Google, une entreprise de 1,97 billion de dollars, proteste contre le projet californien de rémunérer les journalistes

Google, le géant de la recherche qui a généré plus de 73 milliards de dollars de bénéfices l’année dernière, proteste contre un projet de loi californien qui l’obligerait, ainsi que d’autres plateformes, à rémunérer les médias. La société a annoncé qu’elle commençait un « test à court terme » qui bloquerait les liens vers des sources d’information locales californiennes pour un « petit pourcentage » d’utilisateurs de l’État.

Cette décision répond au California Journalism Preservation Act, un projet de loi qui obligerait Google, Meta et d’autres plateformes à payer des frais aux éditeurs californiens en échange de liens. Le projet de loi, qui a été adopté par l’Assemblée de l’État l’année dernière, équivaut à une « taxe de lien », selon Jaffer Zaidi, vice-président des partenariats de presse de Google.

« Si elle est adoptée, la CJPA pourrait entraîner des changements importants dans les services que nous pouvons offrir aux Californiens et dans le trafic que nous pouvons fournir aux éditeurs californiens », écrit Zaidi. Mais bien que le projet de loi n’ait pas encore force de loi, Google choisit de donner aux éditeurs et aux utilisateurs californiens un avant-goût de ce à quoi pourraient ressembler ces changements.

La société affirme qu’elle testera temporairement le blocage des liens vers des sources d’information californiennes qui seraient couvertes par la loi afin de « mesurer l’impact de la législation sur notre expérience produit ». Zaidi n’a pas précisé l’ampleur du test ni sa durée. Google met également fin à de nouvelles dépenses dans les salles de rédaction californiennes, notamment « de nouveaux partenariats via Google News Showcase, notre programme de produits et de licences pour les agences de presse et les expansions prévues de la Google News Initiative ».

Google n’est pas la première entreprise à recourir à des tactiques dures face aux nouvelles lois visant à forcer les entreprises technologiques à payer pour le journalisme. Meta a retiré les informations de Facebook et d’Instagram au Canada après l’adoption d’une loi similaire et a menacé de faire de même en Californie. (Meta a finalement conclu des accords pour payer les éditeurs en Australie après l’entrée en vigueur d’une loi de 2021, mais a déclaré le mois dernier qu’elle mettrait fin à ces partenariats.)

Google a un bilan mitigé sur la question. Il a retiré son service d’information d’Espagne pendant sept ans pour protester contre les lois locales sur le droit d’auteur qui auraient exigé des frais de licence. Mais la société a signé des contrats d’une valeur d’environ 150 millions de dollars pour payer les éditeurs australiens. Il a également finalement renoncé à ses menaces de retirer des informations des résultats de recherche au Canada et a déboursé environ 74 millions de dollars. Cela peut sembler beaucoup, mais ces montants ne représentent encore qu’une infime fraction des 10 à 12 milliards de dollars que les chercheurs estiment que Google devrait verser aux éditeurs.

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