Alan Lanthier : Quatre raisons pour lesquelles nos règles fiscales sont un gâchis

Notre loi fiscale est truffée de crédits spéciaux, de déductions et de transferts

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En 1971, juste avant la dernière grande réforme fiscale du Canada, notre loi de l’impôt comptait moins de 1 000 pages. Même si les plus-values ​​étaient exonérées d’impôt, les recettes fiscales de l’État représentaient environ 30 % du PIB. En 2022, la loi avait gonflé à 2 500 pages extraordinairement complexes. Et qu’avons-nous gagné ? Pas grand-chose : les recettes fiscales aujourd’hui (qui incluent désormais les plus-values ​​imposables) représentent environ 34 % du PIB.

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Notre loi fiscale est truffée de crédits spéciaux, de déductions et de transferts. Les règles sont si complexes que plus de la moitié des Canadiens paient un cabinet fiscal pour préparer leur déclaration de revenus. Et lorsque les règles sont complexes, les litiges sont monnaie courante : à tout moment, plus de 170 000 litiges fiscaux sont en cours au Canada, dont plus de 10 000 dossiers devant la Cour de l’impôt en attente de procès. Dix mille!

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Comment en sommes-nous arrivés à cette étape ? Les affaires sont devenues plus complexes et les planificateurs fiscaux plus audacieux. Mais la plupart de nos complexités fiscales ont été auto-infligées, avec quatre principaux coupables.

Premièrement, les politiciens à la recherche de votes n’ont été que trop heureux d’ajouter des règles spéciales qui favorisent un groupe de contribuables ou un secteur d’activité par rapport à un autre. Finances Canada dit il y a eu plus de 260 offres spéciales pour les contribuables en 2021, y compris des éléments tels que des déductions fiscales pour les cotisations syndicales (l’indemnité de grève n’est pas imposable), des crédits d’impôt pour les abonnements aux médias d’information numériques canadiens et la non-imposition des gains de loterie. Ce dont nous avons vraiment besoin, ce sont des règles du jeu équitables : un ensemble de règles avec le moins d’exceptions et de crédits possible.

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Deuxièmement, les initiatives gouvernementales sont souvent peu judicieuses. Par exemple, notre loi fiscale prévoit de nombreux allégements importants pour les petites entreprises. Ces règles spéciales comportent tellement de conditions et d’exceptions que certaines sont à peine compréhensibles. Pourquoi la distinction entre petite et grande entreprise ? Parce que les petites entreprises sont l’épine dorsale de notre économie, dit le gouvernement, et représentent 90 % des emplois du secteur privé. Sauf que ce n’est pas vrai. Selon Statistique Canada, les entreprises de moins de 20 employés ne représentent que 22 % des emplois au Canada, tandis que 58 % se trouvent dans des entreprises de plus de 100 employés. Et les grandes entreprises ont tendance à être plus productives et à payer des salaires plus élevés.

Troisièmement, nous avons les facilitateurs : les grands cabinets comptables et juridiques et leurs organes directeurs. De temps à autre, ces groupes font des plaidoyers timides pour une simplification fiscale, mais ils ne le pensent pas vraiment. La complexité fiscale est leur pain quotidien et entraîne des frais importants. Lorsque des idées sensées sont avancées – réduire les allégements fiscaux pour les petites entreprises, par exemple – leur silence est assourdissant.

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Enfin, nous avons Finances Canada et sa recherche constante de la perfection législative. Par exemple, les particuliers qui reçoivent des dividendes de sociétés canadiennes reçoivent des crédits d’impôt que la société est présumée avoir payés sur des dividendes « déterminés » ou « non déterminés » (y compris des définitions avec des acronymes tels que GRIP et LRIP pour rendre les règles aussi parfaites que possible). possible). Mais les actionnaires reçoivent ces crédits même si la société paie des impôts à un taux bien inférieur au taux global ou ne paie aucun impôt du tout !

La complexité fiscale et les allègements spéciaux entraînent des coûts réels. Les particuliers et les entreprises consacrent trop de temps et d’argent à essayer de se conformer. Les décisions d’investissement sont faussées. Et des revenus fiscaux importants sont menacés lorsque les contribuables ne comprennent pas pleinement les règles : certains décident de faire des économies lors de la déclaration et tentent leur chance s’ils sont contestés par l’un des 47 000 employés de l’Agence du revenu du Canada.

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Bien qu’il n’y ait pas de solutions faciles, cela ne signifie pas que nous devons abandonner. D’autres pays ont essayé de simplifier leurs règles. Par exemple, dans le cadre de son « Tax Law Rewrite Project », le Royaume-Uni a modifié une grande partie de sa législation fiscale en vue de rendre les règles fiscales plus faciles à comprendre. Puis, en 2010, le gouvernement a créé le « Bureau de la simplification fiscale » pour lui fournir des conseils indépendants et continus sur les moyens de continuer à simplifier les impôts.

Le Canada approche du point de non-retour de la simplification fiscale alors qu’un tsunami de règles fiscales supplémentaires se précipite vers nous. Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement a publié plus de 200 pages de législation, en partie pour mettre en œuvre ses mesures budgétaires d’avril. Cela s’ajoute au projet de loi que les grandes entreprises tentent de donner un sens qui limiterait leurs déductions de frais d’intérêts et traiterait ce que l’on appelle les «arrangements de non-concordance hybrides» – alors même qu’ils attendent de voir si le gouvernement ira de l’avant avec les 15 pour cent proposés par l’OCDE. 1 centime d’impôt minimum sur les sociétés (un impôt que le Congrès des États-Unis a rejeté).

Le gouvernement devrait suivre le modèle britannique et établir un comité d’experts non partisan pour examiner et recommander des mesures de simplification fiscale. Le comité serait indépendant, un peu comme le bureau du vérificateur général, et ferait la lumière sur le gâchis dans lequel nous nous trouvons. Et recommanderait comment nous en sortir.

Allan Lanthier est un associé à la retraite d’un cabinet comptable international et a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

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