Véronique Moreau, ex-partenaire de Gilbert Rozon, a témoigné au tribunal de Montréal, exposant des accusations d’agression sexuelle répétée et d’abus. Commencée à 17 ans, leur relation a été marquée par la douleur, incluant des incidents d’agression et de drogues administrées sans consentement. Elle a quitté Rozon en 2001, affirmant que sa vie avait été gravement affectée. Ce témoignage est pour elle un acte de réappropriation de son histoire personnelle, révélant également des abus subis par sa mère.
Témoignage poignant de Véronique Moreau
L’ex-compagne de Gilbert Rozon, Véronique Moreau, a pris la parole au tribunal de Montréal, révélant des allégations troublantes d’agression sexuelle à répétition. Fille du comédien Jean-Guy Moreau, elle a déclaré avoir été droguée à son insu par celui qu’elle qualifiait de son “grand amour”.
Une relation marquée par la douleur
Véronique Moreau, qui avait seulement 17 ans lorsqu’elle a commencé sa relation avec le fondateur de Just for Laughs en 1989, a partagé son expérience lors d’un procès civil impliquant neuf femmes, dont sa sœur Sophie. Bien qu’elle témoigne, elle ne porte pas plainte contre Gilbert Rozon.
Elle a décrit leur première rencontre comme une “grande passion”, mais a révélé que sa sœur lui avait confié avoir été agressée par Rozon, ce que ce dernier a toujours nié. “J’ai choisi de croire cela parce que ça me convenait, je voulais protéger mon amour,” a-t-elle avoué.
Après leur rupture, elle a rapporté une tentative de viol à son domicile, affirmant que crier était la seule façon de le faire arrêter. Leur rencontre en 1997 à Paris a marqué le début de quatre années où elle aurait été réveillée presque chaque nuit par Rozon.
Elle a aussi témoigné d’une agression sexuelle violente lors d’une soirée commencée “sous l’influence d’un jeu”, se souvenant qu’elle ne reconnaissait plus l’homme avec qui elle était. À la fin d’une agression qui lui semblait interminable, Rozon aurait déclaré : “ce n’est pas un viol, va prendre une douche.”
Véronique Moreau a également affirmé avoir été droguée sans son consentement à deux reprises, dont une avant l’enregistrement d’une émission de radio. “J’ai paniqué, mais il m’a dit que j’étais plus cool sous ecstasy,” a-t-elle souligné.
Elle a quitté Gilbert Rozon à la fin du festival Just for Laughs en 2001, affirmant que sa vie avait été bouleversée depuis. “Depuis Gilbert Rozon, je n’ai pas eu d’autre amour, d’autre carrière. Tout a arrêté à ce moment-là,” a-t-elle déclaré.
Pour elle, ce témoignage en cour représente un acte de réappropriation, affirmant : “Je ne suis pas contre lui. Je fais cela pour moi, car j’ai besoin de retrouver mes morceaux.” Ce procès a également révélé que sa mère, décédée, avait également été victime des agressions de Rozon. La suite de son interrogatoire croisé est prévue pour vendredi au palais de justice de Montréal.