Donald Trump has suspended U.S. military aid to Ukraine, a decision made after discussions with defense and diplomatic officials. This suspension affects aid approved under Biden’s administration, which includes military assistance crucial for Ukraine’s defense. While short-term battlefield impacts may be limited, it complicates operational planning. Europe is urged to enhance support, with the EU proposing a significant defense investment plan, though it may not fully compensate for the loss of American aid.
Une Décision Cruciale de Donald Trump
Il avait prédit que la situation serait délicate : *’Ce ne sera pas beau à voir’*. Ce lundi 3 mars, Donald Trump a mis sa menace à exécution en ordonnant la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine. Cette décision a été prise après une réunion avec des responsables de la défense et de la diplomatie, ainsi que des conseillers clés du président américain. Quelles seront les répercussions de cette rencontre sur le terrain ? Comment l’Europe pourra-t-elle réagir ?
Les Implications de l’Aide Américaine
Cette suspension, décrétée par le milliardaire après son altercation avec Volodymyr Zelensky, concerne l’aide approuvée sous l’administration de Joe Biden. Cette aide se divise en plusieurs catégories, notamment l’assistance militaire, destinée à permettre à l’Ukraine d’acquérir des armes auprès d’entreprises de défense américaines. Sur les 67 milliards de dollars déjà largement dépensés, le Kiel Institute estime que les États-Unis ont fourni un total de 64,1 milliards de dollars d’aide. Selon une source citée par le *New York Times*, il ne reste plus qu’environ 3,85 milliards de dollars de cette enveloppe approbée par le Congrès.
Plus préoccupant est le fait que l’équipement et les armes qui devaient encore être envoyés à Kiev sont souvent retardés en raison de problèmes d’approvisionnement ou de sécurité, ces livraisons étant directement destinées à la ligne de front ukrainienne. Comme le souligne Samuel Ramani, chercheur associé au Royal United Services Institute (RUSI), Joe Biden avait déjà autorisé un retrait de 1,25 milliard de dollars de stocks d’armes du Pentagone sur six mois. Cependant, seulement un tiers de ce matériel est arrivé en Ukraine, ce qui laisse deux tiers toujours en stock, selon ce spécialiste des relations internationales à l’Université d’Oxford.
À court terme, l’impact sur le champ de bataille devrait être limité, affirment plusieurs interlocuteurs, y compris une source militaire ukrainienne. Grâce aux stocks accumulés, l’armée de Volodymyr Zelensky devrait être en mesure de tenir le front pendant au moins deux mois, selon les calculs de l’Open Diplomacy Institute, voire jusqu’au début de l’été, selon des responsables occidentaux.
Cependant, cette annonce complique la planification des opérations. Opérant dans l’incertitude, le Quartier général pourrait choisir de préserver ses stocks et de rediriger ses efforts vers la région de Donetsk, laissant à la Russie la possibilité de reprendre le contrôle sur Kursk. Si cette pause se prolonge, elle pourrait permettre à Moscou de *’mobiliser davantage de troupes, d’introduire plus de Nord-Coréens et d’exploiter son avantage,’* a souligné Samuel Ramani, intensifiant ainsi la pression sur les forces ukrainiennes.
L’Europe Peut-elle Remplir le Vide ?
Les experts s’accordent à dire qu’à long terme, si les alliés de Kiev n’intensifient pas leurs efforts, l’Ukraine aura du mal à tenir bon. C’est pourquoi, le lendemain de l’annonce, la présidente de la Commission européenne a dévoilé un plan économique majeur. Appelé ‘réarmer l’Europe’, ce projet en trois volets vise à fournir une aide militaire *’immédiate’* à l’Ukraine, comme l’a déclaré Ursula von der Leyen. Le premier volet concerne l’assouplissement des règles budgétaires pour permettre aux pays d’investir dans la défense. Le second vise à *’mobiliser près de 800 milliards d’euros en dépenses de défense pour une Europe sûre et résiliente,’* a-t-elle déclaré devant la presse. Le troisième volet propose un prêt de 150 milliards d’euros aux 27 États pour financer cette défense.
Cependant, ce projet ambitieux devra être examiné ce jeudi à Bruxelles et ne compensera pas nécessairement l’aide américaine. Même avec ce financement, les Européens ne peuvent pas remplacer certaines munitions américaines. Pierre Servent évoque les munitions nécessaires pour le système Patriot, qui protège l’espace aérien ukrainien, ainsi que des véhicules blindés et des missiles spécifiques pour le lance-roquettes HIMARS, dont la capacité de frappe profonde est sans équivalent en Europe aujourd’hui.
Le défi pour l’Europe est d’entrer dans une économie de guerre tout en continuant à acheter des missiles américains pour gérer l’urgence de l’aide sur le front.
Face à ces nombreuses questions, il est difficile de dire si les forces armées ukrainiennes, éprouvées par trois ans de guerre, seront en mesure de faire face à l’invasion russe. Cependant, depuis le début du conflit, Kiev a maintes fois démontré sa capacité à résister aux pressions de Moscou. Elle a notamment repoussé l’invasion violente de la Russie durant les premières semaines du conflit, alors que l’aide occidentale commençait à se faire sentir.
Au fil des mois, l’armée ukrainienne a su se montrer adaptable, augmentant sa capacité à produire son propre équipement militaire. Pierre Servent rappelle que les Ukrainiens ont fait un bond en avant, passant de *’5 à 7 % de capacité de production d’équipement militaire à près d’un tiers d’autosuffisance’*. Cette flexibilité, aussi louée à Paris, sera sans doute mise à l’épreuve à nouveau suite à l’annonce américaine.