Inter-file motorcycle lane splitting on highways offers time-saving benefits for riders but raises safety concerns among drivers. While this practice is regulated, with a speed limit of 50 km/h and specific roadway conditions, many motorcyclists exceed this limit, increasing accident risks. The ongoing trial, extended until July 2025, aims to potentially legalize the practice, fostering better awareness and training for both motorcyclists and drivers regarding road-sharing.
La circulation inter-files sur les autoroutes : un enjeu de sécurité
Le phénomène se produit à chaque ralentissement sur les autoroutes : les motocyclistes surgissent dans le rétroviseur, se faufilent entre les voitures et doublent tous les automobilistes immobilisés dans les embouteillages. “Cela me permet de réduire mon temps de trajet de moitié, voire des deux tiers,” témoigne un motard. “Nous pouvons nous faufiler, et je pense que cela aide à alléger un peu le trafic. Si tous les véhicules devaient rester arrêtés, ce serait encore pire,” ajoute un autre motard.
Des règles strictes pour une pratique risquée
La circulation inter-files, comme on l’appelle, consiste à se déplacer entre les voies de véhicules immobilisés ou roulant à vitesse réduite dans un trafic dense. Bien que cela soit pratique pour les conducteurs de motos ou de scooters, ce n’est pas du goût de tout le monde. “C’est dangereux, et parfois, c’est limite. Ils passent très près des rétroviseurs,” déplore un automobiliste face à notre caméra. “Il faut être toujours attentif et regarder soigneusement tous les rétroviseurs,” note un autre.
Depuis août 2021, la circulation inter-files a été testée dans 21 départements et devait initialement prendre fin le 31 décembre 2024. Cependant, à la surprise générale, cette expérimentation a été prolongée de sept mois, jusqu’au 31 juillet 2025. Les règles encadrant cette circulation sont strictes : il est interdit de dépasser 50 km/h. En pratique, plus de la moitié des motocyclistes ne respectent pas cette limite de vitesse, augmentant ainsi le risque d’accidents. De plus, la circulation inter-files n’est autorisée qu’entre les deux voies les plus à gauche, uniquement sur les routes principales séparées par une réserve centrale, limitées à 70 km/h ou plus.
“Lorsque vous êtes à 110 km/h parmi des voitures qui avancent très lentement, vous perdez le contrôle. Nous ne pourrons pas gérer le fait qu’un véhicule change de voie,” souligne Benoît Hiron, responsable de la sécurité des usagers et de la mobilité au Cerema. Pour la déléguée interministérielle à la sécurité routière, “c’est précisément le contrôle de la vitesse qui permet d’effectuer la circulation inter-files en toute sécurité.” Selon Florence Guillaume, cela “permet aux motocyclistes d’anticiper un éventuel changement de direction mal signalé et aide les automobilistes à réaliser si quelqu’un arrive, afin de ne pas changer de voie.”
Marianne Grand, coordinatrice de la fédération française des motards en colère en Gironde, donne quelques conseils de sécurité, tels que “regarder dans vos rétroviseurs” et “ne pas être distrait par tout ce qui se passe dans la voiture,” comme le téléphone mobile ou la radio. “Lorsque vous changez de voie, vous ne devez rien faire d’autre que conduire,” indique-t-elle.
La fédération des motards en colère attend désormais que le gouvernement aille au-delà de l’expérimentation et légalise la circulation inter-files. “Être légal nous permettra d’en parler dans les écoles de conduite ; cela deviendra un article du Code de la route stipulant qu’il y a des deux-roues parmi les voitures, et cela permettra une meilleure formation des automobilistes,” estime Joël Durand, coordinateur de la fédération dans l’Hérault.