John Lester : Le budget doit penser à l’intérieur de la boîte – la boîte IP

Freeland devrait utiliser le budget pour mettre en œuvre des politiques qui amélioreraient l’innovation terne du Canada

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La ministre des Finances, Chrystia Freeland, dépose le budget fédéral jeudi. Elle devrait profiter de l’occasion pour mettre en œuvre des politiques qui amélioreraient l’innovation peu reluisante du Canada. Une étape utile dans cette direction consisterait à annoncer que les revenus des brevets et autres droits de propriété intellectuelle (PI) seront imposés à un taux réduit spécial. Généralement décrite comme une « boîte IP », une telle initiative stimulerait les dépenses en R&D du Canada, augmenterait notre faible taux de commercialisation et endiguerait une fuite des bénéfices de la propriété intellectuelle vers les paradis fiscaux.

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Comme je l’explique dans un article de l’Institut CD Howe publié aujourd’hui, deux développements en font un bon moment pour une IP Box. Le premier est un accord international inspiré de l’OCDE selon lequel les revenus imposés à un taux préférentiel doivent provenir de la R&D effectivement réalisée dans la juridiction d’exécution. Cela étant, les régimes préférentiels de propriété intellectuelle complètent le soutien à la R&D fourni par les crédits d’impôt à l’investissement et se défendent contre le braconnage par les paradis fiscaux sans déclencher une concurrence perdante pour les bénéfices mobiles.

Le deuxième fait nouveau est l’accord international provisoire visant à imposer un taux d’imposition minimum de 15 pour cent sur le revenu des sociétés aux grandes entreprises multinationales (EMN). Si suffisamment de pays finissent par adhérer, l’alignement du taux IP Box sur le minimum mondial éliminerait l’incitation pour les grandes multinationales à réserver des revenus IP dans des paradis fiscaux. Cela réduirait considérablement le coût fiscal de la mise en œuvre d’une IP Box. Sans un taux d’imposition minimum global, le Canada continuerait de concurrencer des juridictions à faible taux d’imposition comme la Barbade, qui a un taux d’imposition de 1 % sur le revenu des sociétés dépassant environ 20 millions de dollars canadiens. Faire concurrence à la Barbade réduirait, et non augmenterait, les recettes fiscales du Canada provenant des revenus de propriété intellectuelle.

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Un régime de propriété intellectuelle préférentiel devrait être soigneusement conçu pour récolter tous ses avantages potentiels. La principale caractéristique de conception est de définir le revenu de PI admissible aussi largement que possible afin qu’il saisisse le revenu de toute la PI développée à partir de la R et D effectuée au Canada, y compris la PI protégée par des brevets, le secret commercial et le droit d’auteur sur les logiciels. Limiter l’avantage aux revenus des brevets orienterait les dépenses de R&D vers les inventions, qui sont généralement brevetées, mais représentent bien moins de la moitié de tous les projets de R&D réussis.

Afin de minimiser les coûts d’administration et de conformité et d’empêcher les changements induits par la fiscalité dans la localisation de la R&D à travers le pays, un régime préférentiel de PI devrait être mis en œuvre au niveau fédéral. Et cela devrait être une déduction du revenu imposable au lieu d’un crédit d’impôt. Une déduction réduirait l’assiette fiscale des provinces qui ont conclu des ententes de perception fiscale avec le gouvernement fédéral, garantissant ainsi qu’elles partagent les coûts ainsi que les avantages du programme. (Ils partagent les bénéfices lorsque les entreprises réservent plus de R&D dans leur province, augmentant ainsi leur assiette fiscale.)

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La participation du Québec et de l’Alberta, qui n’ont pas signé d’accords de perception fiscale, serait à leur discrétion. Le Québec a déjà un régime préférentiel de PI. Une déduction fédérale visant à aligner le taux d’imposition fédéral-provincial sur les revenus de propriété intellectuelle dans les provinces de perception avec un taux d’imposition minimum global de 15 % ferait baisser le taux de la boîte IP au Québec à 10-11 %. Ce taux est probablement inférieur au taux de maximisation des revenus, de sorte que le Québec serait incité à augmenter son taux IP préférentiel.

Une boîte IP soigneusement conçue est susceptible d’être plus rentable – c’est-à-dire qu’elle produira un impact plus important sur la R&D par dollar de recettes fiscales sacrifiées – qu’une augmentation équivalente du crédit d’impôt à l’investissement pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). Bien que le crédit d’impôt pour la RS&DE soit payé à l’avance alors qu’une IP Box récompense les projets réussis après coup, chacun augmente le rendement après impôt attendu de la R&D du même montant par dollar de recettes fiscales perdues, après ajustement pour la valeur temporelle de l’argent. . En conséquence, la réaction d’investissement des entreprises qui peuvent emprunter à des conditions favorables est susceptible d’être similaire pour les deux mesures. Mais la perte nette de recettes fiscales d’une IP Box serait moindre car moins de revenus seraient comptabilisés dans les paradis fiscaux, faisant ainsi pencher le rapport coût-efficacité en sa faveur malgré ce qui serait probablement des coûts d’administration et de conformité plus élevés.

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Une boîte IP alignée sur un taux d’imposition minimum global de 15 % équivaudrait à augmenter le taux régulier du crédit d’impôt pour la RS&DE de près de trois points de pourcentage. Mais le soutien global à la RD effectuée par les grandes entreprises serait encore bien en deçà du niveau qui maximiserait ses avantages pour les Canadiens. Le maintien du crédit d’impôt RS&DE à son niveau actuel lors de l’implantation d’une IP Box serait donc une bonne politique publique. Le résultat final serait plus de R&D exécutée et commercialisée au Canada, financée en partie par une réduction des transferts de bénéfices vers les paradis fiscaux.

John Lester dans un poste de cadre supérieur à la School of Public Policy de l’Université de Calgary.

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