China | Australian journalist Cheng Lei faces her judges




(Pékin) Elle risque la perpétuité. Cheng Lei, une journaliste australienne, a comparu jeudi devant la justice chinoise pour « divulgation de secrets d’État à l’étranger », un sort inattendu pour cette ex-présentatrice d’un organe de propagande de Pékin.

Publié à 7h50

Matthew WALSH
Agence France-Presse

Après 18 mois de détention, dont les sept premiers au secret, le sort de cette mère de deux enfants se conjugue avec l’évolution des relations entre Pékin et Canberra, tombées au plus bas ces dernières années.


PHOTO HANDOUT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Née en Chine en 1975, Cheng Lei a émigré en Australie dans son enfance avant de retourner dans son pays de naissance et d’être embauchée par la télévision publique chinoise en 2012.  

Son procès pour « activités criminelles mettant en danger la sécurité nationale » s’est déroulé à huis clos devant le tribunal intermédiaire populaire numéro deux de Pékin, qui n’a pas communiqué sur l’audience.

« Le verdict a été reporté à plus tard », a fait savoir depuis Canberra la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne.

À l’heure prévue du début de l’audience, l’ambassadeur d’Australie, Graham Fletcher, a dénoncé à la porte du tribunal un procès « tenu en secret ».


PHOTO FLORENCE LO, REUTERS

L’ambassadeur australien Graham Fletcher à la porte du tribunal.

« On nous a refusé l’accès à l’audience. C’est profondément préoccupant, insatisfaisant et très regrettable », a-t-il lancé. « On ne saurait avoir confiance dans la validité d’un processus judiciaire tenu en secret ».

M. Fletcher a expliqué que les autorités avaient invoqué la « sécurité nationale » pour lui interdire l’accès au tribunal. « Mais nos accords consulaires stipulent que nous devons pouvoir assister à n’importe quel type de procès », a-t-il protesté.

Il a indiqué n’avoir aucune information sur les charges qui pèsent contre Mme Cheng.

« Cela est en partie à l’origine de notre inquiétude : rien ne nous permet de comprendre pourquoi elle est en détention », a souligné l’ambassadeur.

Des critiques balayées par Pékin : l’Australie « doit respecter la souveraineté judiciaire de la Chine et ne pas s’ingérer dans le fonctionnement des organes judiciaires chinois », a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

« Obéir aux ordres »

Née en Chine en 1975, Cheng Lei a émigré en Australie dans son enfance avant de retourner dans son pays de naissance et d’être embauchée par la télévision publique chinoise en 2012.  

Son franc-parler a pu jouer contre elle, dans un pays où le Parti communiste au pouvoir ne tolère pas la contestation.

« Le point fort de l’éducation à l’australienne […] it’s that she doesn’t just teach you how to obey orders, ”she said in a portrait broadcast by her channel where she officiated in English.

This biography and its broadcasts have, since his arrest, disappeared from the site of the CGTN channel which broadcasts Beijing’s point of view abroad.

Face known from the antenna, Mme Cheng notably conducted interviews with business leaders from all over the world.

The detention of the journalist had marked a new stage in the deterioration of relations between China and Australia, seen by Beijing as a pawn of the United States in the Asia-Pacific region.

The ties were particularly tense when Canberra called for an international investigation into the origin of the coronavirus, detected for the first time in China at the end of 2019.

The arrest of Cheng Lei had caused the hasty and incredible departure from China of two Australian journalists fearing in their turn to be arrested.

Bill Birtles, then correspondent in Beijing for the Australian television channel ABC, and Michael Smith, ex-correspondent in Shanghai for the Australian Financial Review (AFR), had taken refuge for several days in diplomatic premises before leaving China accompanied by diplomats from their country.

A few months later, a Chinese employee of the financial agency Bloomberg, Haze Fan, was in turn placed in detention, suspected of “threat to national security”. She was not released and her employer has no information on her fate.


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