William Watson : S’il vous plaît, Ottawa, ne subventionnez pas les cinémas

Nous ne devrions pas avoir de position officielle du gouvernement sur la question de savoir si les gens regardent des films au cinéma ou en streaming à la maison.

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Passons en revue quelques notions économiques de base.

Si vous vous faites vacciner contre une maladie contagieuse, cela me profite. En supposant que le vaccin soit efficace, mes chances de contracter la maladie sont réduites, voire nulles. J’ai donc intérêt à ce que vous vous fassiez vacciner. Je ne vous ferai peut-être pas de chèque moi-même, mais si un gouvernement me taxe un peu et subventionne votre vaccination, cela me conviendra. Même en payant l’impôt, je bénéficie d’un avantage net.

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Si vous prenez les armes contre une force hostile qui tente d’envahir notre pays, cela me profite également. Donc, même principe : même si je paie des impôts pour que vous soyez subventionné, je peux toujours m’en sortir. J’ai réduit les impôts, mais je profite de votre aide à chasser l’envahisseur.

Supposons maintenant que vous alliez voir un film. En quoi cela me profite-t-il ? S’il s’agit d’un film sur la façon de pratiquer la RCR et de sauver des vies, nous revenons au cas de la vaccination : peut-être qu’un jour vous me pratiquerez la RCR et me sauverez la vie. Ce n’est pas une forte probabilité, mais plus nous sommes nombreux à connaître la RCR, mieux c’est pour moi.

Mais supposons que ce soit juste un film film. Une histoire sur ceci ou cela, une comédie, un drame ou un film d’action que vous appréciez ou n’appréciez pas au cours des quelques heures que vous passez à le regarder. Vous bénéficiez. (Ou peut-être que ce n’est pas le cas, s’il s’avère que c’est un film terrible. Mais vous pensiez que cela en bénéficierait, c’est pourquoi vous y êtes allé.)

Mais est-ce que je profite du fait que tu ailles au cinéma ? Non, je ne le fais pas. Si je vais au cinéma et que je l’apprécie, j’en profite. Si vous y allez et en profitez, vous en bénéficiez. Mais ton départ ne me profite pas et mon départ ne te profite pas. Le film est, selon les termes des économistes, un bien privé. Indépendamment du fait qu’il soit produit par une entreprise privée ou par un office public du film, ses avantages profitent à la personne qui le voit et à personne d’autre. Cela en fait un bien privé (contrairement à la vaccination et à la défense nationale).

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Il s’ensuit qu’il n’y a aucune raison pour moi de contribuer financièrement à vos sorties au cinéma ou pour que vous contribuiez aux miennes, pas plus que vous ne devriez contribuer à mes sorties au restaurant ou que moi aux vôtres. Nous devrions chacun aller au cinéma si nous aimons les films. Si nous sommes suffisamment nombreux à démontrer que les gens qui font les films et fournissent le pop-corn peuvent couvrir leurs coûts avec ce que nous payons, alors plus de pouvoir leur sera donné. Mais s’ils n’y parviennent pas, ils devraient essayer autre chose pour gagner leur vie.

Pourquoi ce rappel sur Econ 101 ? Vous avez peut-être lu histoires à propos d’un nouveau rapport du Réseau d’exposants canadiens indépendants (NICE), qui se base sur une enquête récente menée auprès de ses 181 membres à laquelle 67 d’entre eux ont répondu. Il semble que l’industrie canadienne de l’exploitation cinématographique soit « en crise » (mais quelle industrie qui publie un rapport ne l’est pas ?).

La situation semble désastreuse. Bien que 82,4 pour cent des personnes interrogées reçoivent déjà une aide du gouvernement, 60 pour cent perdent de l’argent. Sans financement supplémentaire, 66 pour cent déclarent qu’ils ne pourront peut-être pas continuer à fonctionner.

Quelle est la solution ? Il n’y a pas beaucoup de suspense dans ce film : Plus de subventions gouvernementales. Le montant mentionné par plusieurs répondants était de 50 000 $. Par an probablement. Plus un soutien au NICE lui-même afin qu’il puisse continuer à faire pression pour obtenir encore plus d’argent pour ses membres et pour lui-même.

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Pourquoi l’industrie de l’exploitation cinématographique est-elle en si mauvaise posture ? Eh bien, il semble qu’il existe ce qu’on appelle le streaming. Pour une somme modique, les grandes entreprises sont prêtes à envoyer des centaines de films chez vous via le câble ou le Wi-Fi afin que vous puissiez choisir vous-même ce que vous voulez regarder et quand vous voulez le regarder, y compris quand vous souhaitez faire une pause. aller aux toilettes ou mettre votre propre pop-corn au micro-ondes pour un dixième du prix du pop-corn au cinéma.

Non, ce n’est pas la même expérience que d’être assis dans le noir avec des inconnus qui regardent tous le même film en même temps et qui sont tous distraits par le même jingle de téléphone portable ou les commentaires désagréables d’un oncle grincheux. D’un autre côté, c’est une expérience où, par centaines de millions, les gens disent aux exploitants de films qu’ils préfèrent en fait ce qui est proposé à l’ancienne.

Mais, affirment les exposants, vous n’avez pas le même choix que nous proposons. Même si seulement 8 % des films que nous avons projetés étaient canadiens en 2023, cela représentait 936 films canadiens. Et même si beaucoup sont disponibles en ligne, il faut se méfier de l’algorithme. L’algorithme peut les masquer intentionnellement — si, par exemple, vous ne savez pas comment saisir les mots « nouveau », « canadien » et « film » dans votre moteur de recherche. Et peut-être « bien » aussi.

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La technologie évolue. Les industries meurent. Les jours des salles de cinéma semblent comptés. Ainsi soit-il.

D’un autre côté, les politiciens se plient. Les rapports de « crise » résonnent. Un budget fédéral arrive. Et 50 000 $ par an pour 181 exposants ne représentent « que » 9 millions de dollars, soit presque littéralement une goutte d’eau dans la poche fédérale (0,002 pour cent des dépenses totales, pour être précis).

Nous avons déjà vu ce film. Et nous savons comment cela se termine. La façon dont ça se termine toujours. Le contribuable est une fois de plus rejeté alors que les politiciens et une industrie reconnaissante s’en vont ensemble vers le coucher du soleil, après avoir trouvé un pot de subventions au-dessus de leur arc-en-ciel.

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