Fonctions corporelles dans la littérature et pourquoi elles sont importantes

Alfred Hitchcock a dit un jour à François Truffaut qu’il voulait faire un film qui examinerait une ville entièrement à travers la nourriture et, exceptionnellement, les déchets. Il montrerait l’arrivée de la viande et des produits dans une métropole, « sa distribution, la vente, comment c’est arrangé et absorbé. Et peu à peu, la fin du film montrait les égouts et les ordures déversées dans l’océan.

Samuel Beckett a exprimé cette vision artistique à une échelle plus intime. « Plat et pot, plat et pot, ce sont les pôles », dit son narrateur dans « Malone Dies ». Le plat, on en discute librement : La nourriture, en littérature et ailleurs, fait partie de ce dont on parle quand on parle de culture. Le pot, à l’autre bout du tube digestif, reste un sujet transgressif.

Il n’y a pas assez d’écrits, de l’avis de ce critique, sur la façon dont nos éliminations sont décrites et théorisées, aimées et détestées, dans la fiction et la poésie. Leur inévitabilité «nous revoici» ajoute au récit le chaos, la comédie, le dégoût, la honte, l’ironie, l’urgence et l’angoisse. Ils poussent à l’action. Ils sont la vie, autant que le sexe est la vie – peut-être plus, parce que la vie sexuelle des gens diminue, mais ce besoin ne diminue pas. La fiction qui évite ou nie les matières fécales, écrit Milan Kundera, est kitsch.

La journaliste anglaise Rose George a qualifié l’élimination de « grande nécessité ». Elle a également écrit, dans une observation qui est vivement ressentie quand on écrit pour un journal linguistiquement conservateur : « Il n’y a pas de mot neutre pour ce que les humains produisent au moins une fois par jour, généralement sans faille. Il n’y a pas d’équivalent défécatoire du « sexe » neutre et inoffensif. » Mais nous ferons de notre mieux.

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