Philippe Bergeron | The teenager who immortalized Bowie

Philippe Bergeron was still a teenager when he pointed his Super 8 camera at David Bowie at the Montreal Forum. A show for which he had not even bought a ticket! His images now have nearly 700,000 views on Youtube

Posted at 7:00 a.m.

Dominic Late

Dominic Late
The Press

On January 11, 2016, while the planet is mourning David Bowie, who left in orbit the day before, Philippe Bergeron posted on the web some forty silent seconds from a concert by the legendary musician, given on February 25, 1976 in the former home of the CH, during his tour isolate.

With a rare closeness and intimacy, these images, shot by Bergeron at the age of 16 with a Super 8 camera offered by his grandfather, show the singer in one of his most legendary incarnations, with his wide-collared white shirt, his black jacket and his slicked back hair.




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Un réalisateur londonien, exégète de l’œuvre de Bowie, contacte aussitôt Bergeron. « Il a vu ça et il m’a écrit : “Est-ce qu’il y en a plus ?” Je lui ai envoyé les 15 minutes de footage que j’avais et il était complètement flabbergasté », se souvient le Québécois, joint à sa résidence du quartier Woodland Hills à Los Angeles. « J’avais des gros plans de Bowie, des images des membres du groupe, des plans de coupe. »

Le réalisateur en question, répondant au pseudonyme Nacho, créait depuis quelques années déjà des vidéos de Bowie, à partir de matériel glané à gauche, à droite. Une authentique démarche de détective s’amorce alors pour celui qui doit élaborer une stratégie afin de mettre en valeur la cinquantaine de courtes scènes silencieuses tournées par Philippe Bergeron à différents moments de la soirée. Il choisit, après réflexion, de synchroniser, dans la mesure du possible, les images montréalaises à la version de la chanson Station to Station immortalisée sur l’album Live Nassau Coliseum ’76.

« Les fans ont particulièrement aimé ce que j’ai fait avec les images de Philippe, parce qu’avant qu’elles ne soient diffusées, il n’y avait rien de substantiel qui existait de la tournée de 1976 », explique Nacho dans un échange par courriel, à propos de cette vidéo qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux, chaque janvier, lorsque les admirateurs de Bowie soulignent son anniversaire de naissance et de décès (les 8 et 10 janvier).

C’est grâce à son travail de moine de plus de 200 heures, supposant beaucoup de lecture labiale et d’astuces de montage, qu’il est possible depuis juillet 2016 de contempler dans toute sa splendeur (et sa lividité) le Thin White Duke, qui lance non seulement des dards dans les yeux des amoureux, mais aussi dans l’objectif de Bergeron.

Quand il m’a souri, il pensait probablement que j’étais du New York Times ou de la CBC. Mais c’était juste un ti-cul de Saint-Laurent avec sa caméra.

Philippe Bergeron

De l’art d’entrer sans payer

Au cours de la deuxième moitié des années 1970, Philippe Bergeron trimballe sa caméra Super 8 dans des dizaines de spectacles, dont ceux de KISS, Jethro Tull, Supertramp, Yes, Genesis, Peter Gabriel, The Bee Gees, Harmonium et Pink Floyd (à l’Autostade !). Des évènements auxquels il parvient, la plupart du temps, à assister sans payer.

« Je ne sais pas si je m’incrimine en te racontant ça », lance en riant le Montréalais installé à Los Angeles depuis 1986, où il a fait carrière comme acteur (il interprète un mafieux canadien-français dans une scène de la dernière saison des Sopranos) et où il dirige l’entreprise PaintScaping, qui se spécialise dans les projections 3D de grande envergure.

Comment le jeune Philippe arrivait-il à pénétrer sans billet dans l’enceinte sacrée ? Tenter de nos jours de mettre les pieds gratuitement au Centre Bell ne serait-il pas aussi téméraire que de s’évader d’Alcatraz ?


PHOTO FOURNIE PAR PHILIPPE BERGERON

Le Montréalais Philippe Bergeron vit à Los Angeles depuis 1986.

Pour Alice Cooper, le 13 juillet 1975, rien de plus simple : Philippe se faufile entre deux journalistes patentés, par l’entrée des médias. Mais sinon ? « À l’époque, il y avait une brasserie attenante au Forum », se remémore celui qui a aujourd’hui 62 ans. Doté de sa propre porte d’entrée, le débit de boisson partageait cependant des toilettes avec l’aréna.

« À cinq heures, ils tournaient une gate et la toilette, qui faisait partie de la brasserie, faisait partie du Forum. Ce que je faisais, c’est qu’à cinq heures moins cinq, je m’installais sur un bol pour que la sécurité ne voie pas mes pieds et une fois que la sécurité était passée, je ressortais vers 5 h 10 et… j’étais dans le Forum ! […] Back then, they let people sit between the rows, on the floor, anywhere. It was free-for-all. I went down to the front without any problem and I filmed. »

The golden ticket

Another combination? On the evening of a show for which he had exceptionally paid his entrance fee, Philippe Bergeron simulates discomfort in order to leave the Forum. An usher asks him for the stub of his ticket, on which he affixes his initials, to allow him to return, once his discomfort has dissipated.

Imagine that I quickly realized that all ticket stubs were the same! There was no date on it, no artist name. I said to myself: that’s the golden ticket!

Philippe Bergeron

Philippe will manage to cross the turnstiles of the Forum thanks to this golden ticket on several occasions, in particular with his younger brother Yves for Queen, on January 26, 1977 (unfortunately he did not have his Super 8 with him that evening).


PHOTO PROVIDED BY PHILIPPE BERGERON

Philippe Bergeron in 1976

Why did Philippe refuse to pay? “Because I didn’t have a penny!” “, answers the long-time entrepreneur, who projected in the auditorium of his high school and his CEGEP (of Saint-Laurent) his visual treasures brought back from the Forum, sessions which his friends attended for 50 cents.

“I was doing so many illegal things! “, exclaims, bursting into a tender laugh, the one who would today be delighted to make his images available to serious directors so that they can submit them to the same luxury treatment as that which Nacho procured for those of Bowie. .

“But one of the reasons I was doing all this was to impress the girls. And it worked? ” More or less. Not serious: 40 years later, his images dazzle the whole world.

With the collaboration of Richard Labbé, The Press


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