dimanche, décembre 22, 2024

William Watson : L’État n’a pas la place de construire les chambres de la nation

Pour son propre bien, et pour le bien de nous tous, le gouvernement du Canada devrait se retirer du secteur du logement, et non s’y enfoncer davantage.

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« De la part des gens qui vous ont apporté le bureau de poste… » était la manière conservatrice classique de suggérer que les bureaucraties gouvernementales ne sont pas susceptibles de fournir de très bons services. Dans ce pays, dans les années 1960 et 1970, lorsque le service postal n’était pas occupé à perdre du courrier, il était en grève.

Malgré de nombreuses preuves récentes démontrant que notre grande bureaucratie fédérale n’est pas douée pour fournir des services – des conseils fiscaux corrects et opportuns, des forces armées réellement armées, des applications pour revenir au Canada, même des passeports – elle veut maintenant fournir un logement à tous les Canadiens. Et l’une des façons d’y parvenir consiste à utiliser des bureaux de poste dont Postes Canada n’a apparemment pas besoin. Cette réflexion hors des sentiers battus (et le sac postal et la fourgonnette Purolator) soulève quelques questions, n’est-ce pas ?

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Certains hôtels japonais offrent aux clients des espaces de couchage étroits qui ne sont pas beaucoup plus grands que les fentes en bois dans lesquelles, dans les films d’autrefois, les maîtres de poste avec des lunettes vertes et des jarretières aux manches jetaient le courrier. Ottawa a apparemment en tête des aménagements plus généreux. Dans une démonstration classique de la microgestion dans laquelle notre gouvernement national ne comprend toujours pas qu’il n’est pas bon et qu’il ne devrait pas tenter, son budget énumère les adresses des bureaux de poste qui fera bientôt l’objet de R&R (rénovation et réaffectation).

Trois sont au Québec, deux en Colombie-Britannique et un en Alberta. Le plus proche de chez moi est au 4 rue du Centre Commercial à Roxboro, Québec. Sur Google Vue sur la rue on dirait que cela pourrait être le plaisir d’un bricoleur, c’est-à-dire aussi le plaisir d’un entrepreneur fédéral, étant donné ce qu’Ottawa paie habituellement pour les rénovations. La réparation de la Chambre des communes est budgétisée à plus d’un milliard de dollars et semble être largement dépassée. Refaire le 24 Sussex coûterait tellement cher aux tarifs et aux normes fédérales que les gens pensent maintenant que nous devrions simplement le démolir.

Une des raisons pour lesquelles on n’a pas beaucoup entendu parler du service postal ces derniers temps, outre le fait que plus personne n’envoie quoi que ce soit par la poste, c’est qu’il est devenu une société d’État. C’est à se demander comment la ministre des Finances peut intervenir et décider que bon nombre de ses propriétés – car les six énumérées ne sont « qu’un début », nous dit son budget – doivent maintenant commencer à loger des gens plutôt que de traiter des colis, des lettres et des documents. tous ces dépliants publicitaires, les Canadiens ont tellement hâte de les recycler.

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Il y a aussi la question de savoir si une organisation qui possède des propriétés inutilisées est vraiment l’entité que nous voulons chargée de trouver un logement à chaque Canadien. Cela s’applique autant au gouvernement lui-même qu’à Postes Canada, car le budget énumère également cinq propriétés du gouvernement fédéral (deux en Alberta, deux en Ontario, une au Québec) qui seront bientôt transformées en 800 logements. Aucun dessin ni échantillon n’est encore disponible, mais le nouveau ministre du design d’intérieur diversifié a mis en place un groupe de travail. (Non, je plaisante, mais je suppose que pas grand-chose.)

Le budget nous informe en outre que le gouvernement « dispose de plus de six millions de mètres carrés d’espaces de bureaux, dont environ 50 pour cent sont sous-utilisés ou entièrement vacants ». Cinquante pourcent! « Il ne s’agit pas d’une utilisation efficace des ressources », dit-il, parfaitement impassible. C’est une bonne chose que le gouvernement reconnaisse qu’il occupe beaucoup trop d’espace. Mais nous ne devrions pas permettre à une institution qui a réalisé un tel surinvestissement dans les espaces de bureaux (même en tenant compte des effets de la COVID) de régler les détails de la façon dont les Canadiens se logent.

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Convertir des terrains et des bâtiments gouvernementaux inutilisés en logements pourrait bien être une bonne idée. Mais nous disposons d’un merveilleux mécanisme pour trouver comment transformer toutes sortes de ressources en une corne d’abondance d’utilisations créatives. C’est ce qu’on appelle « une économie de marché ».

Les gouvernements qui se retrouvent inondés de propriétés dont ils n’ont pas besoin devraient les mettre en vente. Les promoteurs privés, dont la vocation et l’expertise sont de fournir des logements que les gens voudront acheter ou louer, peuvent alors trouver le moyen le meilleur, le plus efficace et le moins coûteux d’y parvenir – sans avoir besoin de tirer quelques chiffres du budget, 20 millions de dollars sur cinq ans pour « développer » le « centre d’expertise sur les terres publiques » de Services publics et Approvisionnement Canada, 15 millions de dollars sur cinq ans pour une nouvelle « banque de terres publiques et un outil de cartographie géospatiale », 5 millions de dollars pour « réviser Société immobilière du Canada », 1,8 million de dollars sur deux ans pour un nouveau « Secrétariat du Conseil d’action sur les terres publiques » afin de soutenir un nouveau Conseil d’action sur les terres publiques ou, incroyablement, « 500 millions de dollars… pour lancer un nouveau Fonds d’acquisition de terres publiques, qui achètera des terres auprès de d’autres ordres de gouvernement pour contribuer à stimuler le logement durable et mixte.

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C’est exact : un gouvernement qui possède trop de terres en propre en acquerra davantage. La liste des tâches fastidieuses et des millions de dollars qui y sont consacrés s’allonge encore et encore, page après page déprimante.

Pour son propre bien et pour celui de nous tous, le gouvernement du Canada devrait dehors du secteur du logement, sans aller plus loin.

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Le budget dit, au contraire, que nous avons besoin du plus grand effort de construction de logements depuis la Seconde Guerre mondiale – même si je suppose que cela signifie depuis les premières années d’après-guerre, la guerre elle-même étant consacrée à la construction d’armes. J’ai grandi dans une maison construite en 1953. Son coût de 12 000 $ a été financé par mes parents qui ont économisé une mise de fonds de 5 000 $. Et il a été construit par un promoteur privé dont le nom orne désormais l’une des rues du quartier. Le gouvernement du Canada a peut-être fourni une aide en matière d’assurance. Mais il ne s’agissait pas de relever les poutres du toit.

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