Farmers in France are continuing their protests, with significant actions occurring on December 11. In Coquelles, a hundred tractors blocked the A16 highway to express discontent over the EU-Mercosur trade agreement, although it did not disrupt cross-Channel transport. In Dijon, nearly 200 tractors dumped waste in protest. Additionally, over 30 parliamentary offices were vandalized, primarily targeting deputies who supported a recent government censure affecting agricultural policies, highlighting farmers’ frustrations over unmet governmental commitments.
Les manifestations des agriculteurs en France
Les agriculteurs poursuivent leurs manifestations en France ce mercredi 11 décembre. Dans le nord, une section de l’autoroute A16, près du tunnel sous la Manche, est bloquée. Une situation similaire se déroule au centre de Dijon.
Blocage de l’A16 par les agriculteurs
Une centaine de tracteurs ont bloqué l’autoroute A16 en direction de Boulogne-Dunkerque à Coquelles, à proximité du tunnel sous la Manche, à l’initiative de la FDSEA, pour exprimer leur mécontentement face à l’accord de libre-échange UE-Mercosur, a rapporté un correspondant d’AFP. Cependant, cette action n’a eu “aucun impact sur les plateformes transmanche,” c’est-à-dire le tunnel sous la Manche et le port de Calais, selon les informations fournies par la préfecture du Pas-de-Calais. Des déviations ont été mises en place, a-t-elle précisé.
“Nous bloquons l’A16 pour montrer le mécontentement des agriculteurs, en particulier des éleveurs, suite aux annonces concernant Mercosur,” a expliqué Antoine Peenaert, président de la FDSEA de Calaisis. Il a déploré que Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ait “déjà signé quelque chose en Uruguay sans véritable accord de l’Europe.”
Cette action symbolique près du grand centre commercial Cité Europe à Coquelles, qui a débuté en fin de matinée, devrait se poursuivre “jusqu’à 16 heures, pour montrer notre détermination” et la capacité des agriculteurs à “bloquer” l’économie française et européenne “si nécessaire,” a ajouté Antoine Peenaert.
Tracteurs en masse à Dijon
Près de 200 tracteurs ont envahi le centre de Dijon mercredi midi, déversant du fumier et des pneus usagés en signe de protestation contre cet accord. “Agriculteurs sans blé,” “N’importons pas ce que nous avons interdit en France,” étaient inscrits sur des pancartes fixées aux grilles des tracteurs stationnés devant le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à la Maison de l’Europe et près de la préfecture.
En présence d’un important dispositif policier, des camions chargés de vieux pneus, de paille et de lisier ont déversé leur contenu devant la Maison de l’Europe, avec des promesses des agriculteurs d’agir de même devant les sièges de la Région et de l’État. Réunis à l’appel des syndicats FDSEA (majoritaire) et JA (Jeunes Agriculteurs), les agriculteurs dénoncent cet “accord honteux” entre l’Union européenne et Mercosur, “qui ouvre la porte à des importations ne respectant pas nos normes,” mais aussi la censure du gouvernement qui “met en péril nos acquis,” selon un communiqué commun.
“Nos avancées concrètes, travaillées pendant des mois, sont complètement remises en question par le vote de censure de nos députés (…) L’agriculture française n’est pas une variable d’ajustement ; nous avons besoin d’actions concrètes maintenant,” affirment les syndicats. “Nous demandons que le prochain gouvernement reprenne intégralement ce qui était prévu dans le projet de loi agricole devant être validé début janvier,” a déclaré Jacques de Loisy, président de la FDSEA de Côte-d’Or, à l’AFP. “Nous continuerons à mener des actions fortes et massives,” a-t-il ajouté sous les klaxons des machines agricoles. “Nous voulons un gouvernement qui soit encore plus conscient des enjeux agricoles que ce que nous avons connu auparavant,” a ajouté Yannick Salomon, secrétaire général de la JA de Côte d’Or.
Vandalismes ciblés contre les bureaux parlementaires
En une semaine, plus de 30 bureaux de députés ont été vandalisés par des agriculteurs protestant contre les conséquences de la censure du gouvernement, a déploré la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, mercredi. “La détresse et les inquiétudes, aussi légitimes soient-elles, ne peuvent être exprimées par l’intimidation à l’encontre de représentants élus démocratiquement,” a déclaré l’élue dans un communiqué, condamnant fermement ces actes de vandalisme. La présidente “s’assurera que chaque député victime de ces actes de vandalisme bénéficie du soutien des services de l’Assemblée nationale dans le cadre de la procédure de dépôt de plainte et peut bénéficier d’une protection fonctionnelle si nécessaire,” a-t-elle ajouté.
Les bureaux ont été murés, peints ou couverts de fumier ou de déchets : ces actions de protestation, souvent revendiquées par le syndicat agricole FNSEA, ont principalement ciblé des députés du Nouveau Parti populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN), qui ont voté pour la censure du gouvernement la semaine dernière. Les agriculteurs en colère estiment que la censure a suspendu la réalisation des promesses faites par le gouvernement déchu pour répondre à la crise agricole.
Ce type d’action a notamment visé l’ancien président socialiste François Hollande, dont le bureau a été muré à Tulle (Corrèze), ainsi que le leader du groupe parlementaire socialiste Boris Vallaud. “Votre censure nous envoie dans un mur,” ont également écrit les manifestants sur des pierres érigées devant le bureau du député socialiste Pierrick Courbon à Saint-Étienne, de mardi soir à mercredi.
À Dijon, la députée PS Catherine Hervieu a été touchée par de la peinture lorsque des agriculteurs ont muré son bureau lundi soir. Des affiches “Wanted Nadine Lechon” ont également été collées à Périgueux, en référence à la députée RN de Dordogne, qui n’a pas encore ouvert de bureau parlementaire depuis son élection.