Montreal: Hub of Russian Espionage During NATO’s Formation and Canada’s Rise as a Military Air Power

The creation of NATO in 1949 ensured over 70 years of peace between major political blocs. Canada played a crucial role in this pact, influencing U.S. participation. Historian Paul Létourneau reflects on NATO’s impact in preventing nuclear conflict and discusses espionage events in Montreal that shaped international alliances. The article highlights Article 5, which states that an attack on one member is an attack on all, invoked only once after the 9/11 attacks.

La création de l’OTAN et son impact durable

La formation de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949 a garanti une certaine paix entre les deux grands blocs politiques pendant plus de 70 ans.

« Le Canada a joué un rôle essentiel dans l’élaboration de cet accord, non seulement en tant que l’un des 12 pays signataires, mais aussi en négociant avec les États-Unis pour les convaincre de se joindre à nous », explique Paul Létourneau, professeur émérite à l’Université de Montréal, lors d’un entretien depuis l’Allemagne, où il réside avec sa famille depuis plusieurs années.

Au cours de cette discussion, il réfléchit aux événements fondateurs de cet accord qui, selon lui, ont contribué à éviter un conflit nucléaire entre les deux blocs majeurs. « Je pense que l’OTAN a permis de créer un équilibre de terreur. Les nations, de plus en plus conscientes de la puissance destructrice de ces armes, ont évité de les utiliser depuis la signature du traité », ajoute-t-il.

Les espions à Montréal

Sur la rue Museum à Montréal, un bâtiment austère sans fenêtres est rattaché au consulat de la Fédération de Russie. « C’est ici que les espions de Staline faisaient leurs rapports. Lorsque cela a été révélé après la guerre, cela a choqué tout le monde. Cet événement a contribué à l’idée d’une grande alliance non seulement entre le Canada et les États-Unis, mais aussi avec les pays européens », poursuit-il.

La défection d’un employé soviétique de l’ambassade canadienne, Igor Gouzenko, en 1945, a permis de dévoiler le rôle des espions soviétiques en Amérique du Nord. En raison de sa position géographique et politique, Montréal était un point stratégique pour les services de renseignement soviétiques durant la guerre.

Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Lester B. Pearson, avec d’autres, a réussi à influencer le Sénat américain pour promouvoir une alliance multinationale. « Les États-Unis étaient un peu fatigués de jouer les gendarmes mondiaux et penchaient vers une politique isolationniste. L’adhésion des Américains n’était pas acquise d’avance… »

Peu de gens savent qu’à cette époque, le Canada était la deuxième puissance aérienne militaire au monde et la troisième puissance navale. Son poids diplomatique était donc considérable sur l’échiquier politique.

Décimée par la guerre, l’Europe ressentait alors une peur croissante du bloc soviétique. Il y avait des craintes que les régimes démocratiques soient engloutis par le communisme. Lorsque l’idée d’une alliance atlantique a été proposée, bien qu’il soit difficile de déterminer qui a eu l’idée en premier, l’Europe s’est rapidement empressée de la soutenir. Parmi les 12 signataires, 10 étaient des pays européens !

À l’exception des experts en politique et en histoire – comme M. Létourneau, qui a publié un livre en 1992 sur les 40 ans de l’OTAN – l’organisation n’a pas suscité beaucoup de passion parmi la population, du moins jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« C’est parce que cela fonctionnait. Pourquoi s’intéresser à quelque chose qui fonctionne bien ? » ironise-t-il.

L’article 5 du traité, sur lequel reposait l’équilibre de terreur, stipule qu’attaquer un pays voisin signifie attaquer une coalition de grandes puissances, dont certaines possèdent des armes nucléaires, ce qui incite à la réflexion. « Une guerre nucléaire signifierait la fin de toute vie sur Terre pendant au moins 10 000 ans. Heureusement, cela a été évité jusqu’à présent », conclut l’historien.

L’importance de l’Article 5

L’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord stipule qu’**une attaque contre un membre de l’Alliance est considérée comme une attaque dirigée contre tous les alliés**.

Depuis la signature du traité il y a 76 ans, cet article n’a été invoqué qu’une seule fois, suite aux attentats terroristes contre les États-Unis le 11 septembre 2001.

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