mardi, novembre 12, 2024

William Watson : Pour le bien du pays, achetez des produits non canadiens

L’achat local, le mince bord du coin protectionniste

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J’ai reçu ce qui ressemblait à un joli e-mail d’Amazon la semaine dernière. Il n’y avait aucune faute d’orthographe, alors j’ai pensé que ce n’était pas un robot russe et je pouvais cliquer dessus. J’avais raison. C’est Amazon qui annonçait une nouvelle initiative faisant la promotion des produits québécois : « Les produits du Québec ». Comme les titans de la mondialisation se recroquevillent devant le pouvoir des intérêts locaux !

Amazon est partenariat avec un non lucratif de ce nom pour aider les Québécois comme moi à « magasiner local et soutenir les communautés proches de chez eux ». L’association à but non lucratif a été fondée en 2022 et est bien entendu soutenue par le ministère provincial de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Je dis « bien sûr » parce que tout au Québec, et un peu partout ailleurs au pays, est soutenu par le gouvernement. Je suis sûr qu’il ne faudra pas longtemps avant que le gouvernement fédéral n’accorde également des subventions. (Probablement dans la personne morale de «Développement économique Canada pour les régions du Québec. »)

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Les Produits du Québec possèdent trois niveaux de certification : Produit du Québec, Fabriqué au Québec et Conçu au Québec. Ce dernier est à l’image du « Designed in California », qu’Apple a rendu célèbre. C’est pour les gens qui n’aiment pas l’idée que la Chine produise toute leur technologie, mais qui ne veulent pas non plus que la technologie coûte trois fois plus cher qu’elle ne le coûte actuellement. Tant qu’il est conçu par des Californiens sympas – dont certains peuvent même être des immigrants, ce n’est pas grave – il peut être assemblé dans des méga-usines chinoises par des gens qui s’éblouissent les yeux et se brisent le dos en se penchant pour un travail serré toute la journée.

Pour obtenir le label « Produit du Québec », 85 pour cent des « coûts directs liés à l’achat des intrants, incluant les matières premières, leur transformation et leur assemblage, sont engagés au Québec ». Aussi, la « dernière transformation substantielle du produit », c’est-à-dire pas seulement son emballage, « doit avoir lieu au Québec ». S’il n’y a que ce dernier élément de « transformation », il est simplement fabriqué au Québec. Pour qu’il soit conçu au Québec, le personnel de conception doit être « entièrement situé au Québec » — même si on pourrait penser qu’à l’heure du travail à distance, presque aucun groupe au sein d’une entreprise, sauf peut-être les gens qui balayent les planchers (s’il y a sont étages) sont entièrement situé en un seul endroit. Ce journal est rédigé par des personnes assises devant des écrans dans tout le pays. Et qui sait? Il existe peut-être des robots balayeurs qui peuvent être contrôlés depuis n’importe où dans le monde.

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Si vous suivez la flèche Amazon vous invitant à magasiner Les Produits du Québec, vous obtenez 408 résultats dans tous les départements d’Amazon. Maquillage, compléments alimentaires, sacs à main en cuir végétalien, meubles – une large gamme de produits, mais aucune technologie que je pouvais voir en un clin d’œil.

En fait, je n’ai aucun problème avec ce genre de chose. Beaucoup de gens veulent acheter local – « pour garder l’argent dans l’économie », comme on dit – et si Amazon trouve un certificateur digne de confiance et incorruptible qui fournira de bonnes informations sur l’origine des produits, ils auront plus de pouvoir, surtout si le Les coûts de fonctionnement d’un tel système peuvent être intégrés aux prix des produits en question, de sorte que le reste d’entre nous n’ait pas à les payer. Il y a un besoin du marché. Amazon le remplit. Tant mieux pour Amazon.

En fait, « fournir des informations, laisser les gens choisir » devrait également être notre approche en matière de politique culturelle. Il ne devrait pas être très coûteux pour Apple, Prime, Netflix et les autres de proposer une section de leurs offres intitulée « Télévision et films canadiens » afin que les Canadiens qui veulent du contenu local puissent le trouver facilement. Oops! Certains de ces services le font déjà. Bien. Ceux qui veulent CanCon peuvent l’obtenir et ceux qui ne le veulent pas peuvent aussi faire leur choix.

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Bien entendu, la classification de tels documents peut s’avérer délicate. Dans les versions gouvernementales précédentes de ce qui constituait un film canadien, des éléments tels que celui qui réalisait le son et l’éclairage figuraient en bonne place – bien qu’il n’y ait aucune école canadienne dans ce domaine et qu’il soit très difficile, en regardant le film, de savoir si les techniciens étaient canadiens, américains ou autre. Mais les emplois pour les garçons (et les filles) étaient essentiels.

J’ai toujours deux questions à poser aux personnes qui privilégient l’achat local. Premièrement, ils doivent donc être d’accord avec les politiques Buy America, dans lesquelles les gouvernements américains privilégient les produits américains ? Après tout, ce qui est juste est juste. Habituellement, la réponse est : non, c’est du Trumpisme. (Même s’il s’agit aussi en fait de Biden-isme.)

Et deuxièmement : si les gens du monde entier partagent ce point de vue, que faisons-nous de nos industries d’exportation ? Si le monde entier veut acheter localement, qu’arrive-t-il au commerce international ? Les producteurs canadiens qui envisagent de conquérir le monde feraient mieux de réduire leurs ambitions et de se dimensionner uniquement pour notre marché de 40 millions de personnes.

Bien entendu, les économies d’échelle ne font pas tout. Mais si vous construisez une industrie – une industrie de batteries, par exemple – qui ne peut vendre qu’à 40 millions de personnes, les économies d’échelle seront assez limitées.

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D’un autre côté, si vous avez une économie de 340 millions ou 450 millions de personnes déjà riches, comme les États-Unis et l’Union européenne, respectivement, ou de 1,4 milliard de personnes en voie de devenir riche, comme la Chine et l’Inde, vous pouvez prendre de réelles décisions. avantage d’échelle. Vendre à l’ensemble des 8,1 milliards d’humains serait encore mieux. Mais vous vous en sortirez bien en termes d’échelle. Toutefois, les petites économies comme la nôtre sont celles qui ont vraiment besoin de commerce.

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Vous voulez faire du bien à l’économie canadienne? Ne donnez pas d’excuse aux protectionnistes des autres pays. Achetez des produits non canadiens.

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