vendredi, novembre 29, 2024

En attendant les barbares de JM Coetzee

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« Je me sens vieux et fatigué, je veux dormir. Je dors chaque fois que je peux de nos jours et, quand je me réveille, je me réveille à contrecœur. Le sommeil n’est plus un bain de guérison, une récupération des forces vitales, mais un oubli, un frôlement nocturne avec l’anéantissement.

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« En attendant les barbares » est une sombre histoire de xénophobie. Aux confins de l’empire imaginaire de l’auteur vivent des nomades, communément appelés barbares. Le centre de l’action dans cette histoire est un avant-poste éloigné où un magistrat âgé, un

« Je me sens vieux et fatigué, je veux dormir. Je dors chaque fois que je peux de nos jours et, quand je me réveille, je me réveille à contrecœur. Le sommeil n’est plus un bain de guérison, une récupération des forces vitales, mais un oubli, un frôlement nocturne avec l’anéantissement.

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« En attendant les barbares » est une sombre histoire de xénophobie. Aux confins de l’empire imaginaire de l’auteur vivent des nomades, communément appelés barbares. Le centre de l’action dans cette histoire est un avant-poste éloigné où un magistrat âgé, sans nom, parvenait à vivre ses jours dans une paix relative. Il est consciencieux dans l’accomplissement de ses tâches, mais est hanté par une mauvaise santé….

Les complications paranoïaques que la police impériale apporte à l’avant-poste ne sont pas bien accueillies par le magistrat. Les forces armées sont venues marcher parmi les nomades dans le désert pour les empêcher d’attaquer l’avant-poste. Les barbares sont des bergers et des pêcheurs, sans de telles intentions. Un vieil homme et un jeune garçon ont été « capturés » et amenés en ville et torturés. Le vieil homme meurt et le garçon est grièvement blessé. Le colonel Joll, membre des services secrets de l’Empire, le « Troisième Bureau », est convaincu que, d’une manière ou d’une autre, il dispose des informations dont il a besoin pour continuer. (Irak, quelqu’un ?).

Le magistrat veut être laissé seul par les autorités pour vivre sa vie tranquille. Il déplore le fait qu’il a choisi de vivre au milieu de l’avant-poste, où plus de barbares ont été amenés et détenus, au lieu de sa résidence autorisée à l’écart.

« Si j’habitais la villa du magistrat dans la rue la plus calme de la ville, siégeant le tribunal les lundis et jeudis, allant à la chasse tous les matins, occupant mes soirées dans les classiques, fermant les oreilles aux activités de ce policier parvenu, si je résolu à surmonter les mauvais moments, gardant mon propre conseil, je pourrais cesser de me sentir comme un homme qui, pris dans l’emprise du ressac, abandonne le combat, cesse de nager et tourne son visage vers le large et la mort.

Le Magistrat vieillissant est une sorte de symbole d’un Empire vieillissant qui va inévitablement diminuer et tomber.

L’histoire reprend dans la partie III dans laquelle le magistrat décide de rendre à son peuple une jeune fille « barbare », qui avait subi des pieds et des jambes cassés et était devenue son esclave sexuelle. Accompagnés de deux soldats et d’un guide, le magistrat et la jeune fille partent à cheval pour un voyage dangereux dans des régions lointaines, une épreuve de froid, de faim et de peur qui, selon le critique Irving Howe, est « décrite avec une vivacité si éblouissante qu’elle rappelle les voyages exténuants dans  »Seven Pillars of Wisdom » de TE Lawrence.

Cette section est le style de l’auteur à son meilleur dans ce livre….

« Le soleil s’est levé mais ne dégage aucune chaleur. Le vent nous frappe de l’autre côté du lac et nous fait monter les larmes aux yeux. En file indienne, quatre hommes et une femme, quatre bêtes de somme, les chevaux obstinément dos au vent et qu’il faut scier tout autour, nous nous éloignons de la ville fortifiée vers les champs nus…. Le vent ne se calme jamais. Il nous hurle à travers la glace, soufflant de nulle part à nulle part, voilant le ciel d’un nuage de poussière rouge. De la poussière, il n’y a pas de cachette : elle pénètre nos vêtements, durcit notre peau, s’infiltre dans les bagages. Nous mangeons la langue enduite, crachant souvent, les dents grinçantes. La poussière plutôt que l’air devient le milieu dans lequel nous vivons. Nous nageons dans la poussière comme les poissons dans l’eau.

« Une gigantesque vague noire s’abat sur nous au-dessus de la plaine enneigée. Il est encore à des kilomètres mais dévore visiblement la terre à son approche. Sa crête se perd dans les nuages ​​sombres. « Une tempête! » Je crie. Je n’ai jamais rien vu d’aussi effrayant… Le mur d’orage n’est plus noir mais un chaos de sable tourbillonnant, de neige et de poussière. Puis tout à coup le vent se lève jusqu’à un cri, ma casquette s’envole de ma tête, et l’orage nous frappe. Je suis frappé à plat sur le dos.

Sa mission accomplie, le magistrat rentre chez lui où il est surpris d’être accusé de trahison et emprisonné. Pendant ce temps, Joll et ses hommes avaient chassé les barbares au-delà des frontières de l’Empire et avaient été emmenés loin dans le désert où les nomades avaient disparu.

Après cet exercice futile, les troupes reviennent découragées. Le magistrat est libéré de prison. Les forces impériales partent. Tout cela n’a servi à rien, poussé par une suspicion paranoïaque de « l’autre ». L’histoire rappelle comment la peur et les préjugés sont souvent utilisés pour mobiliser les gens à faire le mal et, ce faisant, détruire leur propre âme et brûler leur conscience.

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J’ai maintenant lu deux des livres de Coetzee. J’avoue que je trouve les éléments dominants d’irascibilité et d’égoïsme dans ses personnages principaux —- David Lurie dans « Disgrace » et le magistrat dans ce livre —- très irritant. Coetzee est réputé pour son reclus et ne donne pas d’interviews, mais je soupçonne que les critiques professionnels ont peut-être raison de voir une grande partie de l’auteur dans ces personnages, y compris leurs opinions.

« Quand le personnage principal exprime ses propres jugements chevrotants, on se doute qu’on obtient vraiment l’opinion de Coetzee », confie Irving Howe.

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Sur cette note, j’ai trouvé cette critique de son livre « Youth », par l’érudite Lisa, d’intérêt….

« Je détestais absolument le personnage principal. Il n’y a pas d’autre façon de décrire ce que j’ai ressenti, page après page, en creusant plus profondément dans sa psyché remplie de néant prétentieux et d’arrogance. Cela me fait me demander ce que le personnage signifiait pour l’auteur. Est-ce qu’il réfléchit Le propre développement de Coetzee ? Si c’est le cas, il y a énormément de préjugés et de misogynie dans sa vision du monde, presque douloureusement évidents dans chaque phrase. »

https://www.goodreads.com/review/show…

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