Entretien avec Lynne Tillman By the Book

Quelqu’un quelque part dirait, j’en ai entendu parler.

Travailler sur un roman, généralement je ne lis pas de romans. Des histoires courtes, d’accord. J’étais en train d’écrire « American Genius, A Comedy », à mi-chemin, quand j’en ai parlé un peu à un ami. Il a dit que ça me rappelait « The Magic Mountain ». J’avais lu du Mann, pas ça. Alors j’ai lu 75 pages, et, boum, il se passait quelque chose, alors je me suis arrêté net. Après que « AGAC » soit sorti, ce même ami l’a lu. Dans le mien, vers la fin , il y a une séance ; il m’a dit vers la fin qu’il y avait aussi une séance dans « The Magic Mountain ». Tellement bizarre, même si ma sœur atteste depuis des années qu’il y a un petit Allemand qui vit en moi. Je n’ai pas oublié Hans Castorp, j’ai envie de lui revenir. Heureusement, mon protagoniste ne lui ressemble en rien.

Ça s’appelle des mémoires, ce n’en est vraiment pas. C’est un essai autobiographique de la longueur d’un livre, et ce n’est pas un essai personnel ; l’utilisation du personnel est mauvaise. S’il s’agissait de mémoires, je n’aurais pas écrit sur les médicaments et les hospitalisations de ma mère. La seule écriture spécifique à un parent vieillissant que je connaisse –– Une mort très facile de Simone de Beauvoir. Je l’ai lu il y a de nombreuses années; il doit avoir inconsciemment influencé « Mothercare ». Son écriture est sans fioritures, directe, presque brutale dans son honnêteté. Un essai d’Atul Gawande sur le vieillissement m’a alerté sur des problèmes dont je ne savais rien et m’a probablement encouragé, de manière subliminale, à écrire « Mothercare ». Gawande m’a fait prendre conscience des rigueurs du vieillissement, de la façon dont il affecte les corps, de la façon dont les personnes âgées doivent être traitées différemment et de la façon dont elles sont souvent minables. J’avais besoin de raconter ce que j’avais appris.

Extrait de « The Magician » de Colm Toibin, sur la relation compliquée de Thomas Mann avec ses six enfants inhabituels, et son comportement lorsque les nazis ont pris le pouvoir, sa réticence initiale à prendre position contre eux : dans son esprit, il représentait, avec son écriture, la vraie et bonne Allemagne. Les romans de Natalia Ginzburg exécutent ce que les grands romans font de manière unique : rendre vitales les complexités des êtres humains, leurs actes, dans l’histoire et dans le présent, dans son cas, comment les gauchistes et les juifs italiens ont survécu, ou non, La survie m’intéresse toujours.

Le style de Jean Rhys, son usage unique du langage ; son utilisation de l’adjectif au nom est au singulier. Elle comprend et peut articuler le découragement. L’ampleur de la pensée, le grand style et la capacité d’un auteur à transmettre des connaissances m’émeuvent – ​​historique, politique, psychologique, une compréhension de la vie. « La marche de Radetzky » et « Le tombeau de l’empereur » de Joseph Roth, romans d’avant et d’après la Première Guerre mondiale. Dans le premier, Roth présente trois générations, grand-père, père, fils, dans l’armée autrichienne, et raconte à travers elles la chute de l’empire austro-hongrois. « Le Tombeau de l’Empereur » en est la suite. De grands traducteurs, comme Michael Hofmann, Rachel Careau et Susan Bernofsky, permettent de voir leur brio. Les œuvres de la poétesse et artiste Etel Adnan, comme « L’Apocalypse arabe », un poème en forme de livre, et « Sitt Marie Rose », son roman sur la guerre civile libanaise, sont des œuvres passionnantes, émouvantes et philosophiques. J’ai récemment lu Richard Les mémoires de L. Jackson, « The Incidental Oriental Secretary and Other Tales of Foreign Service. C’est le père de mon ami, sinon je n’aurais pas connu le livre. Il écrit avec élégance; son livre me rappelle les récits de voyage de Paul Bowles. Un humour très sec lorsqu’il détaille ses missions et les coulisses des affaires internationales.

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