Comment la thésaurisation pandémique du papier toilette a incité Michael Zelniker à rendre le document sur la déforestation « Le problème des mouchoirs » le plus populaire. À lire absolument Inscrivez-vous aux newsletters variées

The Issue With Tissue

Il y a un problème de plis – du moins, c’est ce que pense le cinéaste canadien Michael Zelniker.

Dans son dernier projet éco-doctoral « The Issue With Tissue – A Boreal Love Story », Zelniker explore les effets de la fabrication de papier toilette sur la région forestière boréale du Canada, qui est abattue chaque année pour fournir ce produit jetable mais très fiable.

Le long métrage documentaire se concentre sur les effets de la déforestation boréale sur les populations autochtones et révèle la vision unilatérale de certains politiciens canadiens sur la question, qui se concentrent davantage sur les perspectives d’opportunités de main-d’œuvre liées à la production de papier hygiénique plutôt que sur ses conséquences sur l’écosystème du pays. Le documentaire considère ces faits comme inextricables, soulignant le problème du papier toilette comme un problème aux effets multiples et durables. Un sujet du film permet de résumer cela : « Ce ne sont pas des problèmes environnementaux, ce sont des problèmes existentiels. »

Dans une interview avec Variété, Zelniker explique que l’inspiration derrière « The Issue With Tissue » est venue à un moment unique de l’histoire. « Environ un mois après le début de la pandémie, à peu près au moment où nous stockions tous du papier toilette, j’ai appris que ces vastes forêts anciennes intactes de la forêt boréale étaient en train d’être abattues pour le papier toilette », explique Zelniker.

Originaire de Montréal, il passait ses étés à la lisière des forêts boréales, explorant et créant des liens avec le terrain canadien. La région forestière boréale du Canada est considérée comme l’une des plus grandes forêts inexploitées de la planète. S’étendant sur toute la frontière nord du pays, la forêt de conifères couvre plus d’un million de kilomètres carrés de terres intactes.

« Quand j’ai appris que ces forêts très importantes et existentiellement critiques étaient coupées pour le papier toilette, je me suis dit : ‘Wow, y a-t-il une illustration plus obscène de ce qui ne va pas ?' »

Zelniker a alors commencé à tendre la main aux gens. En tant que leader climatique formé au sein du Climate Reality Project, il disposait d’un réseau d’activistes partageant les mêmes idées et il espérait qu’ils l’écouteraient.

« Quatre mois plus tard, dit-il, j’étais dans un avion à destination de Vancouver, mis en quarantaine pendant deux semaines avant de me lancer dans un voyage de 42 jours et 12 000 milles à travers la forêt boréale. L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises au début de mes recherches est que la région boréale abrite également plus de 600 communautés des Premières Nations. Il était donc clair pour moi dès le départ que toute histoire sur la forêt boréale devait placer les peuples autochtones au premier plan.

Pour mettre leurs voix au cœur du documentaire, Zelniker est parti avec un seul autre caméraman pour trouver des autochtones comme l’aîné Dave Porter et Alan Edzerza disposés à discuter de la déforestation de la forêt boréale. Il explique : « L’État canadien a commis de nombreuses atrocités contre les peuples originels de ce que nous appelons aujourd’hui le Canada. Et quand je suis arrivé, je pense qu’ils ont senti ma sincérité. Je pense qu’ils savaient que je n’étais pas venu avec un programme.

« En conséquence, nous avons un documentaire vraiment spécial », ajoute-t-il. « Il existe un lien direct entre la violence coloniale et l’exploitation industrielle extractive sans entrave, car j’ai appris qu’elles sont inextricablement liées. »

Zelniker compare la colonisation de la forêt boréale à celle d’Hawaï et d’autres endroits surdéveloppés par les pays occidentaux en quête de charbon, d’eau, de pétrole, de bois ou de sucre. Alors que les industries forestières se vantent de replanter les arbres coupés, Zelniker affirme que cela ne veut pas dire grand-chose. Les jeunes arbres n’ont pas la stabilité des arbres plus âgés, ce qui les rend plus vulnérables et moins résistants au feu. Et compte tenu de la récente propagation des incendies de forêt à travers le Canada, ces qualités peuvent sauver des vies pour une forêt.

Il souligne également que les forêts boréales en particulier détiennent l’une des plus grandes réserves de carbone de la planète. Connues comme puits de carbone, des régions comme la forêt boréale piègent le carbone dans leur sol. Mais à mesure que les terres se dégradent pour la production de produits comme le papier toilette, le carbone piégé est libéré en quantités massives dans l’atmosphère terrestre.

Outre les histoires sur les effets de la colonisation, les peuples autochtones du Canada ont appris à Zelniker à pratiquer l’amour lorsqu’il regarde la forêt et à la considérer comme sa famille et ses ancêtres.

« Nous devons nettoyer notre maison. Les gens parlent souvent de la Terre Mère qui nous punit pour la façon dont nous la traitons. Je ne souscris pas du tout à cette façon de penser », admet Zelniker. « Je pense que ce que la Terre Mère essaie de nous dire, à nous les humains : ‘Vous détruisez ma capacité à prendre soin de vous.’ L’un des anciens a déclaré : « Je n’ai aucun doute sur la survie de la vie sur la planète. La question est : est-ce que cela va perdurer avec nous ou sans nous ? »

Source-111