Notre pays semble plus soucieux de ne pas irriter les États-Unis que de coopérer avec la Grande-Bretagne
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Le mois prochain, j’ai l’honneur de représenter le Canada, en tant que propriétaire d’une petite entreprise, aux célébrations du jubilé de platine de Sa Majesté la reine Elizabeth II. La participation du Canada à cet événement met en valeur la relation unique que nous entretenons avec nos cousins britanniques.
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Pourtant, malgré mon enthousiasme et ma gratitude d’avoir été invité à célébrer un moment historique aussi important, je ne peux m’empêcher de me rappeler une déception de longue date : l’échec de nos deux pays à traduire notre relation en un accord de libre-échange mutuellement bénéfique.
Alors que nos gouvernements s’engagent dans une nouvelle série de pourparlers visant à conclure enfin un tel accord, nous ne devons pas laisser l’obscurcissement et les tactiques dures conduire à nouveau à l’échec. La déléguée commerciale britannique a fait part de son espoir de conclure les pourparlers d’ici un an, mais des plis importants doivent être aplanis avant que cela ne se produise.
Depuis le Brexit, le Royaume-Uni s’est forgé une stratégie commerciale indépendante à travers le monde, en particulier avec ses alliés traditionnels et les pays du Commonwealth. Il a récemment signé des accords de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Mais le Canada a été moins enthousiaste à soutenir la Grande-Bretagne alors qu’elle revigore ses relations commerciales mondiales.
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Bien que le Royaume-Uni soit notre troisième partenaire commercial et l’un de nos plus résilients et fiables, la réticence de notre gouvernement à conclure des accords commerciaux et son approche inutilement combative des négociations nous ont empêchés de récolter le maximum d’avantages de cette relation.
Pour les propriétaires de petites entreprises comme la mienne qui importent et exportent régulièrement vers la Grande-Bretagne, il est déconcertant que notre pays semble plus soucieux de ne pas irriter les États-Unis que de coopérer avec la Grande-Bretagne. L’année dernière, le Royaume-Uni représentait 73 milliards de dollars d’investissements directs étrangers dans ce pays et la suppression de nouvelles barrières commerciales ouvrirait davantage d’opportunités aux petites et grandes entreprises.
Bien qu’il y ait des espoirs que cette série de pourparlers finira par briser le barrage, nous allons devoir changer notre approche des négociations et moins compter sur la direction américaine si cela doit se produire. Jusqu’à présent, nous n’avons pas pris d’engagement quant à savoir si nous accepterions l’accès du Royaume-Uni à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) dans le cadre d’un accord de libre-échange. Alors que ces pourparlers actuels reprennent, la question est à nouveau d’actualité, soulevant des questions sur ce que signifierait l’entrée britannique pour les États-Unis, qui se sont retirés du CPTPP sous Donald Trump et ont montré peu de désir de rejoindre sous Joe Biden.
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En réponse à notre ambiguïté, qui est vraisemblablement due à la peur de la censure américaine, la Grande-Bretagne est moins susceptible de nous accorder des faveurs là où nous les voulons, notamment en ce qui concerne la gestion de l’offre et l’exportation de viande. Le Canada veut pouvoir exporter du bœuf traité aux hormones vers le Royaume-Uni, mais aussi protéger sa part de marché dans la production laitière et d’œufs. Boris Johnson, quant à lui, aimerait voir plus de fromages britanniques vendus au Canada.
Pour deux pays ayant des liens historiques et culturels aussi profonds, ces points de friction devraient être bien trop anodins pour empêcher le progrès. Aider le Royaume-Uni à obtenir un meilleur accès aux marchés étrangers nous gagnerait la bonne volonté d’un acteur international important et nous donnerait plus de latitude pour atteindre nos propres objectifs. Après le Brexit, obtenir un tel accès est une grande priorité de politique étrangère pour le Royaume-Uni, mais plutôt que d’aider à défendre cet objectif, nous semblons plus satisfaits d’être coincés entre le marteau et l’enclume du Royaume-Uni et des États-Unis.
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La conciliation plutôt que la confrontation devrait sous-tendre les négociations de cette année avec le Royaume-Uni, tout comme elle sous-tend depuis longtemps les relations entre nos deux pays, comme en témoigne la participation canadienne au jubilé de la Reine. En fin de compte, c’est la meilleure façon d’incarner les intérêts du Canada dans l’accord final.
Le jubilé de la Reine le 5 juin, une célébration du Commonwealth, est suivi un mois plus tard par la fête du Canada, une célébration de l’indépendance de notre nation et de sa capacité à mener la diplomatie selon nos propres conditions. Il est grand temps que nous profitions de ces deux commémorations pour défendre notre propre intérêt à conclure un accord de libre-échange qui profite à la fois à nous-mêmes et à nos cousins britanniques.
Yvonne Robertson est PDG de Matrix Power Services Ltd et fondatrice et PDG de Sahara & Co.