John Ivison: « Nous saignons du capital » et cela crée de gros problèmes, prévient un rapport

La compétitivité du Canada a été affectée par les politiques fiscales et environnementales qui ont renforcé l’idée que les projets ne peuvent pas être construits dans ce pays

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L’économiste de banque typique est si ennuyeux qu’une expérience de mort imminente verrait la vie de quelqu’un d’autre défiler devant ses yeux.

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Ils sont, par nature, irrésolus – « d’un côté… mais de l’autre ».

C’est pourquoi un rapport spécial publié cette semaine par la Financière Banque Nationale était si surprenant – un regard convaincant et sans équivoque sur le climat d’investissement au Canada par l’économiste en chef, Stéfane Marion.

Sa conclusion : « Nous saignons du capital.

Statistique Canada a publié il y a deux semaines ses derniers chiffres sur le stock de capital du pays en 2020, qui suggèrent que les investissements ont augmenté de 1,3 % l’an dernier, contre 1,8 % en 2019.

Mais ces chiffres incluent les investissements du gouvernement dans des choses comme les infrastructures. Marion a supprimé les dépenses du secteur public pour se concentrer uniquement sur les investissements du secteur privé. Il a découvert pour la première fois qu’il y avait une contraction absolue de notre stock de capital, car les nouveaux investissements ne couvraient pas la dépréciation – une calamité pour une petite économie commerciale comme le Canada.

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Tout en admettant que COVID a joué son rôle, Marion souligne que la moyenne mobile sur cinq ans a vu l’investissement privé ralentir d’une année sur l’autre depuis 2015, quand il a augmenté de 4%.

La chute des investissements dans l’extraction minière et pétrolière explique une grande partie de la baisse, mais Marion a déclaré que le secteur manufacturier ne se portait pas mieux. « Les usines canadiennes fonctionnent actuellement avec le stock de capital le plus bas en 35 ans », a-t-il déclaré.

L’état dans lequel nous nous trouvons est mis en évidence par d’autres tendances – le communiqué de Statistique Canada a révélé que l’investissement dans l’immobilier résidentiel dépasse maintenant l’investissement dans tous les autres secteurs de l’économie pour la première fois depuis 1961, lorsque les données ont été enregistrées pour la première fois.

Il est révélateur que même les caisses de retraite canadiennes ne voient pas le Canada comme une bonne opportunité d’investissement. Au cours de l’année se terminant en septembre 2021, ils ont acheté des actions étrangères d’une valeur de 130 milliards de dollars – une sortie record de capitaux qui a plus que compensé l’achat d’actions canadiennes par des étrangers. Cela se produit à un moment où les actions canadiennes se négocient à un escompte record – les rendements des bénéfices du S&P/TSX sont actuellement 40 % plus élevés que ceux des sociétés du S&P 500.

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Est-ce une coïncidence si la baisse des investissements a commencé en 2015 lorsque les libéraux ont été élus? Dans une certaine mesure, même Pierre Poilievre n’a pas pu blâmer Justin Trudeau pour la chute vertigineuse du prix du pétrole (de 107 $ le baril de WTI à l’été 2014 à 26 $ au début de 2016), qui a touché les plans d’investissement dans le secteur de l’énergie.

Mais la compétitivité du Canada a été affectée par les politiques fiscales et environnementales qui ont renforcé l’idée que les projets ne peuvent pas être construits dans ce pays.

La tendance vers les investissements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) a placé les émissions de carbone au centre des décisions d’investissement, au détriment du Canada, malgré les améliorations de la durabilité dans le secteur de l’énergie et le solide bilan de ce pays en matière de droits de la personne et de gestion d’entreprise responsable.

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Marion souligne que le Canada restera dépendant du secteur des ressources dans un avenir prévisible, il est donc essentiel qu’Ottawa explique mieux sa transition ESG.

Pourtant, au lieu de défendre les efforts des entreprises énergétiques du Canada, le nouveau ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a clairement exprimé son manque d’enthousiasme pour les petits réacteurs nucléaires modulaires, le gaz naturel et la technologie de capture du carbone comme passerelles vers des émissions nettes nulles d’ici 2050.

Mais il n’est pas du tout clair comment nous arrivons à zéro, sans compter sur les technologies émergentes et les sources d’énergie à faibles émissions.

Les bénéficiaires de l’échec du Canada à se vendre comme le meilleur endroit au monde pour créer de la richesse et des entreprises sont des pays dont les antécédents en matière d’ESG sont discutables, comme l’Arabie saoudite et la Russie.

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Comme Marion l’a souligné, ce pays a une politique d’immigration très réussie qui attirera bientôt 400 000 nouveaux arrivants hautement qualifiés chaque année. Pourtant, sans investissement étranger, le Canada ne sera pas en mesure d’exploiter ces compétences pour faire croître l’économie.

Et sans cette croissance, nous sommes en difficulté. La crise de la dette du milieu des années 90 s’est produite parce que les taux d’intérêt ont augmenté plus rapidement que l’économie. Nous n’en sommes pas encore là, mais nous savons que les taux d’intérêt devraient augmenter plus rapidement que la Banque du Canada ne l’avait prévu, pour contrer la hausse de l’inflation.

Marion a averti que dans un monde post-pandémique, si les perspectives de croissance du Canada sont sombres, une fuite des capitaux pourrait s’ensuivre.

« Les investisseurs étrangers sont trop importants pour être ignorés », a-t-il déclaré, avec un quart des obligations fédérales et provinciales et la moitié des obligations de sociétés détenues par des investisseurs étrangers. « De toute évidence, nous ne nous en sortons pas bien lorsque nos propres fonds de pension nationaux préfèrent investir massivement à l’étranger plutôt qu’au Canada. »

La frustration de nombreuses personnes qui ont examiné l’énorme potentiel du Canada dans des domaines comme le captage du carbone est que ce pays pourrait être un bénéficiaire net de la transition vers une économie plus verte. Mais cela n’arrivera pas sans investissement du secteur privé.

Il faut féliciter Marion d’avoir été une économiste à une main et d’avoir exposé si clairement la situation difficile du Canada.

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