuses aux victimes et avait entrepris une thérapie depuis son arrestation. Le fait que Boisclair ait plaidé coupable, a noté Labelle, a également permis aux victimes d’éviter un procès long et difficile.

La peine de deux ans moins un jour correspond à la recommandation conjointe faite par la défense et les procureurs de la Couronne dans cette affaire. Il comprend également deux ans de probation.

S’adressant aux journalistes après l’audience, le procureur de la Couronne Jérôme Laflamme a déclaré qu’il croyait que la peine était juste et envoyait le bon message sur les agressions sexuelles.

« Cela envoie le message que de telles infractions sont graves et sont sévèrement punies », a déclaré Laflamme, ajoutant qu’il espère que cela permettra aux victimes de commencer à ressentir un certain soulagement.

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« Ils ont connu des temps plus sombres et nous ne pouvons qu’espérer que, désormais, la vie leur sera plus douce », a déclaré le procureur.

Sous le Parti québécois, Boisclair, alors âgé de 23 ans, était devenu le plus jeune député jamais élu à l’Assemblée nationale en remportant un siège aux élections de 1989. Il a ensuite occupé plusieurs postes de ministre avant de prendre la tête du parti en 2005.

Arrivé au palais de justice lundi, Boisclair s’est précipité devant les journalistes et a refusé de commenter l’affaire. Son avocat a également refusé de parler aux journalistes après l’audience.

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