mardi, décembre 24, 2024

La crise ukrainienne révèle la dure réalité que le monde n’est pas prêt pour la transition énergétique

Yadullah Hussain: Mais il existe un moyen pour le Canada d’atteindre ses objectifs climatiques et d’assurer la sécurité énergétique

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Le monde est accablé par la lutte contre le changement climatique depuis un certain temps. Mais quelque chose a changé cette année. Alors que les troupes russes envahissaient l’Ukraine, les décideurs du monde entier étaient confrontés à un défi plus immédiat : la sécurité énergétique.

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L’agression de Moscou a mis à nu la vulnérabilité des marchés pétroliers mondiaux et la capacité des mauvais acteurs à perturber les chaînes d’approvisionnement énergétique. L’effet domino d’une flambée des prix du pétrole s’est répercuté sur les marchés d’autres matières premières et industries et a déjà anéanti la croissance économique mondiale.

Il est difficile de se concentrer sur les politiques en matière de changement climatique qui portent leurs fruits au cours des années et des décennies où l’insécurité énergétique – pour les pays et les ménages – est à notre porte en ce moment. La transition énergétique sera difficile à réaliser sans s’assurer au préalable que des sources d’énergie fiables et abordables sont prêtes. Et la dure réalité est que le monde n’est pas prêt.

Cela a laissé les décideurs politiques dans une impasse : s’ils ne peuvent pas maîtriser les prix de l’énergie rapidement, perdront-ils la confiance du public et seront-ils obligés de diluer leurs politiques climatiques ? Devraient-ils pomper plus de pétrole et de gaz et redéfinir leurs objectifs environnementaux, ou doubler leurs investissements dans les énergies renouvelables malgré la flambée des prix de l’énergie à court terme ? Devraient-ils investir dans les deux ?

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Le pétrole continuera de jouer un rôle important, bien que décroissant, sur les marchés de l’énergie pendant au moins les prochaines décennies

Le nouveau rapport de la Banque Royale du Canada, Un nouveau marché climatique, affirme qu’il est temps de procéder à des ajustements ancrés dans les réalités actuelles du complexe énergétique mondial. Le pétrole continuera de jouer un rôle important, même s’il diminue, sur les marchés de l’énergie pendant au moins les prochaines décennies. Il existe des arguments convaincants pour investir dans la décarbonation du pétrole, alors même que le monde recherche des sources d’énergie plus durables. Le monde aura besoin de tous.

En tant que grand producteur d’énergie, le Canada a un rôle à jouer tant à court terme qu’à l’avenir. Nous proposons d’augmenter immédiatement la production des producteurs de sables bitumineux et conventionnels d’environ 500 000 barils par jour pour calmer les marchés volatils.

Cela ajouterait neuf millions de tonnes de gaz à effet de serre aux émissions du Canada à court terme, mais c’est le compromis nécessaire pour assurer la sécurité énergétique, d’autant plus que d’autres secteurs, comme l’électricité et les bâtiments, pourraient accélérer leurs plans sur les changements climatiques pour plafonner le Canada. émissions globales.

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Fondamentalement, si les barils canadiens remplacent ceux d’autres producteurs, notamment une partie de la production russe, il n’y aurait pas d’émissions mondiales supplémentaires. En outre, le bénéfice économique net de l’augmentation de la production de pétrole – jusqu’à 10,5 milliards de dollars par an – peut aider à compenser le coût de l’accélération de la décarbonation dans d’autres secteurs. Le Canada peut également atteindre ses objectifs de 2030 s’il poursuit son objectif déclaré de réduire de 75 % les émissions de méthane d’ici la fin de la décennie.

Tout aussi important, le Canada peut augmenter sa production sans compromettre son objectif net zéro de 2050. Cela peut sembler contre-intuitif, mais au contraire, cela allumerait un feu sous cette ambition. En l’absence d’autres technologies, le Canada devrait s’appuyer sur les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS) pour décarboniser les sables bitumineux. Le nouveau régime de crédit d’impôt à l’investissement du gouvernement fédéral et l’Oil Sands Pathway Alliance dirigée par l’industrie peuvent favoriser ce changement, avec l’aide des provinces et des processus réglementaires accélérés.

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Le CCUS a ses défis, car il reste largement non testé à l’échelle nécessaire pour les sables bitumineux. Mais ce serait un test de l’ingéniosité canadienne. Les recherches de la Banque Royale montrent que les investissements dans le CCUS seraient coûteux, avec un prix compris entre 45 et 65 milliards de dollars, et qu’il faudrait que le pétrole atteigne en moyenne un prix d’environ 50 $ US le baril pour garantir la compétitivité des barils canadiens. Mais cela pourrait contribuer à renforcer le rôle du Canada en tant que puissance énergétique douce et à prolonger la durée de vie de ses ressources, dont le monde a besoin. Le Canada peut compléter cet investissement en forgeant des liens énergétiques plus profonds avec ses alliés qui garantissent une certaine certitude de la demande pour sa production pétrolière et gazière nette zéro.

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Le premier port d’escale est clairement Washington, DC, où les dirigeants canadiens doivent résoudre plusieurs irritants liés au commerce de l’énergie. Développer une alliance énergétique nord-américaine qui aligne largement les États-Unis et le Canada sur les questions d’accès au marché, y compris les pipelines transfrontaliers ; alignement des normes sur les carburants ; et les ajustements carbone aux frontières seraient la pierre angulaire d’une stratégie énergétique canadienne plus musclée.

Les producteurs canadiens devraient également rechercher des contrats pétroliers à long terme avec l’Europe et les États-Unis qui reflètent les efforts environnementaux des sables bitumineux et la stabilité géopolitique qu’ils apportent aux marchés de l’énergie. Les alliances énergétiques avec les pays asiatiques sont une autre stratégie clé pour émousser les actions des acteurs non démocratiques. Des liens énergétiques plus étroits avec des pays comme le Japon, la Corée du Sud et Taïwan fourniraient à ces pays un approvisionnement sûr en énergie et donneraient aux producteurs canadiens un canal pour exporter du gaz naturel, de l’hydrogène et des technologies énergétiques durables à l’avenir.

Il n’y a pas un instant à perdre. L’action politique au cours des 24 prochains mois doit tracer la voie climatique et énergétique du Canada vers zéro net d’ici 2050, sans perdre de vue l’impératif de la sécurité énergétique.

Yadullah Hussain est rédacteur en chef, Climat et énergie, chez RBC Economics & Thought Leadership.

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