La Caisse de dépôt et placement du Québec est restée silencieuse sur le licenciement controversé de deux dirigeants en Inde, liés à des accusations de corruption. Malgré leur renvoi, elle a rendu hommage à Saurabh Agarwal et Deepak Malhotra, suscitant des interrogations sur la transparence de sa communication. Des révélations indiquent que Agarwal a perçu plus de 64 millions de roupies avant son départ, tandis que des allégations américaines évoquent des tentatives d’entrave à une enquête sur des pots-de-vin.
Silence de la Caisse sur des Dismissals Controversés
La Caisse de dépôt et placement du Québec a choisi de garder le silence sur des informations cruciales concernant deux de ses dirigeants au sein de sa filiale en Inde, malgré sa connaissance de leur renvoi un an plus tôt en lien avec des activités de corruption.
Des Éloges Inattendus pour des Dirigeants Renvoés
Un an après avoir mis à l’écart deux cadres supérieurs suspectés de corruption en Inde, la Caisse non seulement n’a pas divulgué cette information dans ses documents réglementaires publics, mais elle a également rendu hommage à ces deux dirigeants. Selon des documents de la filiale CDPQ India, obtenus par notre bureau d’enquête, la Caisse fait l’éloge de Saurabh Agarwal et Deepak Malhotra.
Agarwal et Malhotra, respectivement ancien directeur général et directeur des infrastructures pour l’Asie du Sud, ont été accusés en novembre d’une conspiration pour entraver la justice aux États-Unis, en lien avec un prétendu schéma impliquant le producteur d’énergie solaire indien Azure Power Global, dans lequel la Caisse a investi 600 millions de dollars des Québécois.
Un document financier de CDPQ India indique que le conseil d’administration exprime sa gratitude pour les services rendus par ces deux dirigeants. Toutefois, des informations récentes révèlent que Malhotra a été renvoyé en octobre 2023 sans indemnité de départ, tandis qu’Agarwal a quitté en juillet 2023 avec une indemnité, que la Caisse a depuis demandé à rembourser, reclassifiant son départ en licenciement.
Le document précise également que la Caisse considérait à l’époque la performance de sa filiale indienne comme satisfaisante. La vice-présidente Élyse Bedwani a signé le document, qui a suscité des interrogations quant à la contradiction entre les déclarations et la réalité des licenciements. En réponse, un porte-parole de la Caisse a admis que la formulation de gratitude aurait dû être retirée, la qualifiant de phrase coutumière en Inde.
Des allégations des autorités américaines suggèrent que Agarwal, Malhotra et un autre cadre supérieur de la Caisse ont tenté de contrecarrer une enquête en supprimant des emails et des présentations résumant des pots-de-vin, tout en trompant les investisseurs.
Les documents indiens révèlent également des informations préoccupantes concernant la rémunération d’Agarwal, qui a atteint 64,6 millions de roupies, soit plus d’un million de dollars canadiens, avant son départ. Cette somme ne prenait pas en compte son indemnité de départ. Sa rémunération se composait d’un salaire de 29,9 millions de roupies, ainsi que d’autres paiements non spécifiés totalisant 34,7 millions de roupies.
Des bonus à court terme accordés à un petit groupe de dirigeants, y compris Malhotra et Agarwal, ont également été significativement augmentés par rapport à l’année précédente, soulevant davantage de questions sur les pratiques de rémunération au sein de la Caisse.