Flamanville’s EPR reactor is set to connect to the French electrical grid on December 20, concluding a 17-year construction journey. Following fuel introduction and the initiation of nuclear reactions, the reactor will undergo a crucial low-power coupling stage, marking the start of electricity production. This phase will involve extensive testing and gradual power increases, with full operation expected by summer 2025, ultimately generating enough electricity for 2 to 3 million households annually.
Lancement du réacteur EPR de Flamanville : un moment historique
Le réacteur EPR de Flamanville est sur le point de faire ses débuts dans le réseau électrique français, avec une première injection d’électrons prévue pour le 20 décembre, marquant ainsi la fin d’un chantier qui a duré 17 ans. Après l’introduction du combustible dans la cuve du réacteur en mai et le début de la réaction nucléaire en septembre, le moment crucial de « couplage » est enfin arrivé, signifiant que le réacteur sera connecté au réseau.
Les étapes cruciales du démarrage du réacteur
“Nous sommes à la troisième des quatre étapes clés du démarrage initial d’un réacteur,” a déclaré Régis Clément, Directeur Adjoint de la Division de Production Nucléaire chez EDF, lors d’une conférence de presse ce vendredi. “Les équipes s’affairent à préparer la chaudière et la turbine qui entraîne l’alternateur pour ce couplage. Cela signifie que le réacteur sera à ce moment-là relié au réseau français et commencera à produire ses premiers mégawatts.” Cette opération est attendue pour ce soir, vers 23h00.
Un couplage à très faible puissance sera établi. Le réacteur nucléaire libérera de la chaleur qui sera convertie en vapeur. Cette vapeur fera tourner la turbine, entraînant ainsi l’alternateur pour produire de l’électricité. Des centaines d’employés travaillent d’arrache-pied pour démarrer et lubrifier la gigantesque turbine Arabelle d’Alstom, fonctionnant à 1500 tours par minute, tout en préparant les systèmes de refroidissement de l’alternateur et ceux qui régulent la quantité de vapeur passant par la turbine.
Après cette première étape, le lancement de l’EPR sera encore loin d’être terminé. Le réacteur n’aura atteint qu’environ 20% de sa puissance pour ce couplage, permettant de vérifier à très faible charge que tout l’équipement et les systèmes de régulation fonctionnent correctement. La procédure de couplage sera même répétée à plusieurs reprises.
“Démarrer un réacteur, c’est un peu comme préparer un avion pour le service commercial : il faut explorer toute sa plage de fonctionnement, et cela prend des mois,” rappelle Régis Clément.
Par la suite, une augmentation progressive de la puissance sera réalisée, avec des mesures à chaque étape, une analyse des résultats et une demande d’approbation soumise à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Cette période sera l’occasion de multiplier les tests : variations de puissance, arrêts et redémarrages du réacteur et de la turbine, redondance de l’alimentation électrique, etc. Au total, 200 procédures seront ainsi testées et 62,000 critères techniques examinés. Cela permettra d’observer l’usure du combustible, par exemple. Lorsque la puissance atteindra 100%, “cela signifiera que l’EPR de Flamanville est prêt pour le service et pour des décennies d’exploitation,” précise Régis Clément. La mise en service industrielle n’est pas attendue avant l’été 2025.
Une dernière étape longue se profile : le premier cycle de fonctionnement à pleine puissance. Ce cycle sera particulier car il durera une durée incompressible de 18 mois, possiblement plus en cas d’interruptions. Enfin, un arrêt de plusieurs mois sera nécessaire pour effectuer un nouveau chargement de combustible et la première inspection complète de l’EPR de Flamanville, qui ne sera renouvelée que tous les dix ans par la suite.
À cette occasion, le couvercle de la cuve sera également remplacé en raison d’un défaut de conception, et un programme de maintenance significatif sera mis en place. Ce n’est qu’ensuite que la France pourra compter sur Flamanville 3. Avec ses 16,000 mégawatts de puissance, le réacteur sera capable d’alimenter en électricité l’équivalent de 2 à 3 millions de ménages par an.