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S’il y a eu une ingérence significative de la Chine dans les deux dernières élections fédérales du Canada, ce qui semble de plus en plus probable, l’agence fédérale spécifiquement créée par le gouvernement Trudeau pour en informer le public n’a rien dit.
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Cela suggère l’une des deux choses, toutes deux alarmantes.
Soit il ne le savait pas, soit il le savait et ne nous l’a pas dit.
Avant les élections fédérales de 2019, le cabinet libéral a créé le protocole public en cas d’incident électoral critique (CEIPP) dirigé par cinq hauts fonctionnaires – le greffier du conseil privé; le conseiller à la sécurité nationale et au renseignement auprès du Premier ministre ; le sous-ministre de la justice et sous-procureur général; le sous-ministre de la Sécurité publique et le sous-ministre des Affaires étrangères.
Le gouvernement a décrit le CEIPP comme « le mécanisme permettant de communiquer avec les Canadiens lors de l’élection de 2019 (et des élections ultérieures) de manière claire, transparente et impartiale, s’il y avait eu un incident flagrant qui menaçait la capacité du Canada à tenir des élections libres et équitables ».
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À la suite des élections de 2019, le CEIPP a déclaré n’avoir observé aucune ingérence étrangère qui aurait un impact sur l’intégrité de l’élection.
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Mais un rapport détaillé du journaliste de Global News, Sam Cooper, plus tôt ce mois-ci, a déclaré que les responsables du renseignement canadien avaient averti le Premier ministre Justin Trudeau en janvier de cette année que la Chine aurait ciblé le Canada avec une vaste campagne d’ingérence étrangère lors des élections de 2019, dont une composante était financer un réseau secret d’au moins 11 candidats fédéraux qui se présentent pour les partis libéral et conservateur.
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La GRC a depuis déclaré qu’elle était « au courant des activités d’ingérence d’acteurs étrangers au Canada » et qu’elle avait pour mandat d’enquêter sur les activités illégales de puissances étrangères, mais elle n’a pas pu commenter davantage pour des raisons opérationnelles.
Plus tôt ce mois-ci, de hauts responsables canadiens de la sécurité ont déclaré à un comité de la Chambre des communes qu’il y avait eu une ingérence étrangère dans l’élection fédérale de 2021, mais pas suffisamment pour nuire à son intégrité globale, malgré les allégations de l’ancienne chef conservatrice Erin O’Toole selon lesquelles son parti aurait perdu jusqu’à neuf sièges en raison à l’ingérence de la Chine.
Le CEIPP n’a pas non plus signalé d’ingérence étrangère lors des élections de 2021.
Une explication possible à cela pourrait être que le mandat du CEIPP est de rendre un jugement sur la question de savoir si les incidents d’ingérence étrangère dans les élections atteignent le « seuil élevé » d’un « incident flagrant » qui menace l’intégrité globale de l’ensemble de l’élection avant de décider de informer le public.
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Il est également possible que la divulgation prématurée de ces informations puisse saper les enquêtes des agences de sécurité du Canada, qui ont informé le CEIPP, sur l’ingérence étrangère qui s’élève au niveau de l’activité criminelle.
Mais si le CEIPP ne nous dit jamais rien sur l’ingérence étrangère dans les élections fédérales, à quoi ça sert de l’avoir ?
Les experts canadiens en sécurité avertissent depuis longtemps que le Canada est particulièrement vulnérable à l’ingérence étrangère – pas seulement pendant les élections – parce que ses lois sur l’espionnage sont très dépassées.
Contrairement aux États-Unis et à l’Australie, le Canada n’a même pas de loi sur le registre des influences étrangères, obligeant les agents étrangers à s’enregistrer lorsqu’ils font pression sur des représentants du gouvernement et imposant des amendes et des peines de prison à ceux qui enfreignent la loi.
Témoignant devant le comité d’éthique de la Chambre des communes en août, Michel Juneau-Katsuya, ancien chef du bureau Asie-Pacifique du SCRS, a déclaré : « Il y a des élus à tous les niveaux, qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux, qui sont payés par des gouvernements étrangers. et qui n’agissent pas nécessairement dans l’intérêt du Canada… on voit à la fin de leur mandat, des ministres du cabinet aller travailler pour une entreprise étrangère qui va directement à l’encontre de la sécurité nationale et des intérêts nationaux du Canada.