Howard Levitt : L’économie des concerts est là pour rester et l’Ontario est en avance sur sa reconnaissance

La pandémie a mis en évidence la façon dont la nature du travail évolue rapidement, passant d’un emploi traditionnel à un modèle indépendant plus flexible

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Par Howard Levitt et Kathryn Marshall

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Monte McNaughton est partout ces jours-ci. Le ministre du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario a passé les premiers jours frénétiques de la pandémie à présenter une législation d’urgence pour lutter contre la COVID-19 et protéger les travailleurs et les employeurs. Reprenant à peine son souffle, il s’est depuis lancé dans l’élaboration et le lancement de nouvelles lois pour diriger l’avenir du travail dans la province.

La semaine dernière, il a franchi une étape transformationnelle dans cette direction en déposant la loi sur les droits des travailleurs de la plate-forme numérique, qui accorde aux travailleurs de l’espace de la plate-forme numérique des droits fondamentaux en matière d’emploi. Les libéraux ont beaucoup parlé des travailleurs à la demande, tout comme le NPD, mais ce sont les conservateurs qui ont finalement fait quelque chose à ce sujet. (Divulgation complète : Kathryn Marshall est membre du Comité consultatif sur la reprise de la main-d’œuvre de l’Ontario, qui a recommandé des protections et des droits pour les travailleurs à la demande.)

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La pandémie a mis en évidence la façon dont la nature du travail évolue rapidement, passant d’un emploi traditionnel à un modèle indépendant plus flexible.

L’époque où il était courant de rester dans le même emploi pendant 30 ans et de prendre sa retraite avec une pension généreuse est révolue depuis longtemps. (Il est loin le temps où il y avait même des pensions généreuses autres que pour les fonctionnaires). Les gens se déplacent beaucoup plus maintenant et beaucoup ont de nombreux emplois à un moment donné.

Avec l’explosion du travail à distance et les progrès technologiques qui permettent aux gens de travailler à peu près n’importe où, l’économie des concerts a prospéré. Le travail à la demande, c’est-à-dire le travail effectué à la demande ou en freelance, généralement via une plateforme numérique, est désormais omniprésent. Uber est bien sûr la plus connue des plateformes numériques, mais de nombreuses autres entreprises moins connues travaillent également dans ce domaine.

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Dans le cadre de la nouvelle loi de McNaughton, les travailleurs des concerts se verront accorder des droits tels qu’un salaire minimum de 15 $ pour les heures actives et une transparence quant à la façon dont leur salaire est calculé et au fonctionnement des algorithmes. Le projet de loi interdit également aux entreprises d’exercer des représailles contre les travailleurs pour avoir exercé leurs droits, une disposition similaire à celle contenue dans la Loi sur les normes d’emploi.

Enfin, les travailleurs doivent être autorisés à conserver leurs pourboires, les plates-formes devront avertir les travailleurs à l’avance s’ils les chassent de la plate-forme et les conflits doivent être résolus en Ontario plutôt que dans des endroits lointains comme les Pays-Bas (une disposition courante dans les longues et contrats illisibles que les travailleurs de chantier sont souvent tenus de signer).

McNaughton a également annoncé récemment qu’il explorera l’introduction d’un régime d’avantages sociaux transférable pour les travailleurs qui n’est pas lié à l’employeur. Cela profitera aux travailleurs à la demande qui n’ont pas d’avantages sociaux.

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Tout cela peut sembler assez basique, mais la réalité est qu’aucune autre province ou territoire ne l’a encore fait. L’économie des petits boulots a été en grande partie un vide non réglementé, créant de l’incertitude non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour les entreprises qui tentent d’opérer au Canada.

Le vide n’est pas facile à remplir. Cela demande de la créativité et une réflexion hors des sentiers battus. Notre droit du travail repose sur un modèle de travail archaïque à deux dimensions : soit vous êtes un salarié à part entière au sens traditionnel, jouissant de tous les droits qui accompagnent ce statut, soit vous êtes un entrepreneur indépendant, et donc non reconnu dans le cadre du droit du travail. Bien sûr, de nombreux travailleurs sont appelés à tort des entrepreneurs indépendants alors qu’ils sont de véritables employés, et ces cas ont fait l’objet de nombreux litiges.

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Mais en dehors de la dichotomie employé/entrepreneur indépendant, de nombreux travailleurs occupent un espace intermédiaire important. Ceux qui travaillent dans l’économie des concerts ne sont souvent pas des employés, mais ils ne sont pas non plus de véritables entrepreneurs indépendants. S’ils ont un degré élevé de flexibilité, il existe également un fort élément de dépendance : ils s’appuient sur les plateformes numériques et ces plateformes ont un niveau de contrôle important sur les travailleurs. En Ontario, les tribunaux reconnaissent depuis longtemps une troisième catégorie de travailleurs appelés entrepreneurs dépendants et ces travailleurs se sont vu accorder des dommages-intérêts pendant une période de préavis raisonnable dans les cas de congédiement injustifié.

Bien qu’il y ait eu des critiques selon lesquelles la loi sur les droits des travailleurs des plateformes numériques ne va pas assez loin, l’objectif de la loi est de fournir un plancher, pas un plafond. C’est un premier pas et certainement pas la fin. Le travail à la demande est unique et ne peut pas être parfaitement intégré dans un modèle d’employé ou d’entrepreneur indépendant et le gouvernement a à juste titre créé un nouveau cadre qui reflète cette catégorie de travailleurs.

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Le temps nous dira comment l’économie des concerts évolue, mais elle est clairement là pour rester. Il fallait répondre à ses besoins et maintenant ils l’ont été — en Ontario, du moins.

Une question sur le droit du travail pendant le COVID-19 ? Écrivez à Howard à [email protected].

Howard Levitt est associé principal de Cheikh Levitt, avocats spécialisés en droit du travail et de l’emploi avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont le droit du congédiement au Canada. Catherine Marshall est partenaire chez Levitt Sheikh.

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