Amazonia, meeting the guardians of the forest | When the Amazonian peoples rise up

Synopsis : Le documentariste Santiago Bertolino accompagne l’ethnogéographe écologiste Marie-Josée Béliveau tout au long d’une remontée du fleuve Amazone, à la rencontre des communautés luttant pour la protection de la forêt et de leur culture.



Ils s’appellent Ka’apor, Arapyun, Sateré-Mawé ou encore A’i Cofan. Des noms qui vous sont probablement inconnus, ce qui fait bien l’affaire des grandes entreprises et de certaines autorités politiques. Dans l’ombre de la forêt amazonienne, ces peuples autochtones, dont les droits furent sévèrement brimés lors de la colonisation du sous-continent sud-américain, font face aujourd’hui à d’autres formes de violence, notamment l’exploitation, la destruction ou la dépossession de leur territoire et de leur environnement.

En remontant sur près de 5000 km l’Amazone, Santiago Bertolino et Marie-Josée Béliveau partent à la rencontre de ces communautés pour documenter leurs actes de résistance. Face aux Goliath économiques et politiques, ces David sylvestres, surnommés gardiens et gardiennes de la forêt, multiplient les gestes militants.

Lorsqu’il est question de la déforestation amazonienne, des images aériennes de coupes à blanc ou de sites pollués nous viennent généralement à l’esprit. En immisçant sa caméra sous les feuillages, à hauteur humaine, le documentariste offre une rare occasion de rassembler ces diverses initiatives d’opposition et d’y associer noms et visages. Des défis aussi variés que la biodiversité locale, qu’il s’agisse de barrages hydroélectriques (le controversé Belo Monte, aux impacts majeurs), de projets de mine d’or, de ports industriels, de pollution de la rivière Xingu…

Parfois, ce sont des replantations culturelles qui s’avèrent nécessaires, après l’effacement de traditions locales, ou la fondation d’économies alternatives, comme le commerce biologique et équitable du guarana chez les Sateré-Mawé. Ailleurs, les communautés veillent au grain et s’organisent pour porter devant la justice les divers viols de l’environnement.

De vaines luttes ?

La plupart des témoignages, livrés avec le cœur, tantôt avec détermination, tantôt avec indignation, laissent aussi transparaître un certain désarroi. Une rencontre des plus nourrissantes, et dont on aurait peut-être pris un peu plus, est celle du Padre Edilberto Sena, expliquant pourquoi tant de combats sociaux peinent à aboutir. « Nous luttons sans arrêt, pourtant la Révolution n’arrive jamais. […] “We are idealistic people, who do not accept that our territory is destroyed, which is why we are always against it,” he says. The answer? To be discovered in the film.

Santiago Bertolino was able to take advantage of his experience in documenting minorities and social causes (Red square on black background, Nin e tepueian – My cry) to amplify the voices of these forest guardians. However, the microphone is never given to the parties incriminated, which would undoubtedly have made the project more cumbersome; moreover, the companies targeted have the means and the opportunity to make their points of view known, which is not the case for the most destitute. We also appreciate the journey aspect, as well as these images of the Amazon and its inhabitants, especially when they are not sullied by hands guided by profit.

Amazonia, meeting the guardians of the forest

Documentary

Amazonia, meeting the guardians of the forest

Santiago Bertolino

with the participation of Marie-Josée Béliveau

97 minutes

7/10


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