Egypt | Videotron subcontractors consider themselves underpaid

Unable to make ends meet, the employees of a Videotron subcontractor in Egypt went on strike demanding better pay. It ended in a tailspin for the organizers, who fear for their safety in a country with a poor human rights record. The Quebec company says it will “monitor” the situation.


“We ended up understanding that our lives were really in danger with the threats that were made, tell The Press Abdoul Kassim and Hervé Léonce. In Egypt, when the police take you, they won’t even know where they sent you. »

These two men agreed to speak openly in the hope of encouraging the Quebecor subsidiary to question its subcontractor. Videotron has been doing business with Xceed, which operates a call center in Cairo, since 2007. It is its agents who sometimes answer questions from the Quebec company’s customers about customer service and technical support. The maximum threshold for contracted employees is 40%. In 16 years, Videotron claims to have “never had a problem” of this order with its subcontractor.




Le modèle est monnaie courante dans le secteur des télécommunications. Vidéotron n’est pas la seule entreprise à y avoir recours. Ce qui s’est passé chez Xceed donne cependant un aperçu du traitement réservé aux travailleurs où les revendications sont réprimées.

C’est la dégringolade de la livre égyptienne qui a mis le feu aux poudres. Depuis mars dernier, la monnaie a subi une dévaluation de 50 % dans la foulée de prêts offerts par le Fonds monétaire international. Cette chute frappe de plein fouet ce pays où la majorité des biens sont importés. L’inflation frôle les 22 %. Le salaire des employés chez Xceed, qui oscillait auparavant aux alentours de 500 $ US par mois, a fondu de moitié à cause du plongeon de la livre égyptienne. Depuis le début de l’année, trois lettres – que La Presse a pu consulter – ont été envoyées à l’entreprise pour demander des augmentations.

« Je me suis adressé à mon gestionnaire pour dire qu’on ne comprend pas notre salaire, dit M. Kassim. On se fait dire : ‟Ici, ce qu’on vous donne, vous devez le prendre.” Il n’y a pas eu d’explications. Auparavant, avec 500 $ US, on pouvait vivre à l’aise en Égypte. Aujourd’hui, c’est vraiment différent. »


CAPTURE D’ÉCRAN

Les salariés chez Xceed en Égypte ont exprimé leurs doléances sur les réseaux sociaux.

Ce sont essentiellement des travailleurs étrangers que l’on retrouve parmi les quelque 700 salariés chez Xceed en Égypte. Ils proviennent d’un peu partout en Afrique. Kassim est originaire du Mali tandis que son collègue vient de la Côte d’Ivoire.

Du « terrorisme »

La grogne s’est amplifiée dans la semaine du 8 janvier. D’après les deux meneurs du mouvement, il n’y avait « personne » au travail les 10 et 11 janvier. Le retour s’est effectué au compte-gouttes. Signe des perturbations chez Xceed, le Syndicat des employés de Vidéotron (SEVL-2815), affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et à la FTQ, a remarqué que Vidéotron proposait à ses membres d’effectuer des heures supplémentaires plus fréquemment qu’à l’habitude. C’est par l’entremise des réseaux sociaux que le syndicat a eu vent de ce qui se passait.

« Ce que je vais demander à Vidéotron, c’est qu’en tant que donneur d’ouvrage et client de Xceed, il y a un pouvoir d’intervention, affirme le président du SEVL-SCFP 2815, Nick Mingione. On ne peut pas, parce que ça ne se passe pas dans notre cour, se tourner la tête et penser que ça n’existe pas. »

Même s’il s’agit de sous-traitance, un modèle critiqué par les syndicats, M. Mingione a décidé de s’exprimer sur le sujet puisqu’il s’agit d’une question de « droits de la personne ».

Si des salariés du sous-traitant ont accepté de revenir progressivement au travail, c’est en raison d’une prime ponctuelle d’environ 100 $ US offerte par l’entreprise, affirment MM. Kassim et Leonce. Il y aurait aussi eu une promesse de l’employeur de se pencher sur les demandes salariales. Des salariés dont l’emploi était menacé ont pu conserver leur gagne-pain.


PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE XCEED

Les bureaux exploités par Xceed en Égypte

Pour les deux représentants des employés, le portrait est différent. Ils ne sont plus les bienvenus et craignent pour leur sécurité depuis le 11 janvier, à la suite d’une discussion téléphonique avec une cadre supérieure, Riham Fadel. La Presse a obtenu une copie de l’enregistrement.

« Ce que vous avez fait, ce n’est pas une revendication, dit-elle. Le terrorisme que vous êtes en train de faire aux employés […] we have taken note of it and we have everything we need to prove that you are committing terrorism not only to your colleagues, but to the country. You will suffer the consequences. »

Mme Fadel, who identifies himself at the start of the conversation, claims that what happened at Xceed compromises the security of the company and “the country”. Asked by The Press on the phone, Wednesday, Mme Fadel claimed that the information disseminated on social networks was “erroneous”. About the phone conversation, the manager replied “no recording is true”, before adding that she was “not authorized to speak on behalf of the company right now”. At the end of the day, Wednesday, she claimed that Xceed had supported its employees with salary increases, which have not been quantified. Mme Fadel, however, did not return to his telephone exchanges with MM. Kassim and Leonce claiming that it was “confidential information”.

For its part, Videotron claims to select its subcontractors following a “rigorous process” and ensures “that they respect the applicable laws” in the countries where they are located.

“Xceed informed us that intimidation and threats had occurred, which according to their management would be in accordance with Egyptian law and would have led to dismissals, writes the company, in a statement. Obviously, we condemn any form of intimidation. Although the situation at Xceed seems to have recovered, we will continue to monitor it. »

Unremarkable

According to Human Rights Watch, Egyptian authorities are not shy about using “abusive terrorism laws” – which define terrorism very broadly as “any act that disturbs public order with force” – as punitive measures. to businesses and workers.

The international organization gives the example of the arrest, in September 2021, of three workers at an electrical appliance manufacturing plant in western Cairo because of their participation in a sit-down strike.

According to SEVL-SCFP 2815, what happened should prompt companies to think about subcontracting. It is the latter who “choose their subcontractors”. There is an “ethical and moral responsibility that comes with that,” said Mingione.

Learn more

  • 2001
    Xceed was founded over two decades ago. The company operates offices in Egypt, Morocco and Mauritius.

    source: xceed

    $19.95
    Entry hourly rate for a Videotron customer service agent. That’s an annual salary of about $38,000.

    source: Videotron Employees Union


source site-55

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