La Commission des droits de la personne du Québec abandonne près de 200 dossiers après la décision de la Cour suprême

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MONTRÉAL — La décision de la Cour suprême du Canada rendue l’an dernier en faveur d’un humoriste québécois controversé a forcé la commission des droits de la personne de la province à fermer 194 dossiers de plaintes pour discrimination au cours de l’exercice 2021-2022.

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Les conclusions sont contenues dans le rapport d’activité de la commission pour la période et marquent la première fois que l’organisme gouvernemental a été en mesure de quantifier le nombre de cas concernés par la décision d’octobre dernier en faveur de Mike Ward. Le président de la Commission, Philippe-André Tessier, avait précédemment déclaré en avril que la décision du plus haut tribunal obligerait probablement l’organisation à abandonner des dizaines de cas.

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En 2016, le Tribunal des droits de la personne du Québec a condamné Ward à payer 35 000 $ en dommages moraux et punitifs pour s’être moqué de Jeremy Gabriel, un chanteur handicapé.

Mais la Cour suprême a renversé cette décision l’année dernière, statuant que les commentaires désobligeants de Ward à propos de Gabriel ne constituaient pas une discrimination en vertu de la Charte des droits du Québec. La Haute Cour a déclaré que le tribunal du Québec, qui entend les affaires portées devant lui par la commission provinciale des droits, avait outrepassé ses limites légales dans plusieurs cas où il avait accordé des milliers de dollars de dommages-intérêts après avoir conclu que les commentaires à eux seuls constituaient de la discrimination.

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Tessier a exprimé sa déception face à la limite imposée par la cour aux actions de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

« Ces cas, auparavant, pouvaient faire l’objet d’enquêtes par la commission et ultimement par le tribunal (des droits de l’homme), mais évidemment, ces cas ne sont plus couverts », a déclaré Tessier en réponse au rapport d’activité publié vendredi. « Cela, en effet, a des conséquences humaines pour les personnes victimes de ce genre de commentaires de ne plus avoir accès à cette ressource et nous en sommes désolés. »

Le rapport d’activité a révélé que la commission avait reçu 2 290 demandes d’enquête au cours de l’exercice 2021-22 et ouvert 548 enquêtes, en forte baisse par rapport aux 839 lancées l’année précédente.

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Les motifs de discrimination les plus fréquemment cités sont restés constants au fil des ans, selon le rapport. Les données ont montré que 38 % des plaintes les plus récentes étaient liées à des problèmes de handicap, dont la plupart concernaient l’accès aux transports en commun et aux espaces publics.

Les plaintes liées à la race concernant la couleur de la peau, l’origine ethnique ou l’origine nationale d’une personne viennent au deuxième rang, représentant 27 % des plaintes couvertes par le rapport et portant sur des sujets tels que l’emploi, le profilage racial et les insultes raciales.

Huit pour cent des plaintes portaient sur la discrimination fondée sur l’âge, tandis que les plaintes fondées sur le casier judiciaire représentaient 6 % et les questions relatives au sexe et à la condition sociale totalisaient 4 % chacune.

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La commission a enregistré une baisse globale du nombre de cas de profilage racial sur lesquels elle a enquêté, en ouvrant 69 au cours du dernier exercice, contre 86 au cours de l’exercice 2020-2021 et 76 l’année précédente.

Le rapport aborde également les efforts de la commission pour lutter contre les droits des jeunes, un sujet de préoccupation qu’elle a soulevé lors de la pandémie de COVID-19.

À l’époque, il avait déclaré avoir constaté une baisse des demandes d’enquêtes impliquant des jeunes, attribuant cette baisse au fait que les enfants étaient moins surveillés par des adultes à l’extérieur du domicile pendant les mesures de verrouillage prolongées.

Alors que les 417 demandes reçues au cours de l’exercice écoulé ont éclipsé les 348 enregistrées l’année précédente et ont presque rebondi aux niveaux d’avant la pandémie, le rapport indique que le nombre d’enquêtes que la commission pourrait entreprendre était en baisse. Il a ouvert 249 dossiers liés aux jeunes en 2021-2022, contre 272 et 360 au cours des deux exercices précédents, respectivement.

« Nous avons ouvert un nombre record d’enquêtes de notre propre initiative, souvent après avoir été alertés par les médias sur des situations de violations potentielles des droits », a déclaré Tessier.

Le rapport a également révélé que la commission avait lancé 36 enquêtes liées à l’exploitation de résidents âgés, bien qu’elle ait reçu 205 plaintes de ce type.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 3 décembre 2022.

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