Blue planet, green ideas | Agriculture: sequestering CO2 by protecting waterways

The Arbre-Évolution cooperative offers a turnkey service to farmers who wish to use their riparian strips to sequester carbon… and profit from it.



Jean-Thomas Léveillé

Jean-Thomas Léveillé
Press

The small streams that cross the fields of Ferme du Ruisseau Fleury will change in the coming years: trees and shrubs planted on both sides will soon rise, acting as a protective barrier.

“We wanted to create a buffer zone between fields and streams, a strip of biodiversity,” explains Matthieu Giroux, who took over with his sister Geneviève the reins of the family business located in Val-Alain, in Chaudière-Appalaches.

The two environmentally friendly dairy farmers – they have long practiced direct seeding, practically no longer plowing their fields – will kill two birds with one stone, since the carbon that will be sequestered will be sold in the form of credits to companies that want to offset their greenhouse gas (GHG) emissions.

Their approach has cost them nothing; It is the Arbre-Évolution cooperative that took charge of the development work within the framework of its riparian Carbon program.




« Nous, c’est tout inclus », illustre le coordonnateur général de l’organisme, Simon Côté, qui explique avoir conçu son programme en réaction aux problèmes de pérennité et à la « lourdeur administrative » de ceux actuellement offerts en milieu agricole.

Carbone riverain s’occupe aussi de l’entretien durant les 8 ans qui suivent la plantation et assure un suivi de chaque aménagement durant 40 ans ; c’est la vente des crédits compensatoires qui lui permet de financer ses activités, et de verser une redevance aux producteurs.

Arbres, fruits et fleurs

Carbone riverain élargit de cinq mètres les bandes riveraines des cours d’eau en milieu agricole, les faisant passer du minimum légal de trois mètres à huit mètres.

Les trois premiers mètres sont laissés à l’état sauvage et deux rangées d’arbres sont plantées dans les cinq autres mètres, avec un rang de peupliers à croissance rapide et un rang qui alterne conifères, feuillus nobles et arbustes fruitiers.


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Geneviève et Matthieu Giroux, copropriétaires de la Ferme du ruisseau Fleury

Le sol nu est ensuite ensemencé d’un mélange d’herbacées florales et mellifères, pour limiter la croissance des mauvaises herbes et favoriser les pollinisateurs. Au grand plaisir de Geneviève et Matthieu, qui veulent voir de la vie dans leurs champs.

« Il y a encore la vieille pensée qu’on laboure jusqu’au fond du ruisseau », mais beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs ont à cœur de protéger leurs cours d’eau, affirme Matthieu. Il rejette d’un revers de main l’idée que ces quelques mètres consacrés à la biodiversité représentent une perte de revenus.

Je n’ai pas calculé, mais c’est minime.

Matthieu Giroux, producteur laitier

Sa sœur Geneviève relève que les quelque 1300 m de bandes riveraines aménagées représentent une superficie inférieure à 1 hectare, alors qu’ils en cultivent environ 200.

Faire face à la crise climatique

L’élargissement des bandes riveraines permet de « consolider » les fonctions écologiques des zones tampons entre champs et rivières, notamment pour améliorer la qualité de leur eau, mais aussi pour réduire les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes, appelés à se multiplier avec le dérèglement climatique, souligne Carbone riverain.

« C’est un outil pour répondre à l’urgence climatique », s’enthousiasme le metteur en scène Dominic Champagne, connu pour son militantisme environnemental, qui siège maintenant au conseil d’administration de la coopérative Arbre-Évolution.


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Dominic Champagne, metteur en scène et membre du conseil d’administration d’Arbre-Évolution

« Il y a du monde sur le terrain, à l’avant-garde », qui passe de la parole aux actes, dit-il, saluant une « démarche qui est admirable ».

« Ce qui se passe en Colombie-Britannique, dans les dernières semaines, on ne veut pas que ça arrive ici », lance Matthieu Giroux, évoquant les images de fermes laitières inondées.

Pour éviter tout retour en arrière, les producteurs participant au programme Carbone riverain doivent accorder une servitude à perpétuité, à l’image de ce qui est accordé à Hydro-Québec, illustre Matthieu Giroux.

Transparence et crédibilité

La compensation volontaire d’émissions de GES comme celle que propose Arbre-Évolution n’est pas réglementée, contrairement aux marchés obligatoires comme la Bourse du carbone Québec-Californie, ce qui ouvre la porte à des programmes de qualité inégale.

Carbone riverain joue la transparence pour asseoir sa crédibilité, en confiant la surveillance et la vérification de ses plantations à des organismes de bassins versants (OBV), dont les rapports seront publics.

« On a choisi de se faire vérifier et valider par les organismes de bassins versants locaux, qui n’ont absolument aucun intérêt à nous favoriser ; ce qui prime pour eux, c’est la qualité du cours d’eau, c’est leur mission », explique Simon Côté.

Carbone riverain joue aussi de prudence en vendant des crédits compensatoires pour 60 % du carbone que ses plantations séquestreront, se gardant ainsi un « taux de sûreté » de 40 % pour tenir compte de divers facteurs pouvant diminuer la séquestration, comme une mortalité des arbres supérieure aux prévisions.

Le calcul du potentiel de séquestration de carbone en milieu agricole québécois repose d’ailleurs sur deux ans de recherches, explique Simon Côté.

En outre, les fonds provenant de la vente de crédits compensatoires devant servir à l’entretien et au suivi des plantations sont administrés par une fiducie d’utilité sociale et agroécologique, parce que « [Carbone riverain] receives 100% of the money in the first year of a 40-year project, ”recalls Simon Côté.

Even if they are reliable, these credits must however “not give the impression that they can offset emissions linked to our lifestyle,” warns the holder of the Chair in Energy Sector Management at HEC Montréal. , Pierre-Olivier Pineau, evoking cars, travel and overconsumption.

Dominic Champagne agrees, believing that it is “undeniable” that it is necessary to reduce GHG emissions in addition to offsetting those that remain.

1559.67 tons

Amount of CO2 sequestered in 40 years for each hectare of riparian strips developed under the Carbon riparian program

Source: Tree-Evolution


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