Carnet de notes du critique : manie musicale avec « Schmigadoon ! » Suite et préquelle « Grease »

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Je suis venu parler au nom de ceux pour qui la comédie musicale traditionnelle est leur bonheur. Pour ces âmes chanceuses, j’apporte la bonne nouvelle que la délicieuse gagnante d’un Emmy Schmigadon ! a de nouveau atterri sur Apple TV + avec son amour pour la forme évident dans chaque parodie lyrique du compositeur inspiré et co-créateur de la série Cinco Paul.

Dans la saison 2, cependant, lorsque le couple contemporain Melissa (Saturday Night Livede Cecily Strong) et Josh (Keegan-Michael Key) cherchent un répit à leur déception dans le monde réel – une raison suffisante pour se retirer dans le monde des comédies musicales – ils sont bloqués dans leur tentative de revisiter le Brigadoon-comme le pays imaginaire des années 1940 avec des airs de spectacle optimistes de style Rodgers & Hammerstein. (On pourrait penser que Melissa, une passionnée de musique, connaîtrait la règle selon laquelle Brigadoonune création de Lerner & Loewe, n’apparaît qu’une fois tous les 100 ans.)

Au lieu de cela, ils sont plongés dans un monde souterrain plus sexy et plus sinistre de mélodies alléchantes. « Bienvenue à Schmicago », ronronne le nouveau narrateur espiègle (Incassable Kimmy Schmidtde Tituss Burgess, canalisation Pomme reinette‘s Ben Vereen), dont l’introduction rappelle « Magic to Do » promet « mystère et magie… des fins tragiques ». Comme Melissa l’explique à son mari, « De toute évidence, nous sommes dans la prochaine ère des comédies musicales. » La fin des années 60 et le début des années 70, pour être exact, une époque où la chorégraphie sinueuse des mains de jazz de Bob Fosse dominait et où le sujet était beaucoup moins sain.

Travaillant avec la plupart des stars de Broadway de la saison 1, chacune dans de nouveaux rôles (à l’exception du lutin fougueux de Martin Short), Cinco Paul a bien étudié son Kander et Ebb, avec des vampires séduisants mettant en place de brillants envois de Douce Charité, Cabaretet Chicago alors que l’histoire présente une chanteuse à l’esprit libre ressemblant à Sally Bowles (Dove Cameron) et un procès pour meurtre manipulé par l’éblouissante avocate Jane Krakowski.

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Une grande partie du plaisir de Schmigadoon/Schmicago réside dans l’anticipation du classique auquel Paul s’attaquera ensuite. Ici un extrait de Une ligne de chœuril y a un avant-goût de Burt Bacharach Promesses, promesses (complète avec un chœur de filles croonantes), un bruissement de la robe pour Filles de rêve (avec l’aimable autorisation de l’actrice oscarisée Ariana DeBose), et dans le mélange le plus joyeux, le macabre de Sondheim Sweeney Todd entre en collision avec (de toutes les comédies musicales) Annie lorsque le boucher vengeur d’Alan Cumming, Dooley Blight, et la harcelée Miss Coldwell de Kristin Chenoweth conspirent pour débarrasser son orphelinat des tykes qui sont « assez bons à manger ».

Pas étonnant que Melissa, qui devient l’objet de désir réticent de l’archi-méchant Octavius ​​Kratt (HadesvillePatrick Page, sépulcral en plein essor), décide : « Ce n’est pas le genre de comédie musicale dans laquelle je veux être. » Nous ne sommes pas d’accord.

Six épisodes rapides d’une demi-heure semblent à peine suffisants pour couvrir un territoire musical fertile qui comprend la vague de comédies musicales pop-rock incarnées par Topher, le chef tribal hippie d’Aaron Tveit, un amalgame de Cheveux, Pippin, Godspellet Jesus Christ Superstar. Je pourrais continuer, mais je ne voudrais pas gâcher les surprises si généreuses de cette démonstration de talent virtuose.

Si Schmigadoon/Schmicago donne envie d’en savoir plus, on ne peut pas en dire autant d’un regrettable exercice d’exploitation de la « propriété intellectuelle » qui débute jeudi sur Paramount+ : Grease : la montée des dames roses, une préquelle lourde qui manque des éclairs occasionnels d’esprit nostalgique de la série originale, s’appuyant plutôt sur des numéros de production bruyants et trop frénétiques qui ne sont pas tant accrocheurs que contagieux. Pire encore, de nombreux épisodes se déroulent à environ 50 minutes indulgentes, épuisant lentement son accueil.

Une fable sur l’autonomisation des femmes qui révèle comment un quatuor d’étrangers de Rydell High en est venu à enfiler ces vestes roses et à devenir un « gang de filles » infâme. Dames roses crie son message dans des chansons originales qui ressemblent plus à des manifestes suramplifiés avec une chorégraphie spasmodique qui ne pourrait pas être moins adaptée à cette période ou à une autre. La série voudra peut-être marquer des points sur la classe, la race et le sexe, mais si vous ne pouvez même pas rendre drôle l’irrépressible Jackie Hoffman (en tant que directeur adjoint grincheux), tout va tomber sur des oreilles assourdies et assourdies par la médiocrité.

Parmi les protagonistes, seule Cheyenne Isabel Wells (dans le rôle de la sensuelle Olivia) présente un potentiel de star est née, digne de toucher l’ourlet de Rizzo de Stockard Channing (ici, ce personnage attend toujours son moment au collège).

Grease : la montée des dames roses n’est, désolé de le dire, pas celui que je veux. Je suis cependant désespérément dévoué à Schmigadon !

Schmigadon !, Première de la saison 2 (deux épisodes), mercredi 5 avril, Apple TV+ (cinq étoiles)

Grease : la montée des dames rosesSeries Premiere (deux épisodes), jeudi 6 avril, Paramount+ (une étoile et demie)

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