(Rivière-du-Loup) Avant de retirer sa confiance à Gilles Courteau, François Legault veut entendre une dernière fois le commissaire de la LHJMQ donner sa version des faits en commission parlementaire. Mais le premier ministre précise que sa confiance était déjà faible à cause du dossier des bagarres, et que les allégations de parjure au sujet des initiations l’ont encore plus fragilisée.
Le premier ministre n’a pas voulu dire s’il avait encore confiance dans le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). « Il y a une préoccupation », s’est-il contenté de dire. Mais il cachait mal son impatience.
« C’est totalement inacceptable », a-t-il tonné alors qu’il était de passage à Notre-Dame-du-Portage pour faire une annonce sur la protection des berges.
Les discussions avec M. Courteau étaient « déjà un petit peu corsées » avec la ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, à cause des bagarres. Mme Charest veut y mettre fin tandis que le patron de LHJMQ défend encore cette pratique.
Après le tollé soulevé par les révélations sur les initiations dans les différentes ligues de hockey junior canadiennes, l’opposition a convaincu le gouvernement de tenir une commission parlementaire spéciale pour entendre M. Courteau. Il a nié qu’un tel cas ait pu se produire dans son circuit. Or, selon la demande d’action collective déposée en Ontario, le joueur Stephen Quirk allègue avoir été victime d’abus sexuels entre 1995 et 1998.
Confronté par La Presse, M. Courteau a ensuite avoué son erreur.
Peu après son témoignage, La Presse a aussi révélé que M. Courteau avait pourtant admis sous serment en 2021 avoir déjà constaté des « problèmes » liés au bizutage dans la LHMJQ.
Québec solidaire crie au parjure et réclame sa démission. Le gouvernement caquiste avait initialement refusé la demande de l’opposition de réinviter M. Courteau, avant de se rallier à l’idée.
M. Legault ne va jusqu’à réclamer le départ de M. Courteau, du moins pour l’instant. Il donne une dernière chance à M. Courteau d’offrir sa version.
Cette histoire risque de ne pas changer grand-chose aux plans de carrière de M. Courteau. En décembre dernier, il annonçait son intention de céder sa place en 2024. Après 36 ans à la tête du circuit, il a enclenché un processus pour désigner son successeur. Il refuse de démissionner.
« C’est préoccupant les déclarations contradictoires de M. Courteau, a affirmé François Legault en conférence de presse pour annoncer l’octroi de 70 millions de dollars pour lutter contre l’érosion des berges. Déjà, Isabelle Charest avait des discussions un petit peu corsées avec M. Courteau pour toute la fin des bagarres au hockey, le seuil sport où il y a encore des bagarres. On est tout à fait d’accord pour que M. Courteau revienne en commission parlementaire. Il va falloir qu’on aille au bout du dossier, s’assurer que M. Courteau voit qu’il y a un problème, entre autres dans le cas des initiations, et prenne des mesures, des mesures fortes pour mettre fin à ces façons de faire. ».
Il se montre insatisfait de l’attitude de Gilles Courteau, refusant pour le moment de réclamer son départ. « On va d’abord l’entendre [en commission], it is normal for us to hear Mr. Courteau. The last time he came to see us, he told us he didn’t know anything and then we realized he knew some things. We will hear it first and get to the bottom of the case. But it is certain that these changes are worrying. »
He laments that Mr. Courteau is reluctant to end the fights, implying that the commissioner is an obstacle to culture change.
“When you look at comparable leagues in the United States, there are no more fights. In other sports, there are no fights. And here we are talking about young people. We would like that to end the fights at the QMJHL. Mr. Courteau has reservations, so there were already somewhat heated discussions between Isabelle Charest and Mr. Courteau. And what happened with the initiations, what we learned, it’s totally unacceptable how the young people were treated. »