Patrick Martin, Medef’s president, advocated for a broader discussion on retirement funding during a meeting with Prime Minister François Bayrou, emphasizing the need to address social protection financing beyond mere adjustments. He proposed exploring capitalized pension systems and shifting some social costs to taxes, despite government opposition to a social VAT. Bayrou suggested reopening discussions on the contentious 2023 retirement reform, while Martin reiterated that Medef opposes a corporate tax surcharge, contradicting earlier government statements.
Élargir le débat sur les retraites
Patrick Martin, président de Medef, a exprimé, lors d’une rencontre avec le Premier ministre François Bayrou, son souhait d’élargir la discussion concernant les retraites pour inclure le financement de la protection sociale à travers des méthodes telles que la capitalisation ou la fiscalité.
« Profitons de cette occasion pour aller au-delà d’un simple rafistolage avec le Premier ministre », a déclaré M. Martin, en insistant sur la nécessité d’aborder de manière fondamentale la question du niveau et du financement de la protection sociale, et pas seulement des retraites.
Propositions pour un financement alternatif
Il a suggéré d’interroger d’autres partenaires sociaux sur des systèmes de retraite basés sur la capitalisation et sur le transfert d’une partie du coût de la protection sociale vers la fiscalité, notamment la CSG et la TVA sociale. Cependant, il a reconnu que l’option de la TVA sociale était pour l’instant exclue par le gouvernement.
M. Bayrou a proposé aux forces politiques de rouvrir un débat de neuf mois sur la réforme des retraites controversée de 2023, sans la suspendre. Il a évoqué la possibilité d’une autre solution pour leur financement, autre que le report de l’âge de départ à la retraite, mentionnant un système de points.
« Un PLF (projet de loi de finances) est nécessaire, de même qu’un PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), tout en naviguant entre des pièges étroitement liés pour apporter stabilité, visibilité et confiance au pays », a ajouté M. Martin.
Dans ce contexte, il s’est déclaré prêt à discuter de l’ajustement de la dernière réforme des retraites, tout en exprimant certaines réserves. « Les entreprises ne doivent pas être accablées par des taxes ou des charges sociales », a-t-il souligné. « Ce travail ne doit pas diluer le rendement financier de cette réforme ni entraîner une augmentation des coûts du travail pour les entreprises », a-t-il précisé.
Medef a également indiqué que M. Martin avait réaffirmé à François Bayrou qu’il n’y avait pas d’accord de Medef sur une surtaxe d’impôt sur les sociétés dans le projet de loi de finances qui sera bientôt discuté au Parlement. Cela contredit les déclarations d’Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, sur France Inter.
Le ministre avait mentionné que les services de Bercy étudiaient les moyens techniques pour réintégrer cette surtaxe, qui était prévue dans la version du gouvernement Barnier, appliquée uniquement aux grandes entreprises et censée rapporter huit milliards d’euros.
À l’époque, M. Lombard avait rappelé que ce mécanisme avait été discuté avec les entreprises, notamment Medef, et accepté comme un geste de solidarité. Cependant, Medef a nié un tel accord, rappelant que M. Martin avait déjà estimé que les conditions pour un « effort de guerre » de la part des grandes entreprises n’étaient pas remplies, lors d’une interview avec Le Parisien en novembre dernier.
Il avait alors qualifié le PLF de « récessif », prédisant trop d’augmentations d’impôts et pas assez de réductions des dépenses publiques structurelles.