Google retirera des liens d’actualités au Canada en réponse à une nouvelle loi

Meta n’est pas le seul poids lourd d’Internet à supprimer le contenu des nouvelles en réponse au projet de loi C-18 récemment promulgué au Canada (alias la loi sur les nouvelles en ligne), qui exige que les entreprises technologiques négocient une compensation avec les éditeurs pour le matériel lié. Google dit maintenant qu’il extraira des liens vers des actualités canadiennes à partir de ses services de recherche, d’actualités et de découverte dans le pays. Il cessera également d’exploiter sa vitrine d’actualités au Canada lorsque C-18 entrera en vigueur dans six mois.

Le vice-président des affaires gouvernementales de Google, Cris Turner, affirme que C-18 reste une « législation inapplicable » et que la future loi canadienne est indûment sévère. L’Union européenne autorise l’utilisation gratuite de liens et de courts extraits, par exemple, tandis que l’interprétation plus stricte de l’UE par la République tchèque autorise toujours les titres et les liens. En Australie, où la loi exige que certains services en ligne paient pour les actualités, Google a négocié des accords qui maintiennent ses fonctionnalités d’actualités disponibles et évitent de tomber sous le coup des exigences de la loi.

La société soutient qu’elle pense qu’une « industrie du journalisme dynamique » est cruciale et a lancé des idées politiques qui, selon elle, seront utiles. Celles-ci incluent la consultation d’experts, l’investissement dans les progrès de la salle de rédaction et le soutien aux organes de presse conventionnels lors de leur transition vers le numérique. L’approche dictée par C-18 conduit prétendument à une « incertitude » pour la stratégie produit et à des sanctions financières « non plafonnées ».

Cette décision intervient quelques jours seulement après que Meta a déclaré qu’il supprimerait l’accès à tous les contenus d’actualité de Facebook et Instagram au Canada. Lorsqu’il a hésité face à des démarches similaires de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, il a affirmé qu’une telle législation permettait au gouvernement de décider injustement qui devait payer et combien les éditeurs étaient payés.

Comme avec Meta, Google utilise la menace de bloquer les nouvelles comme outil de négociation. Turner dit que la société prévoit toujours de « participer au processus de réglementation » et souhaite que le gouvernement développe une « voie viable à suivre ». La firme de technologie espère au moins un changement d’avis partiel, pour le dire simplement.

Il n’y a aucune garantie de compromis. Les politiciens ont rédigé le projet de loi C-18 après s’être inquiétés d’une forte baisse des revenus publicitaires des publications au cours des deux dernières décennies. Google et d’autres entreprises ont investi dans des projets de salles de rédaction, offert des outils gratuits et mis en évidence des nouvelles dans le but de soutenir les éditeurs, mais les législateurs ne sont clairement pas convaincus que ces efforts vont assez loin.

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