Jack Mintz : le gel des primes d’assurance ne fonctionnera pas

Offrir des subventions ponctuelles ou des allégements fiscaux aux consommateurs à court d’argent au lieu de contrôler les prix

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Les Canadiens qui ressentent le pincement des prix élevés veulent que leurs politiciens prennent des mesures immédiates pour soulager la douleur. La politique simple d’esprit est de plafonner les prix. Des gels temporaires des prix ont été suggérés pour les frais de téléphone cellulaire, l’essence et les produits alimentaires, pour n’en nommer que quelques-uns. Ne faites pas ça, gouvernements ! Soyez intelligent : évitez les contrôles des prix et, si vous pensez que vous devez vraiment agir, accordez des subventions ponctuelles ou des allégements fiscaux aux consommateurs à court d’argent.

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Même en Alberta, avec son esprit d’entreprise et de compétition bien connu, les politiciens ont succombé au contrôle des prix populiste de style soviétique. Fin janvier, Matt Jones, ministre de l’Abordabilité et des Services publics — oui, nous avons un départementst par ce nom! – n’a pas pu s’empêcher de proposer un gel des primes d’assurance automobile jusqu’à la fin de 2023 pour aider les Albertains à faire face à l’inflation. Ce fut un choc pour les compagnies d’assurance de biens que le gouvernement du Parti conservateur uni réintroduise une politique ratée du NPD qui, en 2017, a gelé les primes d’assurance pendant deux ans.

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Le gel du NPD n’a finalement pas fait grand-chose. Les marges étant comprimées par la hausse des coûts de réparation automobile et des dommages corporels, les compagnies d’assurance ont dû réduire leurs coûts, par exemple en refusant une assurance aux conducteurs à haut risque ou en abandonnant une couverture facultative. Une fois le plafond des prix levé, les primes d’assurance ont grimpé en flèche, augmentant de plus de 10 %, car les entreprises qui avaient choisi de rester en Alberta – pas toutes – ont compensé leurs coûts croissants de réparation automobile et de blessures corporelles pendant le gel. Après que le gouvernement Kenney a introduit des réformes en 2020, les primes d’assurance se sont stabilisées à un taux d’augmentation raisonnable : seulement 2,8 % en 2022 par rapport au taux d’inflation de 6,9 ​​% au Canada.

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Alors pourquoi les primes d’assurance sont-elles devenues un problème pour le gouvernement UCP ? Une raison probable est un rapport d’EY commandé par la société d’État Insurance Corporation of British Columbia (ICBC) qui a comparé les taux d’assurance pour 27 profils de conducteurs dans deux à cinq villes de chaque province (à l’exclusion du Québec) au 1er septembre 2022. Non étonnamment, il a conclu que la Colombie-Britannique avait généralement les primes d’assurance les plus basses et que l’Alberta était presque la plus élevée – un résultat largement noté qui a déclenché la décision du ministre Jones de geler en janvier.

Le rapport d’EY comportait à mon avis trois défauts fondamentaux. Premièrement, il a exclu les remises de l’analyse. Ceci est potentiellement très important puisque les compagnies d’assurance de biens privés offrent une multitude de rabais, y compris pour l’achat de plusieurs plans d’assurance pour la maison, la voiture et d’autres biens. ICBC, en revanche, ne propose que l’assurance automobile. Deuxièmement, EY a obtenu cinq devis pour chaque cas, mais a utilisé la moyenne des deuxième et quatrième devis plutôt qu’une moyenne des cinq devis. Peut-être que c’était une sélection de cerises, peut-être pas. Troisièmement, le rapport indique clairement que les produits qu’il a comparés d’une province à l’autre ne sont pas tous les mêmes en termes d’avantages, mais aucun ajustement n’a été fait pour tenir compte de ces différences.

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Pour approfondir mes recherches, j’ai obtenu des données du Agence statistique des assurances générales, qui opère au nom des organismes de réglementation des assurances dans les provinces qui n’ont pas de monopole gouvernemental sur l’assurance automobile. Comme le montre le tableau, la Colombie-Britannique n’a pas la prime souscrite moyenne la plus basse. Cette distinction appartient au Québec. L’Alberta se situe sur le côté élevé, avec l’Ontario le plus élevé. Les provinces de l’Ouest qui ont des monopoles d’État sur l’assurance automobile ont des primes souscrites moyennes inférieures à celles de l’Alberta, mais supérieures à celles des provinces de l’Atlantique, où l’assurance privée règne toujours.

Cette image a peu changé depuis cinq ans. Le changement clé se situe dans la position relative de la Colombie-Britannique. En 2018, ICBC a eu le le plus élevé primes moyennes dans toutes les provinces. Il est tombé au quatrième rang seulement après que la Colombie-Britannique a plafonné les paiements pour les blessures mineures en 2020, puis en 2021 a adopté une assurance sans faute pour les blessures corporelles, avec une indemnisation limitée et une interdiction des réclamations en responsabilité.

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Comme la Colombie-Britannique l’a démontré, les gouvernements qui espèrent réduire les primes d’assurance peuvent manifestement le faire en limitant les droits en matière délictuelle. Une étude RAND bien connue a toutefois démontré que l’effet de l’assurance sans faute ou du plafonnement de l’indemnisation est de réduire les incitations des conducteurs à éviter les accidents. Pour compenser un tel « aléa moral », les polices d’assurance offrent des rabais plus élevés pour une expérience sans accident, sans aucune pause pour les nouveaux conducteurs, qui doivent établir leur crédibilité en matière de sécurité.

Si l’Alberta veut réduire les coûts d’assurance, le gel des primes n’est pas la solution. Les modifications législatives, telles que la limitation des droits de responsabilité délictuelle et les plafonds de prestations, ne le sont pas non plus. Même l’industrie de l’assurance de l’Alberta a suggéré de renoncer à la couverture pour le règlement financier des blessures mineures, ce qui pourrait réduire les primes d’environ 200 $. Cependant, il s’agit simplement d’une planification centrale sous une forme différente en limitant les droits des victimes à obtenir une indemnisation équitable. Les Albertains devront juger si les plafonds sont meilleurs que la simple promotion de la concurrence sur le marché pour maintenir les primes d’assurance à un bas niveau.

Dans tous les cas, le gel des prix n’est pas la bonne politique. Le gouvernement de l’UCP devrait rapidement introduire un dégel avant qu’il ne cause des dommages importants.

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