William Watson : Les « inconnues connues » difficiles à comprendre d’une guerre à Gaza

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Ce qui a été dit à maintes reprises depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël est évidemment juste : il n’y a aucune équivalence morale entre les gens qui, lors d’une attaque surprise, recherchent et tuent des enfants, y compris de manière barbare (même si quelle serait la non-une manière barbare de tuer un enfant ?), et des personnes qui tuent accidentellement des enfants au cours de campagnes de bombardements et d’artillerie largement annoncées et soigneusement ciblées et, même si nous n’en sommes pas encore là, de combats de rue à rue.

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Il existe cependant une nette équivalence pratique : dans les deux cas, des enfants finissent par mourir. Oui, dans le second cas, ils ne seraient pas morts si leurs parents et d’autres ne les avaient pas laissés dans la zone cible ou, si l’on en croit le pire, peut-être même les y avaient délibérément placés. Mais ils ne seraient pas morts non plus si vous n’aviez pas appuyé sur la gâchette ou appuyé sur le bouton ou pris toute mesure permettant de délivrer les munitions qui les ont tués. Lorsque vous acceptez leur mort comme inévitable, vous jugez que votre objectif vaut leur sacrifice.

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L’objectif à long terme d’Israël est, comme nous le disons ces jours-ci, « existentiel » : survivre et prospérer. Son objectif à court terme est de « détruire » le Hamas. La meilleure façon, en termes de minimiser les pertes civiles et les images horribles qui les accompagnent, est de s’attaquer chirurgicalement au Hamas. Mais les mêmes services de renseignement qui n’ont pas réussi à anticiper l’attaque du 7 octobre peuvent-ils identifier qui, parmi deux millions de Gazaouis, est membre du Hamas et qui ne l’est pas ? « La guérilla doit se déplacer parmi le peuple », a déclaré Mao, « comme un poisson nage dans la mer ». Comment retrouver les membres du Hamas qui se sont fondus dans la population ?

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Et comment procédez-vous pour éliminer le Hamas ? Pour détruire une organisation, suffit-il de tuer ou de capturer le conseil d’administration et les dirigeants ? Jusqu’où descendez-vous dans la structure de commandement ? Ou devez-vous éliminer l’ensemble des membres ?

Et le problème est-il réellement le Hamas, dont la destruction ouvrira la voie à la paix et à la bonne volonté dans la région, ou est-ce la haine, dont le Hamas n’est que la manifestation actuelle ? Le Hamas, sous un autre nom, pourrait être tout aussi répugnant. Quelle est (pour utiliser le jargon économique) l’élasticité de l’offre de haine ? Pour chaque militant/terroriste/soldat du Hamas que vous tuez au cours des deux prochaines années, combien de jeunes recrutez-vous pour la cause de la haine ? Plus vous vous attaquerez vigoureusement au Hamas, plus vous serez sûr de recruter pour le remplacer ?

D’un autre côté, si Bibi Netanyahu canalisait son Gandhi intérieur, s’il en a un, et acceptait la demande de cessez-le-feu de la gauche internationale et peut-être même envoyait une aide humanitaire illimitée et des équipes de construction pour aider à reconstruire Gaza, les adversaires d’Israël interpréteraient-ils une telle bienveillance comme un signe de force ou un signe de faiblesse, une invitation à instaurer une paix véritable et durable ou à devenir encore plus audacieux que le Hamas ne l’était le 7 octobre ?

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Les questions de confiance et de désinformation mises à part, dans certains cercles de la région, il est probable que l’on tendra l’autre joue. serait provoquer la réponse souhaitée. Mais ces cercles contrôlent-ils les gouvernements de la région ? Est-il facile pour des lobbies pacifistes d’émerger et de devenir politiquement dominants dans des sociétés non démocratiques peuplées de milices armées ? Existe-t-il des milices pour la paix ? La question répond d’elle-même.

Il ne fait aucun doute que l’Ancien Testament suppose que la retenue serait considérée comme un signe de faiblesse et une invitation à en profiter. Mais lorsque les inconvénients incluent la possibilité que votre société soit poussée à la mer – comme le scandent les manifestants anti-israéliens dans les rues du monde entier – vous devez faire attention aux risques que vous prenez.

De nombreux partisans d’Israël se plaignent du fait qu’on demande à Israël seul d’être proportionné dans ses réponses aux divers attentats commis contre lui. Dans le calcul de la cruauté, qu’est-ce qu’une réponse proportionnée exactement lorsque la provocation se traduit par des massacres, des tortures et des décapitations ? Difficile à dire, même si, à en juger par la réaction même de régions du monde favorables, « Vous prenez 200 otages, nous assiègent deux millions de personnes » teste la limite.

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Mais les questions de proportionnalité ne font que poser la question de ce qu’Israël se demanderait à lui-même. Il voudrait s’assurer que sa réponse soit proportionnée. Par souci de l’impact sur l’opinion mondiale et régionale, oui, mais aussi parce qu’une démocratie se juge continuellement elle-même. Et une culture responsable d’au moins la moitié de l’éthique judéo-chrétienne va naturellement se préoccuper de savoir si ce qu’elle fait est juste.

Les effets d’une incursion à Gaza sur l’opinion régionale et mondiale et sur le recrutement dans les rangs des ennemis jurés d’Israël sont ce que le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, aurait qualifié d’« inconnues connues ». Ensuite, il y a les inconnues inconnues impliquées dans toute guerre. Dans des moments comme ceux-ci, il est bon de devoir commenter ce qui se passe, pas de le décider.

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