Critique : « Dead in the Water », de Matthew Campbell et Kit Chellel

Ce système fonctionne pour garder l’industrie riche et protégée, mais il présente également des opportunités pour les sans scrupules, dans ce cas un magnat grec coloré nommé Marios Iliopoulos, le propriétaire du Brillante, qui s’est avéré avoir organisé le détournement et la destruction de son propre navire. Les auteurs brossent un portrait vivant de l’homme, qui pilote des voitures sous le nom de « Super Mario » et qui a terrorisé une salle d’audience britannique après avoir été brièvement détenu et interrogé à Londres « avec l’air fanfaron d’un lutteur professionnel s’approchant du ring, ses traits mal rasés tordu en un air renfrogné, les bras se balançant à ses côtés, chemise non rentrée sur un ventre ample.

La mort de Mockett donne au livre un centre émotionnel puissant, et met en place son conflit central, qui est moins entre l’armateur véreux et les autorités qu’entre l’élite des avocats d’assurance londoniens dont le but premier est d’atténuer les dommages pour leurs clients, et deux enquêteurs consultants, Richard Veale et Michael Conner, tous deux anciens flics, qui réclament justice.

Les histoires vraies ont généralement des fins plus compliquées que nous ne le préférerions. Compte tenu de la guerre civile qui fait rage au Yémen et de la difficulté de travailler avec les autorités locales à Aden, les détectives ne peuvent pas trouver le meurtrier de Mockett, ni même qui a ordonné le coup, bien que les faits pointent dans une direction claire. Et tandis que les détectives rassemblent suffisamment de témoins et de preuves pour prouver qu’Iliopoulos a orchestré le «détournement», étonnamment, il échappe non seulement aux conséquences criminelles mais financières.

« Dans le monde déroutant du droit des assurances, le propriétaire d’un navire naufragé n’était pas le seul à pouvoir demander une indemnisation au Lloyd’s. Au lieu de cela, la créance d’un propriétaire pourrait être « cédée » à une autre entité qui a subi une perte lorsque le navire a été détruit. » Les auteurs concluent que l’armateur s’en est sorti « au moins, des dizaines de millions de dollars de mieux ».

Trier tout cela n’aurait pas dû être facile. Campbell et Chellel le rapportent et l’expliquent magistralement, nous donnant un récit à la fois éclairant et profondément engageant. On aspire à une suite où justice soit faite.


Mark Bowden est auteur et journaliste. « The Steal » est son livre le plus récent.


MORT DANS L’EAU : une histoire vraie de détournement, de meurtre et d’un complot maritime mondial, de Matthew Campbell et Kit Chellel | 288 p. | Portefeuille | 27 $

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