Dans le monde de la science-fiction de Norco, les smartphones sont littéralement un poison cérébral

Dans le monde de la science-fiction de Norco, les smartphones sont littéralement un poison cérébral

Au début de l’aventure pointer-cliquer Norco, la protagoniste Kay jette son téléphone dans le Rio Grande. Quelques instants auparavant, nous assistons à des conversations avec son frère Blake, qui appelle Kay avec des mises à jour désespérées concernant les symptômes du cancer de leur mère. Au fur et à mesure que nous apprenons ces appels, les lignes de deux visages froncés grossièrement dessinés brillent sur les silhouettes de Kay et de son frère lors d’un chat vidéo. En jetant son téléphone, Kay prend ses distances avec une enfance passée entre des « rituels dévastateurs » dans une ville exploitée par l’industrie pétrolière locale. NorcoLes personnages de ont une relation compliquée avec le passé, et cela est parfaitement résumé par leurs relations parasitaires avec leurs téléphones.

Norco bascule entre le point de vue de Kay et celui de sa mère Catherine. La chronologie de Catherine couvre les semaines qui ont précédé sa mort et ses mésaventures à l’aide d’une application de travail appelée « QuackJob » qu’elle télécharge afin de payer une pile de factures médicales de plus en plus importante. L’application permet à Catherine de travailler pour une entreprise appelée Superduck et d’effectuer diverses tâches (essentiellement aller chercher des quêtes) pour gagner une fausse monnaie numérique appelée « $ QCK ». Lorsque Catherine arrive dans un entrepôt pour l’une de ses tâches Superduck, elle rencontre la figure derrière l’entreprise. Ce n’est pas un Tchad en Patagonie mais un oiseau monstrueux géant avec un réseau de chair se tordant sous ses ailes. C’est ici que nous apprenons que Superduck est une sorte de virus qui traverse la technologie et les plantes.

Image : Géographie des robots

Bien que l’implication de Catherine dans ce travail de concert soit finalement ce qui l’amène sur une voie sombre, son téléphone est également le principal outil qui lui permet de se déplacer à travers le monde. Elle voyage en covoiturage sur un petit compte d’environ 40 $. Elle utilise son téléphone pour découvrir des statues secrètes cachées dans la réalité augmentée et débloquer de nouvelles zones. Dans une autre section, l’utilisation avisée de son téléphone lui permet d’enregistrer et d’exposer l’hypocrisie dans une secte. Mais au final, tout est au service de Superduck.

Explorer la ville de Norco révèle un monde parsemé de gens qui luttent pour joindre les deux bouts. À un moment donné, si vous parlez à une silhouette dégingandée penchée sur une voiture, le personnage vous dit qu’il a commencé à conduire pour une entreprise de covoiturage, mais que ça ne va pas si bien parce qu’il s’inquiète de la panne de la voiture de son grand-père. L’ami de Catherine, Dallas, décrit comment il est passé de Craigslist à Superduck pour gagner de l’argent, mais en réalité, il veut juste passer plus de temps avec sa famille plutôt que de travailler sur des concerts toute la nuit.

Les téléphones sont souvent présentés comme l’outil parfait pour rester en contact avec les vraies personnes que nous aimons, mais Norco brosse un tableau plus réaliste de nos relations contemporaines avec ces appareils. Lorsque Catherine envoie un SMS à Kay, elle n’a pas de nouvelles de sa fille. Au lieu de cela, ce que nous voyons est un flux constant de notifications d’une agence de recouvrement concernant ses factures médicales. Bien que les téléphones puissent être utilisés pour maintenir et renforcer les relations, ils sont également considérés comme un moyen d’extraire davantage de valeur de leurs utilisateurs. NorcoLa description de cette dichotomie est dure, mais honnête ; il illustre comment les téléphones peuvent être un outil utile pour exploiter les personnes marginalisées et appauvries. Et après tout ça, je pense que je jetterais aussi mon téléphone dans le Rio Grande.

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