Controversy Surrounds the Elimination of the Bio Agency: A Battle Against Duplicates or Cost-Cutting Measure?

A recent Senate decision to eliminate funding for the French Agency for the Development and Promotion of Organic Agriculture, known as Agence Bio, has sparked outrage. Senator Laurent Duplomb argues that this move, part of broader government spending cuts, could save approximately €2.9 million. Critics, including agricultural leaders, warn that abolishing the agency could harm the organic market, which is already in decline. The government aims to enhance agricultural efficiency, proposing alternative oversight methods without creating a new agency.

La Controverse autour de l’Abolition de l’Agence Bio

Le vendredi 17 janvier, une décision rapide au Sénat a déclenché une vague d’indignation. Lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, la chambre haute a adopté un amendement proposé par le sénateur Laurent Duplomb, visant à supprimer les fonds alloués à l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique, couramment appelée Agence Bio. Cette mesure pourrait entraîner la disparition d’une plateforme nationale créée en 2001, qui emploie 23 salariés en droit privé.

Implications de la Suppression de l’Agence

La mission de l’Agence Bio, qui consiste à promouvoir le label bio, à surveiller le marché et à financer la structuration des filières via le Fonds Avenir Bio, serait transférée à France AgriMer, rattaché au Ministère de l’Agriculture. La suppression de cette agence pourrait générer une économie d’environ 2,9 millions d’euros. Laurent Duplomb a justifié cette décision en affirmant qu’il s’agit d’une “bonne façon d’économiser de l’argent”, tandis que les administrateurs de l’Agence Bio, qui regroupent la coopération agricole et la grande distribution, dénoncent des économies “de bouts de chandelle”.

Contacté, le sénateur, agriculteur et ancien président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Loire, évoque une situation critique. Il insiste sur le fait que des économies substantielles peuvent résulter d’une accumulation de petites mesures. Par ailleurs, il souligne que cette initiative vise à promouvoir l’agriculture dans son ensemble plutôt que de privilégier une seule agence parmi les plus de mille existantes en France.

Les commentaires de Duplomb font écho à l’ambition du gouvernement de demander une réduction de 5% des dépenses des agences publiques, dans le cadre d’un effort global de 30 milliards d’euros d’économies. “Chaque ministre – vous le constaterez au Sénat – annoncera chaque jour les agences qu’il va fusionner ou éliminer”, a averti la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, lors d’une intervention récente.

Pour les trois missions de l’Agence Bio, Laurent Duplomb propose des alternatives qui éviteraient la création d’une agence complémentaire. Selon lui, la mission de surveillance des produits biologiques est redondante avec celle de France AgriMer, qui produit des données similaires. La communication aux consommateurs devrait être intégrée à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), qui est déjà spécialisé dans la pédagogie autour des AOP, IGP et Label Rouge, des produits à forte valeur ajoutée comme les biologiques. Enfin, la mission de structuration pourrait être confiée à chaque organisation interprofessionnelle.

Cette proposition a été jugée “pertinente” par le Ministère de l’Agriculture. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a déclaré que l’idée est “évidemment intéressante”, tout en soulignant la nécessité d’étudier sa mise en œuvre avec les parties prenantes pour garantir son acceptabilité et son efficacité.

En amont de ces discussions, le gouvernement a également proposé un amendement visant à réduire le budget du Ministère de l’Agriculture de 284 millions d’euros. Cette coupe, selon Laurent Duplomb, “nous ramènerait simplement au niveau d’équilibre de 2023”. Bien qu’il reconnaisse que ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, il admet que cela fait partie des ajustements nécessaires pour rétablir les comptes publics.

La menace d’abolir l’Agence Bio a provoqué une réaction vive de divers acteurs du secteur. Jean Verdier, président de l’agence, a dénoncé une attaque systématique contre la transition alimentaire et agricole, un objectif que le gouvernement proclame soutenir. Les représentants d’associations de producteurs, de chambres agricoles et de coopératives ont également exprimé leurs inquiétudes quant à cette décision, soulignant le succès et l’efficacité de l’agence, jugée essentielle dans un contexte où le marché biologique traverse une crise profonde.

Avec une consommation de produits biologiques en déclin depuis trois ans, le partage des produits bio dans les achats alimentaires français est passé à 5,6% en 2023, contre 6,4% en 2021. Malgré cela, le gouvernement a lancé un programme Ambition Bio 2027 pour accroître la part des surfaces agricoles utiles dédiées au bio. “Abolir l’Agence Bio ne limitera pas les efforts en faveur de l’agriculture biologique”, affirme Laurent Duplomb, ajoutant que “toutes les politiques publiques ne nécessitent pas la création d’une agence.”

Latest