X-Men ’97 : Saison 1, Épisode 5 – Critique de « Souviens-en »

X-Men '97 : Saison 1, Épisode 5 - Critique de "Souviens-en"

Avertissement: cet article contient des spoilers complets pour X-Men ’97 : Épisode 5 !

X-Men ’97 a jusqu’à présent fait un travail fantastique en exploitant la nostalgie entourant le X-Men original : la série animée et cette époque singulière de la franchise. Il serait très facile pour la série de se reposer sur ses lauriers et de simplement parcourir la saison 1 grâce à ces sentiments affectueux. Heureusement, les scénaristes font preuve de bien plus d’ambition que dans l’épisode 5. Ici, la série prouve plus que jamais pourquoi il s’agit d’un feuilleton dans le meilleur sens du terme, offrant un mélange gagnant de mélodrame mutant et d’enjeux plus grands que nature alors que le monde de X-Men ’97 connaît son plus grand bouleversement du statu quo jamais vu.

Au début, rien n’indique que « Remember It » sera aussi difficile qu’il le sera finalement. L’accent est d’abord mis sur les conséquences de l’incident de Madelyne Pryor. Le fait que ces tensions débordent au moment même où les X-Men sont censés faire bonne figure au monde rend la situation encore plus délicate.

C’est un choix inspiré de cadrer ces premières scènes autour des X-Men participant à une interview télévisée avec la journaliste vedette Trish Tilby. Les scènes de Cyclope en particulier mettent en évidence la pure absurdité de leur vie et l’idée que, non, les X-Men ne ressemblent en rien aux gens normaux. Combien d’entre nous ont dû découvrir que leur conjoint est un clone maléfique et ont été forcés d’envoyer leur bébé dans le futur pour combattre un virus techno-organique ? Il y a un certain humour conscient dans le drame interpersonnel de cette série qui joue beaucoup en sa faveur. Cela équilibre les aspects les plus maudlins.

Le drame fait quand même mouche. Il est difficile de ne pas ressentir de la compassion pour Cyclope et Jean alors que leur mariage commence à se désagréger. Maintenant, Wolverine est entraîné dans la mêlée, alors que le triangle amoureux emblématique des X-Men revient au premier plan. Le baiser de Jean et Logan est particulièrement bien géré ; nous avons l’impression que Logan est moins ravi de sa victoire romantique que déçu par Jean pour avoir perdu le contrôle. Il devrait être très intéressant de voir où vont ces trois-là dans la seconde moitié de la saison 1.

Cet épisode réussit également bien à explorer le triangle amoureux Rogue/Gambit/Magneto, bien qu’il ne dispose pas des bases de la série originale sur lesquelles s’appuyer. « Remember It » étoffe habilement le passé partagé de Rogue avec Magneto et fait un excellent travail en explorant ses troubles. Cède-t-elle à la tentation du beau mais arrogant Maître du magnétisme ou reste-t-elle fidèle au toujours fidèle Cajun ? Cet épisode propose même une séquence de danse élégante pour faire bonne mesure, avec Ace of Base à portée de main pour fournir la bande-son parfaite des années 90. Et tout cela rapporte énormément en fin de compte, mais nous y reviendrons dans une minute.

Une partie du plaisir de cet épisode réside dans le fait qu’il s’inspire moins des intrigues classiques de X-Men des années 80 et 90 que de plats plus modernes comme Grant Morrison et Jonathan Hickman. L’affaire télépathique de Cyclope est tout droit sortie de la série New X-Men de Morrison, avec Madelyne prenant la place de la fourbe Emma Frost. Pendant ce temps, les relations politiques sur Genosha rappellent le statu quo de Krakoa et le Conseil tranquille de la Maison X de Hickman. La série s’appuie peut-être sur les années 90 pour son style visuel, mais en termes de narration, elle emprunte judicieusement les meilleurs éléments de toutes les époques. .

Un petit bémol avec « Remember It » : aussi formidable que cela soit de revoir Nightcrawler en action, il se sent un peu sous-utilisé ici. Il y a quelques détours de téléportation et un bref discours d’encouragement sur l’amour avec Gambit, mais c’est tout. Il n’est pas surprenant qu’un épisode aussi vif et mouvementé ait du mal à tirer pleinement parti de ses stars invitées, mais c’est néanmoins décevant. Cependant, étant donné où se termine cet épisode, les X-Men auront peut-être des raisons de recruter Nightcrawler pour compléter leurs rangs.

Sur ce point, à quel point ce point culminant est-il incroyable ? La brève apparition de Cable donne le ton juste avant que le chaos et le carnage ne se déroulent. Il y a même un camée « clignez des yeux et vous le manquerez » de The Watcher pour nous faire savoir que les choses sont sur le point de devenir réelles, vraiment mauvaises. À partir de là, l’épisode atteint de nouveaux sommets dramatiques alors que les mutants de Genosha font leur combat final désespéré contre la Wild Sentinel. Cette séquence est de loin la vitrine la plus forte à ce jour pour le magnifique style d’animation de la série, et elle se traduit par des moments de caractère forts pour Rogue, Gambit et Magneto. J’admets que je n’ai jamais été le plus grand fan de Gambit dans le passé, mais le voir se sacrifier pour détruire le fléau imparable de Genosha est un formidable adieu pour le personnage.

Il en va de même pour Magneto, même si, étant donné son habitude de tromper la mort dans les bandes dessinées, la question se pose toujours de savoir s’il est réellement parti. Quoi qu’il en soit, cet épisode lui donne un dernier combat contre un ennemi imparable, rappelant son monologue de X-Men: The Animated Season 1 sur la façon dont les courageux sont toujours les premiers à mourir. Sa mort est rendue d’autant plus puissante par sa dernière réplique, alors que Magneto passe à l’allemand et exhorte une dernière fois Leech à ne pas avoir peur. Si c’est la fin pour Erik Magnus Lehnsherr, c’est une fin tout à fait noble.

Au final, nous avons une série profondément modifiée. Deux X-Men principaux sont morts (apparemment, du moins). La romance centrale de la série est en ruines, et les X-Men et les mutants dans leur ensemble n’ont jamais été dans un endroit plus précaire. La série va clairement devoir se réinventer à mesure que l’équipe se remet de ces défaites. C’est une perspective passionnante. Plutôt que de jouer la sécurité, X-Men ’97 est parfaitement disposé à casser quelques jouets afin de raconter les meilleures histoires possibles. Personne ne peut deviner à quoi ressemblera cette série d’ici la fin de la saison 1.