Kim Gordon parle de ses huit principales influences cinématographiques (EXCLUSIVE) Les plus populaires à lire absolument Abonnez-vous aux newsletters variées Plus de nos marques

Kim Gordon Talks About Her Eight Top Film Influences

L’icône indépendante Kim Gordon, dont l’excellent album solo « The Collective » est sorti la semaine dernière, est la commissaire de cinéma vedette de ce mois-ci pour Galerie, le nouveau ciné-club en ligne lancé par Indian Paintbrush. Ci-dessous, Gordon partage une sélection profondément personnelle de huit films qui influencent et reflètent l’audio, l’art visuel et le style personnel. Bien qu’il soit surtout connu en tant que musicien et membre cofondateur de Sonic Youth, l’art de Gordon s’est depuis longtemps étendu à plusieurs autres disciplines, le cinéma n’en étant qu’une.

« Morvern Callar », réalisateur. Lynne Ramsay, 2002

J’aime la façon dont Lynne Ramsay utilise la dynamique sonore. Dans ce film, la musique est comme un autre personnage. La mixtape que son petit ami décédé a réalisée et lui a laissée (en disant « Gardez la musique pour vous ») devient un fil conducteur tout au long du film. Il est la musique – non seulement elle le maintient en vie pour elle, mais elle le remplace.

« Nuages ​​de Sils Maria », réal. Olivier Assayas, 2014

La relation dans ce film entre les deux personnages principaux, Maria et Valentine, est très multiforme. Lorsque Jo-Ann entre en scène, elle apporte un autre aspect méta à l’ensemble. La dynamique relationnelle ne cesse de changer en fonction de la pièce que Maria répète et de son attitude. Il y a aussi une tension sous-jacente que le paysage apporte. J’aime quand Val roule sur une route de montagne sinueuse en écoutant une chanson de Primal Scream et que cela se transforme soudainement en une sorte de collage d’images superposées imitant un clip vidéo, décrivant ses nausées. Est-ce à cause de la route sinueuse ou de sa relation avec Maria ?

« Le mariage de mon frère », réal. Charles Burnett, 1983

Ce film est en apparence si simple mais révèle tellement de choses sur le plan socio-économique de la communauté noire basée autour d’une famille à structure matriarcale. Il raconte une histoire universelle mais avec une fenêtre sur la vie des Noirs à Los Angeles qui n’est ni hyperbolique ni criblée de clichés. J’avais l’impression d’avoir accès à un monde auquel je n’avais pas accès autrement, ayant grandi dans les années 70 dans un quartier blanc de la classe moyenne de Los Angeles.

« Personal Shopper », réalisateur. Olivier Assayas, 2016

Kristen Stewart porte à peu près elle-même tout ce film. La scène d’envoi de SMS dans le train est incroyable par le suspense qu’elle crée. J’aime aussi le fait qu’Olivier n’utilise pas de musique typique du genre de l’horreur mais s’appuie plutôt sur des sons, comme le grincement exagéré des escaliers dans la maison où Maureen passe la nuit en attendant un signe de l’esprit de son frère venant de l’au-delà. De plus, c’est drôle de voir quelqu’un se proclamer médium mais incertain de tout ce qu’il reçoit.

« La Dernière Maîtresse », réalisateur. Catherine Breillat, 2007

Un mélodrame d’époque. Quand j’ai vu ce film pour la première fois, j’ai tellement ri. L’exagération de tout, de la saturation des couleurs à l’enlacement des corps des amants, toujours aussi enchevêtrés, dépeignant à un degré ridicule la passion, la sensualité féminine et l’abandon. J’ai eu le plaisir de rencontrer Catherine, et nous avons parlé de peinture. Elle a dit qu’elle se considérait plus comme une peintre que comme une cinéaste – elle aimait le processus d’ajustement des couleurs – et a parlé de son amour pour les peintres de la Renaissance et leur utilisation du rouge. J’ai lu une interview dans laquelle elle disait qu’elle aimait peindre elle-même le sang dans ce film, faisant ce qu’elle a toujours fait en tant qu’artiste.

« La Black Power Mixtape 1967-1975, »réal. Göran Hugo Olsson, 2011

Ce film utilise des images 16 mm du mouvement Black Power en Amérique, tournées par des journalistes suédois entre 1967 et 1975. C’est incroyable de regarder et de s’identifier au présent, un lien qui est souligné par l’utilisation d’observations, de réactions et d’extraits de voix off de musiciens contemporains et autres. C’est fou de réaliser à quel point peu de choses ont changé. Le bus touristique suédois qui traverse Harlem est particulièrement alarmant. Un super film !

« Bâtards », réal. Claire Denis, 2013

Quand j’ai vu ce film pour la première fois au Festival du film de New York, j’ai pensé que c’était l’un des films les plus dévastateurs et brutaux que j’aie jamais vu. Mais je trouvais aussi que c’était beau. Lors du deuxième visionnage, j’ai vraiment pu apprécier à quel point le film était magnifiquement filmé. Les couleurs sombres et sourdes correspondent à son mystère. Tous les films de Claire Denis ont tant de mystère et de non-dits, mais celui-ci vit vraiment dans le noir. La façon dont elle a utilisé des sons enregistrés à partir de situations réelles, comme la voiture écrasée qui passe sur la plate-forme d’un camion alors que la caméra reste dessus et qu’on entend le bruit du métal et du vent combinés pendant une bonne trentaine de secondes. Il s’intègre si bien dans le reste de la bande originale.

« La femme de ménage », réal. Je suis Sang-soo, 2010

Dans ce film sud-coréen sur la fracture sociale, il était intéressant de voir la famille de la classe supérieure être si fascinée par le monde occidental. Voilà à quoi ressemble le luxe moderne. La petite fille est entourée de poupées d’apparence caucasienne – aucune n’est asiatique. Le champagne est la boisson incontournable, avec le vin cher. Le protagoniste masculin joue de la musique classique au piano tous les matins. À la fin du film, ils parlent en anglais. Le début était prévisible, mais la fin était surprenante.

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