Understanding Teenagers’ Secrets: Why They Hesitate to Discuss Sexuality with Parents

Adolescents face many questions regarding identity, emotions, and sexuality. At Le Gros Chêne agricultural high school in Morbihan, workshops led by Anaïs Thoron aim to address these issues. Students candidly share experiences about relationships, consent, and the impact of pornography. Many have encountered unsolicited explicit images, highlighting the pressure they face. Discussions emphasize the importance of consent, particularly in the context of alcohol and peer influence, as nearly half of young women have felt coerced into sexual activities.

La Sexualité à l’Adolescence : Un Sujet Tabou

La période de l’adolescence est souvent marquée par une multitude de questions. Les jeunes s’interrogent sur leur identité, leur corps, leurs émotions, leurs relations avec les autres, leur sexualité, et même l’amour. Pour les aider à explorer ces thématiques, chaque année, le lycée agricole Le Gros Chêne à Pontivy, dans le Morbihan, propose des ateliers sur la vie émotionnelle, relationnelle et sexuelle à ses élèves. Anaïs Thoron, animatrice pour une association dédiée à la prévention des risques, dirige ces sessions. Pour briser les tabous, un premier jeu est mis en place : les adolescents doivent créer un modèle de vulve en pâte à modeler. Les résultats montrent qu’il y a encore du chemin à parcourir. “Est-ce que ça ressemble à ça, Yves ?” demande l’animatrice, visiblement perplexe. Pour aller plus loin, elle sort de son sac une peluche représentant cette partie de l’anatomie féminine. L’objectif est de connaître son propre corps et celui de l’autre sexe, une étape essentielle pour mieux se comprendre et se respecter mutuellement.

Les Expériences de Sexualité des Adolescents en 2025

Alors, comment les adolescents perçoivent-ils la sexualité en 2025 ? Trois élèves de cet établissement breton ont accepté de partager en toute sincérité et courage leurs premières expériences. Ils ont tous 17 ans. Louna a déjà eu un petit ami, Nolan a connu une première relation de six mois, et Brieuc est en couple depuis un an et demi. Ils abordent des sujets qu’ils n’évoquent que rarement avec leurs parents : la première fois, l’accès non contrôlé à la pornographie, et le consentement, en s’exprimant sans détour.

Brieuc, qui est en terminale, a rencontré sa copine il y a deux ans et espère emménager avec elle après le bac. Actuellement, ils ne se voient que le week-end et pendant les vacances scolaires. Comme deux jeunes sur trois en France, il utilise Internet pour s’informer sur la sexualité. “Tout ce qui peut m’apprendre, je le regarde. Ça ne peut que m’aider. Prendre soin d’elle, bien sûr, et essayer de comprendre ce qui pourrait se passer dans son corps,” explique-t-il. Tous trois, Brieuc, Louna et Nolan, ont eu des relations sexuelles, un peu avant l’âge médian en France : 17 ans pour les garçons, 18 ans pour les filles.

Nolan, pour sa part, a 16 ans lors de sa première expérience. “C’est souvent à cet âge-là qu’on le fait. C’était ma première copine et on s’aimait. Ça s’est fait naturellement. On ne doit pas le faire juste pour frimer auprès des amis. Il faut le faire avec quelqu’un qu’on aime et où on est sûr que ça va durer un peu. Au moins, on est sûr qu’elle ne nous jugera pas,” précise-t-il. Il ajoute : “Ce n’était pas comme je l’avais imaginé, mais c’était à la hauteur.” Il avoue que la pornographie crée souvent des attentes irréalistes, “On pense à des trucs de ouf, mais la première fois, ce n’est pas du tout comme dans les films.”

En ce qui concerne la pornographie, une étude a révélé que l’âge moyen de découverte des premiers contenus pornographiques est de 10 ans. Nolan se souvient de son expérience : “C’était en sixième, je crois. Quelqu’un l’a montré sur son téléphone, dans la cour. Ça ne m’a pas vraiment choqué.” Cependant, cela peut être traumatisant. “Une fois, j’ai cliqué sur une vidéo où l’homme était très violent avec la femme. Ça m’a choqué quand j’étais plus jeune. J’ai quitté immédiatement,” assure-t-il.

Les adolescents reçoivent parfois des photos pornographiques sans l’avoir demandé. Louna raconte : “À 14 ans, mon numéro a été ajouté à un groupe sur les réseaux sociaux. J’ai reçu une photo d’un pénis. Ça m’a choquée, car je n’avais jamais vu ça. Je ne fréquente pas ce genre de sites.” Un jeune sur deux a déjà reçu des images sexuelles sans le vouloir, et de plus en plus de jeunes filles sont sous pression pour envoyer des photos nues. Louna témoigne : “J’ai accepté la demande d’un gars sur Snapchat. Il m’a demandé des photos nues. Je n’ai pas accepté, bien sûr. Ça donne une image négative des hommes.”

Le consentement est devenu un mot-clé dans ces ateliers sur la sexualité, en particulier depuis le mouvement MeToo. Anaïs Thoron propose un nouveau jeu. Elle pose la question : “Assurer le consentement lors d’une fête, est-ce facile ?” La majorité des élèves se déplacent vers la gauche, pensant que c’est difficile. Brieuc témoigne : “On demande. Si c’est oui, on demande encore. Si c’est non, on s’arrête tout de suite. Mais il faut toujours demander à nouveau.” Une jeune fille s’oppose : “Si les gens sont ivres, on ne peut pas vraiment savoir s’ils sont d’accord ou non.” Pour l’infirmière scolaire, c’est un moment crucial pour déconstruire les idées reçues.

Près d’une femme sur deux a déjà ressenti l’obligation de se livrer à une activité sexuelle sans le vouloir. Louna en fait partie. “J’ai déjà été dans cette situation…”

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