La sortie du RPC en Alberta implique plus qu’un simple chiffre de transfert d’actifs : elle entraîne également une matrice de risques

Faire appel à l’actuaire en chef est la meilleure voie à suivre, mais il est essentiel de poser les bonnes questions.

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Par Doug Chandler et Bonnie-Jeanne MacDonald

Lors d’une réunion des ministres des Finances fédéral et provinciaux ce mois-ci, Chrystia Freeland, la ministre des Finances du Canada, a sagement accepté de soumettre la proposition de l’Alberta de se retirer du Régime de pensions du Canada (RPC) à l’actuaire en chef du Canada. Elle a déclaré qu’elle demanderait à l’actuaire en chef de déterminer le transfert d’actifs du RPC vers un nouveau régime de retraite de l’Alberta en se fondant sur une interprétation raisonnable de la loi. Les responsables fédéraux et provinciaux travailleront ensemble pour déterminer la portée précise des travaux.

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Faire appel à l’actuaire en chef est la meilleure voie à suivre, mais il est essentiel de poser les bonnes questions.

Les problèmes liés à l’estimation du transfert d’actifs à 53 pour cent

Jusqu’à présent, comme indiqué dans notre article précédent, l’obstacle à un débat éclairé était l’incertitude quant à l’ampleur du transfert d’actifs. En plus du défi d’interprétation de la loi, il existe des problèmes importants avec les données utilisées par les consultants de l’Alberta pour déterminer que l’Alberta aurait droit à 53 pour cent de la totalité de la caisse du RPC. La répartition des prestations et des cotisations au RPC dépend de la province d’emploi, mais les seules données facilement disponibles provenaient de province de résidence, ce qui entraîne des erreurs de données chaque fois que les Canadiens se déplacent d’une province à l’autre ou traversent les frontières provinciales pour le travail.

De nombreux Canadiens ont déclaré que les chiffres de l’Alberta n’ont pas de sens, étant donné que la province ne représente qu’environ 17 pour cent des cotisations au RPC. Ils remettent en question l’opportunité d’appliquer une formule désuète conçue pour des circonstances différentes il y a un demi-siècle. Mais pour arriver à un chiffre de transfert d’actifs aussi bas que 17 pour cent des actifs du RPC, il faudrait plus qu’une réinterprétation de la législation existante : cela nécessiterait de ne pas tenir compte de la législation.

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Poser les bonnes questions

Grâce à son accès aux données de l’administration du gouvernement fédéral, le Bureau de l’actuaire en chef est le mieux placé pour surmonter les problèmes de données auxquels sont confrontés les consultants de l’Alberta et donner un aperçu des conséquences des interprétations alternatives de la Loi sur le Régime de pensions du Canada. En tant qu’actuaire en chef du Canada, Assia Billig est chargée de conseiller le gouvernement sur la viabilité financière du RPC et des autres programmes sociaux du Canada.

Mais il ne suffit pas de lui demander d’estimer le transfert d’actifs en fonction d’une seule interprétation des dispositions de la Loi. Il faudrait demander à l’actuaire en chef de donner un aperçu des risques liés à un régime de retraite autonome en Alberta et à un RPC résiduel. Dans quelle mesure cet arrangement proposé sera-t-il plus risqué ?

Comprendre les risques

La quantification des risques financiers est exactement ce pour quoi les actuaires sont formés, et elle est essentielle à la compréhension des obligations et des risques qui accompagnent les différentes interprétations de la Loi.

Par exemple, les consultants de l’Alberta ont indiqué que le retrait et le transfert d’actifs de 53 pour cent qui l’accompagne augmenteraient la cotisation minimale requise au RPC pour les prestations de base de 9,54 pour cent à 10,36 pour cent. Danielle Smith, première ministre de l’Alberta dit cela se traduirait par une augmentation des cotisations de 175 $ par année tant pour les employeurs que pour les travailleurs des autres provinces.

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Mais cela n’est vrai que si les hypothèses actuarielles sont précisément remplies. Smith postule que la totalité de la réserve de protection intégrée au financement du RPC a été utilisée pour arriver à son estimation. Si les choses s’avèrent pires que prévu, l’effet du retrait de l’Alberta sera plus important, étant donné qu’il ne reste plus de marge de manœuvre. Si les choses se passent mieux que prévu, le taux de cotisation actuel de 9,9 pour cent du RPC continuera d’être supérieur au minimum requis, mais le retrait de l’Alberta continuera de réduire la marge. Quoi qu’il en soit, l’impact du retrait de l’Alberta est considérablement plus important une fois les risques financiers pris en compte.

Il existe d’autres risques. Pour les provinces qui restent à la traîne, la situation de financement du RPC pourrait être pire, rendant le taux de cotisation plus dépendant de la croissance de la population et des salaires réels. En d’autres termes, si les taux de fécondité ou d’immigration sont inférieurs aux hypothèses de l’actuaire, les taux de cotisation devraient augmenter plus rapidement. Pour l’Alberta, s’il était soutenu par un transfert important d’actifs, son taux de cotisation plus faible serait plus sensible aux risques d’investissement.

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Même si l’Alberta abandonne sa proposition, le moment est venu de déterminer exactement ce que devrait dire l’article 113(2) de la Loi. L’actuaire en chef devrait proposer un mécanisme pour les futurs transferts d’actifs qui soit moins controversé et moins perturbateur – un mécanisme qui n’encouragerait pas les retraits opportunistes d’autres provinces à l’avenir.

Doug Chandler est un actuaire basé à Calgary et membre associé du National Institute on Ageing de la Toronto Metropolitan University.

Bonnie-Jeanne MacDonald est actuaire basée à Halifax et directrice de la recherche sur la sécurité financière au National Institute on Ageing de la Toronto Metropolitan University.

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