Nous devons sérieusement libérer le commerce interprovincial une fois pour toutes
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Y a-t-il un sujet canadien plus approprié pour la semaine de la fête du Canada que les barrières commerciales interprovinciales? Ce 1er juillet marque le cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange canadien (ALEC), dont l’objectif (nous l’indique son site Internet) est de « Établir un marché intérieur ouvert, efficace et stable » au Canada. Y a-t-il eu des progrès au cours de la demi-décennie depuis lors dans la réduction et l’élimination des obstacles au libre-échange interprovincial?
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Selon la Table de réconciliation et de coopération en matière de réglementation (TCR) de la ZLEC, qui a été créée pour éliminer les obstacles réglementaires au commerce entre les provinces et les territoires, la réponse est clairement « oui ». Dans le 11 « accords de réconciliation » et 15 « éléments du plan de travail » traités au cours des cinq dernières années, le RCT a contribué à simplifier les processus, à harmoniser les réglementations et à établir des normes cohérentes au-delà des frontières provinciales. Ce sont de véritables réalisations qui méritent d’être reconnues.
Il y a de grands avantages à concilier les différentes mesures réglementaires qui agissent comme des obstacles au commerce, à l’investissement ou à la mobilité de la main-d’œuvre au Canada. Considérez les codes de construction. Les codes qui diffèrent d’une province à l’autre augmentent les coûts de conformité pour les entreprises et, comme tous les coûts, ceux-ci sont finalement répercutés sur les consommateurs. Le Conseil national de recherches du Canada a estimé l’impact économique de l’élimination des dédoublements, de la limitation des variations et de l’harmonisation accrue des codes de construction à 750 millions de dollars à 1 milliard de dollars par an.
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Cependant, lorsqu’on regarde les progrès en termes de ZLEC de façon plus générale, seules quelques provinces sont allées de l’avant à plein régime dans la recherche du libre-échange interprovincial. D’autres ont fait beaucoup moins.
Ce n’est pas seulement le RCT qui devrait s’attaquer aux obstacles; les provinces peuvent également prendre des mesures unilatérales pour libéraliser le commerce interprovincial. Par exemple, à la fin de 2021, l’Alberta a adopté une facture visant à rationaliser et à normaliser les processus pour les travailleurs ayant des titres de compétence d’ailleurs au Canada. Cela réduira les obstacles actuels à la mobilité de la main-d’œuvre et aidera à attirer des travailleurs qualifiés dans la province. Bien que le principal avantage d’une telle politique soit pour la province qui l’institue, il reste à voir si d’autres provinces suivront.
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Un fait très décevant à propos de la ZLEC, cependant, est que plus de 70 % de l’accord consiste en une liste d’exceptions ! Même si l’intention était d’améliorer les flux économiques à l’intérieur du Canada, il reste encore beaucoup à faire pour éliminer bon nombre de ces exceptions.
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Comme documenté dans un rapport Moi et deux collègues de l’Institut économique de Montréal publié l’année dernière, entre 2017 et 2021 seulement l’Alberta, le Manitoba et l’Ontario fait de réels progrès dans la mise en œuvre de l’esprit de l’accord et réduit les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des investissements au Canada. D’autres, comme la Colombie-Britannique et chacun des territoires, sont en fait allés dans la direction opposée — en augmentant leurs barrières au commerce intérieur depuis la signature de la ZLEC.
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Dans d’autres provinces, notamment au Québec, peu de choses ont changé de toute façon. Au cours de la vie de la ZLEC, le Québec n’a supprimé aucune politique protectionniste inscrite dans l’accord par le biais de son approche de « liste négative » consistant à exclure explicitement des secteurs de la réforme. En 2017, Le Québec comptait 35 exceptions générales à la ZLEC, un nombre qui reste inchangé cinq ans plus tard. L’Alberta, en revanche, a réduit ses obstacles initialement exemptés de 27 en 2017 à seulement six en 2021, soit une diminution de 78 %. Notre étude indique que si le Québec supprimait toutes ses barrières commerciales interprovinciales actuellement exemptées en vertu de la ZLEC, le PIB par habitant de la province augmenterait de 4,6 %.
Alors que les Canadiens sont aux prises avec des problèmes de chaîne d’approvisionnement, des pressions inflationnistes et une reprise post-COVID ou endémique-COVID, nous devons prendre au sérieux la libération du commerce interprovincial une fois pour toutes. C’est un moyen simple et peu coûteux de stimuler l’économie, d’augmenter notre productivité et, en fin de compte, d’améliorer notre niveau de vie général. En fait, c’est une évidence : l’élimination des barrières stimulerait la croissance économique et augmenterait la prospérité des Canadiens de l’équivalent d’environ Augmentation de 3,8 % du PIB par habitantselon le FMI.
Certains progrès ont certainement été réalisés, mais nous devons nous recentrer sur l’intention initiale de l’accord d’il y a cinq ans et nous demander : que pouvons-nous faire de plus et pourquoi faudrait-il encore beaucoup de fêtes du Canada pour le faire ?
Krystle Wittevrongel est analyste des politiques publiques à l’Institut économique de Montréal.