France is experiencing an unprecedented credit crisis, with household credit ownership plummeting to 41.9% in 2024, the lowest since 1989. Over one million households have stopped seeking loans since 2019, notably affecting consumer and mortgage credit. Despite improved household finances due to lower inflation, caution prevails, with many delaying major purchases. A slight recovery in credit is anticipated for 2025, although it remains modest amid ongoing economic uncertainties.
Une crise historique du crédit en France
Le marché immobilier et du crédit à la consommation traverse une période sans précédent. En 2024, le taux de détention de crédit par les ménages français a chuté à 41,9 %, un niveau jamais atteint depuis 1989. Ce phénomène, qui s’inscrit dans un contexte d’attentes prudentes et d’incertitudes économiques, pourrait néanmoins connaître un léger rebond en 2025, selon le dernier rapport de l’Observatoire du Crédit des Ménages (OCM).
Une baisse marquée de l’utilisation du crédit
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2019, plus d’un million de ménages ont renoncé à contracter un prêt, une baisse plus marquée que celle observée après la crise des subprimes en 2008, où 660 000 ménages avaient également abandonné l’idée d’emprunter. Cette chute spectaculaire se constate tant dans le crédit à la consommation que dans le crédit immobilier.
- Crédit à la consommation : seulement 19 % des ménages en détiennent un en 2024 (contre 20,9 % en 2023 et 26,5 % en 2019). C’est le niveau le plus bas depuis 1989.
- Crédit immobilier : stable autour de 29,7 % des ménages, il résiste mieux malgré la baisse des transactions immobilières.
Cette contraction du marché s’explique notamment par la prudence des Français, qui reportent leurs achats importants comme les véhicules, les équipements ménagers et les travaux d’amélioration de l’habitat. L’incertitude sur le marché de l’emploi et les répercussions prolongées de la crise sanitaire ont renforcé cette attitude attentiste.
Un paradoxe : un moral amélioré mais une prudence persistante
Bien que l’inflation ait ralenti à 2 % en 2024, améliorant ainsi la situation financière des ménages, ces derniers restent réticents à s’endetter. Selon l’OCM, 85,4 % des Français ayant un crédit estiment que leur remboursement reste gérable. Maya Atig, Directrice Générale de la Fédération Bancaire Française (FBF), et Solenne Lepage, Déléguée Générale de l’Association Française des Sociétés Financières (ASF), expliquent cette prudence par une attente stratégique : “Les Français gèrent bien leurs crédits existants et attendent encore le meilleur moment pour réaliser leurs projets.”
2025 : vers une timide reprise du crédit ?
Malgré l’obscurité actuelle, une légère reprise du crédit est attendue pour 2025. Les intentions de souscription augmentent légèrement :
- 3,7 % des ménages envisagent un crédit à la consommation au premier semestre 2025 (contre 3,5 % en 2023).
- 3,1 % des ménages souhaitent contracter un crédit immobilier (contre 2,8 % en 2023).
Cependant, cette reprise reste modeste par rapport aux moyennes historiques et pourrait être entravée par le contexte politique incertain et les fluctuations du marché de l’emploi.
Si la confiance des ménages continue de s’améliorer, la reprise du crédit pourrait être plus marquée en 2026. En attendant, 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour le marché du crédit et la consommation des ménages français.