Q. After Sashinka (2018), a fictional feature film about your mother, here is Babushka, a documentary about your grandmother. Is it the meaning of family?
R. It’s a theme that fascinates me. I have been an immigrant twice in my life. The first time, I left Russia for Switzerland, and the second time, from Switzerland to Canada. When I was little, I lived with my maternal grandmother in Russia and I arrived in Switzerland at the age of 8 to join my mother. In my twenties, I ran away from my mother [rires], whom I like very much, but with whom I have complex relationships. After turning Sashinka, freely inspired by my relationship with my mother, and after having my own children, my memories of the years spent with my grandmother came back. From 0 to 8 years old, she was a mother to me.
Q. Comment Babushka fait-il écho à Sashinka ?
R. À travers Babushka, on voit en fait une autre façade de ma mère qu’il n’y avait pas dans mon premier film. Dans Sashinka, on rencontrait en effet une femme dans la fin quarantaine, début cinquantaine, qui est perdue et a une vie dissipée. Alors que dans Babushka, on rencontre ma mère dans sa jeunesse. C’est une femme avec beaucoup d’espoir. Elle a quitté la Russie pour se trouver un meilleur avenir. Babushka a aussi un côté plus historique, car il évoque la fin de l’Union soviétique.
Q. Justement, est-ce que vous sentez qu’il y a une Valentina différente avant et après l’Union soviétique ?
R. Non, je pense que ma grand-mère est toujours restée telle qu’elle est. Une femme travaillante, positive, résiliente. Elle a vécu de grands drames dans sa vie, mais a toujours gardé sa bonne humeur, une énergie positive et une foi contagieuse. Je suis sa seule petite-fille. Je l’appelais « maman » avant de partir en Suisse. Elle a survécu à plusieurs séparations. Elle est vraiment inspirante.
Q. Il y a cette scène très forte où votre grand-mère, bardée de médailles, va rencontrer des écoliers pour leur parler de la guerre…
R. Parce qu’elle est l’une des dernières survivantes ! Valentina est née en 1940, et sa famille a vécu le siège de Leningrad. Sa mère et elle ont survécu alors que tous les autres membres de la famille sont morts de faim. Après cela, elle ne marchait plus et est demeurée aveugle durant deux ans. C’est à ce moment qu’elle a développé des dons de clairvoyance. Par exemple, plus tard dans sa vie, chaque fois qu’elle partait de la maison, elle devait toujours apporter une aiguille et du fil noir. Elle ne savait pas pourquoi. Un jour, un marin l’a arrêtée dans la rue pour lui demander… une aiguille et du fil noir. Il est devenu son mari.
Q. Quel est votre prochain projet ?
R. Je suis actuellement en Suisse, où je tourne deux des six épisodes d’une série de fiction pour la télé [RTS]. It’s a dramatic comedy about a dysfunctional family. It’s funny and touching. In Quebec, I finished writing my next film, Superluminal, which means faster than the speed of light. It tells the story of a 14 year old teenage girl who is a genius in quantum physics. She disguises herself as a 20-year-old woman to advance her studies, but it will have incredible consequences on her life.
Babushka will be presented at RIDM on November 18 at 8:30 p.m. at the Cinéma du Parc (room 2), as part of program number 5 of short and medium-length films, and online from November 22 to 25
The other competitors
Babushka is part of the official competition for national short and medium-length films from RIDM. The other films in this selection are Ëdhä Dädhëcha¸ | Moosehide Slide, by Dan Sokolowski; Ikebana, by Rita Ferrando; Love me, by Romane Garant Chartrand; Ghost poem, by Laurence Olivier; Reminiscences of 15 musicians in Beirut attempting a re-imagination of the Egyptian classic Ya Garat Al Wadi, by Charles-André Coderre; Under the sleeping mountain, by Charles Duquet; The Truss Arch, by Sonya Stefan; and Wash Day, by Kourtney Jackson.
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