William Watson : Sous la surveillance de la monarchie : progrès

Le Canada a réalisé d’énormes progrès depuis qu’Elizabeth est devenue reine

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Tout en pensant à la vie et à l’héritage de la reine, comme beaucoup d’entre nous l’ont fait au cours de la fin de semaine, j’ai jeté un coup d’œil à l’Annuaire du Canada de 1952, l’année où Elizabeth est devenue reine. Vous pouvez le télécharger à publications.gc.ca. Il suffit de Google.

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(Je me demande combien de personnes en 1952 avaient même les rêves les plus brumeux de « télécharger », « Internet » ou « Google ». Une demi-douzaine dans le monde entier ? L’ingénieur/maître espion américain Vannevar Bush a écrit des choses intéressantes sur la recherche future d’informations, mais sa machine « memex », qui anticipait à certains égards la recherche sur Google, était mécanique, basée sur des bobines de microfilm : vous en souvenez-vous ?)

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L’annuaire de 1952 est en fait et de manière atypique un double numéro pour 1952-3 et c’est un énorme : 1 316 pages pdf, avec un prix exorbitant : 3,00 $. Les Canadiens du milieu du 20e siècle n’étaient rien sinon des gloutons pour l’information : il y a parfois une carte ou un tableau, mais sinon ce ne sont que des mots et des chiffres. Pas une seule photo de stock où que ce soit de Canadiens heureux travaillant et jouant ensemble.

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Le texte et les tableaux révèlent un Canada qui pourrait tout aussi bien provenir d’une autre planète. Population seulement 14 millions, dont 3,1 millions de moins de 10 ans. Seulement 4,6 millions d’Ontariens, à peine quatre millions de Québécois. Une seule autre province avec plus d’un million d’habitants (C.-B. : avec 1,2 million). Une seule ville d’un million d’habitants : Montréal, à peine. Toronto, la deuxième plus grande ville du pays, ne comptait que 675 754 habitants. Cela le placerait 10e aujourd’hui, entre Hamilton et Kitchener. La répartition entre les régions rurales et urbaines du Canada était de 38/62 — toujours une composante rurale élevée.

Et bien sûr, la population était presque complètement monochromatique : 47,9 % de Britanniques, 30,8 % de Français, 18,2 % d' »autres Européens » et seulement 0,5 % d' »Asiatiques » et 0,1 % de « Nègres ». La composante non européenne était sur le point d’augmenter, cependant, car l’annuaire rapporte qu' »en janvier 1951, un accord a été conclu avec le gouvernement indien pour permettre l’admission de 150 citoyens par an… Par la suite, des dispositions ont été prises pour l’admission de 100 citoyens du Pakistan et 50 citoyens de Ceylan » (comme on appelait alors Sri Lanka). Pas exactement des frontières ouvertes !

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La politique était monochromosomique aussi bien que monochromatique. Le premier ministre était Louis Saint-Laurent, le premier de la douzaine de premiers ministres canadiens qu’Elizabeth II a connus. Le gouverneur général était Vincent Massey, premier Canadien à occuper ce poste. Onze autres GG ont suivi.

Le cabinet fédéral comprenait Lester Pearson, Paul Martin, le légendaire faiseur CD Howe, 15 autres hommes et aucune femme. L’adjoint parlementaire de Douglas Abbott aux Finances était James Sinclair, mieux connu maintenant comme l’éventuel beau-père de Pierre Trudeau, grand-père maternel de Justin. L’adjoint parlementaire de Pearson aux « Affaires extérieures » était le futur premier ministre du Québec et le révolutionnaire tranquille Jean Lesage.

L’actuel premier ministre du Québec était Maurice Duplessis. Celle de l’Ontario était Leslie Frost, que même les anciens comme moi considèrent comme une figure imposante d’un passé agité. Celui de la Saskatchewan était TC Douglas, qui n’était pas encore le père de l’assurance-maladie, qui était encore plus d’une décennie dans le futur. Le premier ministre de Terre-Neuve – une province pendant seulement deux ans lorsqu’Elizabeth est devenue reine – était Joey Smallwood. Le premier ministre de l’Alberta était Ernest Manning, père de Preston Manning, chef de l’opposition fédérale il y a trois décennies maintenant.

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Dans ce repaire moisi de vieillards en costumes sombres – dont beaucoup étaient âgés – descendit une femme radieuse de 26 ans qui, par la force de sa dignité et de son sang-froid évidents, réussit avec une apparente facilité à affirmer la prédominance de son rang.

Avec l’arrogance naturelle de la modernité, nous trouvons beaucoup de 1952 pittoresque : le salaire annuel de 10 000 $ versé aux ministres du Cabinet de l’Ontario, par exemple, ou les 6 000 $ du premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard. En dollars d’aujourd’hui, ces 6 000 $ équivaudraient à 65 148,94 $, ce qui n’est pas beaucoup plus que le revenu médian actuel, bien qu’en vérité le premier ministre Walter Jones dirigeait un cabinet de seulement huit personnes, dont deux ministres sans portefeuille, alors peut-être qu’il ne méritait pas plus que cela.

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C’est aussi choquant de tout voir en milles, tonnes, livres et degrés Fahrenheit (température moyenne en janvier à Montréal : 13,8 F). Mais malgré ce que nous considérons à bien des égards comme le retard de 1952, les Canadiens de cette époque étaient clairement tournés vers l’avenir. Le mot « progrès » apparaît souvent, comme dans le « Résumé du progrès du Canada 1871-1951 », et jamais avec scepticisme ou entre guillemets sardoniques, comme il le ferait aujourd’hui. En 1952, les Canadiens croyaient en l’avenir.

Nous ne sommes pas aussi inconscients ces jours-ci, mais de multiples façons, ce pays a réalisé de vastes progrès depuis qu’Elizabeth est devenue reine. La plupart n’étaient pas de sa faute personnelle, mais tout s’est passé « sous sa surveillance », comme on dit pour juger les présidents américains.

L’idée de la monarchie, comme on l’a souvent dit depuis la triste nouvelle de Balmoral la semaine dernière, est d’assurer la continuité. Lorsqu’une personne règne pendant 70 ans, c’est évidemment atteint, même si la personne elle-même passe de jeune mère à arrière-grand-mère. Mais une telle longévité personnelle n’est pas nécessaire. En fait, le fait est que le institution est permanent, son occupant non. De cette façon, le nouveau roi Charles pourrait nous en apprendre plus sur la force et la valeur de la monarchie britannique/canadienne que même sa remarquable mère ne l’a fait.

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